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Par Carenews PRO - Publié le 24 février 2023 - 09:15 - Mise à jour le 2 mars 2023 - 15:23
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Guerre en Ukraine : quel bilan après un an de réponse philanthropique ?

Depuis le 24 février 2022, début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la guerre est de retour en Europe. Avec plus de 30 % des infrastructures détruites et 14,5 millions de réfugiés et déplacés internes, les besoins sont immenses. Retour sur la mobilisation des donateurs privés pour l’aide humanitaire en Ukraine.

Guerre Ukraine. Crédit : iStock
Guerre Ukraine. Crédit : iStock

 

Une mobilisation internationale de grande ampleur

Depuis le début du conflit, les acteurs de la philanthropie internationale se sont particulièrement mobilisés. Lancé en mars 2022, l’appel à don de l’ONU était financé à hauteur de trois milliards de dollars, 80 % du montant souhaité. Fait rare, le secteur privé est le cinquième contributeur à l’appel aux dons de l’ONU pour un montant total de 145 millions de dollars. À titre de comparaison, le Canada donne 150 millions et le gouvernement français 78 millions de dollars, ce qui le place en neuvième position. À noter l’effort de l’Estonie, qui a contribué pour un total équivalent à 1 % de son PIB (aides humanitaire et militaire confondues).

En plus de ces dons, les données de Candid.org permettent d’appréhender l’ampleur de la mobilisation. Ainsi, ce site recense 1 591 dons pour une valeur de plus de 1,5 milliard de dollars auxquels il faut ajouter 194 promesses de dons pour plus de 1,2 milliard de dollars. Les gouvernements et les organisations multilatérales se sont évidemment fortement mobilisés, mais le secteur privé est un moteur puissant de la réponse humanitaire en Ukraine. 

 

Un appui du secteur privé qui soutient l’action humanitaire

Les dons des entreprises, fondations et philanthropes sont généralement versés à des organisations multilatérales et à des ONG internationales ou locales. Le secteur privé est donc un partenaire central pour la mobilisation d’une réponse rapide. Parmi les exemples marquants, le studio américain de développement de jeux vidéo, Epic Games, a reversé la totalité de ses recettes liées au jeu Fortnite à différentes organisations humanitaires. Ce sont 144 millions de dollars qui ont été récoltés par ce biais. Au-delà de dons en numéraires particulièrement importants, beaucoup d’entreprises ont également dû quitter la Russie et, bien entendu, arrêter leurs activités en Ukraine...

 

De belles initiatives françaises

Plusieurs entreprises françaises ont aussi pris l’initiative de participer à ce mouvement. Comme le Crédit Agricole avec la création d’un Fonds de Solidarité Ukraine doté de dix millions d’euros. Comme Transdev, qui s’est engagé à former 1 000 ukrainiens aux métiers de chauffeurs de bus et de mécaniciens. De même, le Groupe LVMH a effectué un premier don d’urgence de cinq millions d’euros début mars 2022 afin de soutenir la Croix-Rouge.

Mais les grandes entreprises n’ont pas été les seules à se mobiliser. À l’instigation du CDCS, la création du Fonds de Concours Entreprises permet aux structures de toutes tailles de participer aux actions menées sur le territoire ukrainien. Ce fonds permet notamment aux entreprises de contribuer à l’opération “Un bateau pour l’Ukraine” qui achemine de la France vers l’Ukraine plus de 1 000 tonnes de biens humanitaires. Une PME du Loiret (Toutenkamion, carrossier spécialisé dans les poids lourds) ou encore une autre du Cantal, Matière (fabrication de ponts) ont ainsi pu acheminer des produits de première utilité. 

 

La préparation d’une réponse sur le long terme

Bien que ces réponses se fassent principalement sous le prisme d’une première réponse d’urgence, certains philanthropes sont déterminés à envisager des réponses durables dans une perspective d’après-guerre. Les philanthropes australiens Andrew et Nicola Forrest ont engagé 500 millions de dollars afin de lancer la Ukraine Green Growth Initiative, un fonds d’investissement qui pourrait atteindre 100 milliards de dollars et se concentre sur la (re)construction d’infrastructures dans les secteurs de l’énergie et des communications afin de développer un réseau numérique vert pour l’Ukraine. Ce fonds a pour ambition de travailler avec la communauté internationale afin de faciliter une reconstruction rapide du pays, une fois la guerre achevée. 

 

 

Une réponse philanthropique indispensable mais inégale ? 

 

La réponse philanthropique suite à l’agression de l’Ukraine est sans précédent. Et la réponse est à la hauteur : elle est l’une des situations d’urgence les mieux financées au monde. Le plan de réponse d’urgence de l’ONU pour l’Ukraine a été financé à 80 % alors que les plans de réponse pour des crises comme celles frappant la Somalie ou le Yémen ne dépassent pas les 30 % de financement. Cette différence frappante dans le soutien de différentes crises s’explique par différents facteurs : le traitement médiatique variable, l’accès à l’information… De plus, la notion de “distance psychologique” suppose que les donateurs se sentent plus concernés par la crise ukrainienne, car plus proche physiquement et psychologiquement, que par d’autres crises.

Si la crise ukrainienne se poursuit malheureusement, elle a suscité un immense élan de sympathie et de générosité. Un élan qui devra se poursuivre pour soulager aujourd’hui et reconstruire demain.

 

William Renaut 

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