La Fondation abbé Pierre change de nom
Le changement de dénomination est officialisé depuis le 25 janvier. Il s’inscrit dans un contexte d’accusations de violences sexuelles impliquant l’abbé Pierre, le fondateur de la structure.

« Nous savons ce que l’abbé Pierre a apporté à nos organisations […] Mais nous sommes désormais confrontés aux douleurs insupportables qu’il a fait subir. Cette décision de changer de nom est difficile et constitue une étape importante de notre histoire », a déclaré Christophe Robert, délégué général de la Fondation abbé Pierre.
Une nouvelle dénomination pour une nouvelle vie
Officialisée par un arrêté du ministère de l’Intérieur publié au Journal officiel le 25 janvier, « la fondation dite "Fondation abbé Pierre pour le logement des défavorisés" (...) prend le titre de "Fondation pour le logement des défavorisés" ».
Cette nouvelle étape dans l’histoire de l’organisme créé en 1992 fait suite aux révélations d’agressions sexuelles et de viol visant l’abbé Pierre. Les faits révélés dans trois rapports du groupe Egae sont à l’origine d’importantes réorganisations au sein de l’organisation et le changement de dénomination en fait partie.
La Fondation change de nom mais pas de combat
La fondation ajoute que ses supports de communication « seront adaptés et révélés aux couleurs de sa nouvelle identité ». Pour une fondation reconnue d’utilité publique, un tel changement s’inscrit dans un long processus. La démarche a nécessité deux votes de l’assemblée générale, une décision du ministère de l'Intérieur, un avis de deux autres ministères ainsi qu’une décision du Conseil d’État.
« Comme elle l’a affirmé tout l’hiver, la fondation va changer de nom, mais pas son combat contre le mal-logement et l’exclusion, qui l’anime depuis sa création », souligne la fondation. « Pour garantir son indépendance et financer ses actions, elle aura plus que jamais besoin de la générosité du public et compte sur ses soutiens pour ouvrir cette nouvelle ère du combat qu’elle poursuivra sans relâche », ajoute-t-elle.
La fondation fait en effet face à une baisse de 30 % de ses dons depuis juillet 2024, ce qu’avait déploré Christophe Robert au micro de Franceinfo.
Léanna Voegeli