Ikambere, un accompagnement dédié à la santé des femmes
Créée en 1998, Ikambere accompagne les femmes en situation de précarité vivant avec le VIH. Après avoir réalisé une mesure de son impact, l’association déploie sa méthodologie à d’autres maladies chroniques.
L’histoire d’Ikambere commence avec un mémoire de recherche sur « Les femmes et les enfants immigrés d’Afrique subsaharienne en Île-de-France vivant avec le VIH ». Son autrice, Bernadette Rwegera prend alors conscience d’un véritable problème de société et crée l’association en 1998 : « À ce moment-là, j’ai compris la souffrance et l’isolement des femmes vivant avec cette maladie. » Depuis, le traitement et la perception de la maladie ont évolué, mais à l’époque, les personnes atteintes du VIH sont victimes de nombreuses discriminations.
500 femmes accompagnées chaque année
Depuis 25 ans, l’association accompagne les femmes, en situation régulière ou non, vivant avec le VIH. Chaque année, 500 femmes sont accueillies au sein de la « Maison Ikambere » à Saint-Denis et elles peuvent bénéficier d’un accompagnement à 360 degrés. Repas partagés, activités physiques, ateliers de nutrition, danse-thérapie, séances socio-esthétiques... l’objectif est que les femmes retrouvent confiance en elles et se resocialisent pour pouvoir se reconstruire. « Dans toutes les maladies chroniques, il y a une dimension d’isolement, de solitude qui impacte les personnes », explique Bernadette Rwe- gera. Ikambere accompagne également les femmes dans leur projet professionnel.
Ce sont les médecins qui redirigent les femmes vers la « maison accueillante », preuve d’une véritable complémentarité entre le système de santé et le secteur associatif. « Nous les accompagnons dans la convivialité et l’État y participe d’une certaine manière », explique la fondatrice.
Une méthodologie au service des femmes
En 2019, Ikambere s’est entourée d’une dizaine de professionnels de santé pour mesurer l’impact de l’accompagnement de l’association sur les femmes malades : « Ikambere n’est pas qu'une association, c’est une méthodologie qui peut s’appliquer à d’autres pathologies. »
L’association décide alors de déployer sa méthode et ouvre une nouvelle maison accueillante à Vitry-sur- Seine, la Maison apaisante Igikali, pour les femmes vivant avec des maladies chroniques comme le diabète, l’obésité ou l’hypertension artérielle. En 2021, elle inaugure la maison Ikirambi, la Maison reposante où les femmes accompagnées par Ikambere peuvent s’y rendre pour se reposer.
Interview de Stéphanie Goujon, directrice de l'empreinte mutualiste du groupe VYV, partenaire de cette catégorie.
Lisa Domergue