Vacances d’été : 1 personne déficiente visuelle sur 2 y renoncerait à cause de son handicap
En pleine période estivale, la Fédération Française des Associations de Chiens guides d'aveugles (FFAC) souhaite interpeller sur les difficultés rencontrées par les mal et non-voyants pour passer des vacances comme tous les Français. Mauvaises accessibilité et mobilité freinent considérablement leur envie de voyager. Détails.
Deux millions de personnes en France ont une déficience visuelle et plus de 200 000 d'entre elles souffriraient de cécité ou de malvoyance profonde. Alors qu’elles sont éligibles à l'obtention d'un chien guide, seul 1 % en bénéficieraient, détaille la FFAC. Mais au moment de penser à partir en vacances, cet appui primordial pour leurs déplacements n’est plus le seul point bloquant.
Des difficultés au-delà des déplacements
Une dernière étude, menée par OpinionWay, à l’initiative de la FFAC, auprès de personnes déficientes visuelles accompagnées d’un chien guide, fait le point sur les freins qu’elles rencontrent à l’occasion des congés d’été. Des difficultés pas suffisamment prises en compte par les politiques publiques, pour 84 % des répondants de l’enquête.
Partir en vacances devient en effet complexe pour les personnes malvoyantes ou aveugles tant au niveau de la réservation que pour choisir un lieu ou une activité de loisirs. Pour préparer leur séjour, 70 % des personnes déficientes visuelles disent rencontrer des difficultés pour réserver un billet ou un hôtel en ligne, la grande majorité des sites ne sont toujours pas accessibles (90 %).
Le problème de l’accessibilité des lieux
Autre sujet, la mobilité. Près de 70 % des personnes aveugles restreignent leur choix de destination au moment de réserver et une fois sur place, et 63 % estiment être contraints dans leurs déplacements (transports et voies publiques non adaptés).
Arrivé.e.s sur place, les difficultés de mobilité demeurent pour 63 % des répondant.e.s qui ont du mal à se déplacer correctement. Les raisons invoquées ? Des transports peu adaptés aux déplacements, des lieux inaccessibles comme les commerces (boutiques et marchés).
L’accès aux loisirs est également pointé par l’enquête. La moitié des personnes interrogées trouvent difficile de pratiquer une activité physique (baignade, randonnée) ou de faire une visite culturelle.
3 initiatives solidaires de vacances pour tous
- Tourisme et Handicap, une plateforme accessible
L’État propose une plateforme spécifique de recherche de lieux touristiques estampillés “Tourisme & Handicap” (T&H). Aujourd’hui, 4 000 professionnels du tourisme sont référencés et proposent des activités, hébergements accessibles ainsi qu’un personnel sur place formé aux différents handicaps. Auditif, mental, moteur et visuel, ces différences sont prises en compte dans leur singularité pour permettre un accueil adapté et bienveillant des personnes en vacances.
À l’aide d’une cartographie des différents offices de tourisme aux quatre coins de la France, il est possible d’accéder à un ensemble de conseils en matière d’activités et de loisirs dans la région sélectionnée.
- L’agence pour tous Yoola
L’agence Yoola, agréée entreprise sociale et solidaire, propose au public handicapé des services accessibles. Différents lieux d'hébergement accessibles aux personnes non valides sont répertoriés sur leur plateforme lafranceaccessible.fr Il est possible de réserver des équipements comme un fauteuil, un lève-personne, une chaise de douche, etc. Autre point : réserver des transports adaptés sur le lieu de villégiature (voiture, train, transfert entre gare, etc.)
- Comme les Autres
L’association cofondée par Michaël Jérémiasz « Comme les Autres » promeut des séjours de vacances sportives à sensations fortes entre valides et personnes handicapées. Ces séjours en mixité permettent de s’ouvrir au handicap et d’entamer un processus de reconstruction et d’estime de soi au contact des autres.
La rédaction 
