« Le rôle du Medef est de faire comprendre la RSE aux entreprises » (Paola Fabiani, vice-présidente du Medef)

• Une scène de la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF) est dédiée aux sujets autour de l’engagement. Pourquoi mettre ces débats au cœur de la REF ?

L’engagement est déjà partout à la REF et dans les entreprises. Cette scène est là pour mettre en avant le « comment ». Comment peut-on mettre en œuvre l’engagement ? Quels sont les retours d’expériences ? On souhaite proposer des idées aux participants. 

• La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est un sujet qui monte. Comment le Medef s’en est-il saisi durant ces dernières années ?

L’engagement a toujours été présent au sein de toutes les entreprises, et cela, depuis très longtemps. La notion de RSE est moderne. Mais l’engagement de l’entreprise au sein de son écosystème et avec ses parties prenantes a toujours été présent. 

Le rôle du Medef est de faire comprendre la RSE, ses enjeux et surtout de la rendre accessible à toutes les entreprises. Savoir comment relever les défis sociaux, sociétaux, environnementaux… C’est une volonté des dirigeants et des entrepreneurs. Tout naturellement, le Medef se mobilise pour accompagner les entreprises. 

Il y a quatre enjeux majeurs autour de l’engagement. Attirer les talents, répondre aux attentes des consommateurs, répondre au marché et également à une tendance globale des investisseurs. 

• Les Universités d’Été de l’Économie de Demain organisées par le Mouvement Impact France ont lieu le 30 août. Parler d’engagement, c’est une façon de répondre à cet événement ?

Nous n’avons pas la même vocation puisque nous sommes un acteur du paritarisme, dans la représentation et la négociation. 

L’idée n’est pas de répondre, mais de se demander comment faciliter l’action de nos adhérents. 

L’objectif du Medef est de permettre à toutes les entreprises de s’approprier la RSE. Nous sommes avant tout des entrepreneurs, il faut rester pragmatique et rendre les choses possibles. 

• Faut-il encore faire comprendre aux entreprises que la RSE n’est pas forcément un frein à l’économie ? Comment passer au-dessus de craintes en la matière ?

Il faut désacraliser la notion de RSE pour tous les dirigeants et notamment lorsqu’on s’adresse aux TPE, PME et ETI. Beaucoup font déjà de la RSE, mais sans le savoir. La question c’est plutôt comment évaluer et mesurer ce que l’on fait. 

Il faut aussi une simplification des procédures administratives aux entreprises pour accompagner la mise en œuvre des mesures. Car c’est chronophage, ça prend beaucoup de temps. 

• Croyez-vous à l'intérêt de mettre en place des critères sociaux et environnementaux dans la commande publique ?

Dans la commande publique, les critères RSE ne sont pas toujours pris en compte.  La commande publique est un levier permettant de valoriser les entreprises qui mesurent et mettent en œuvre des choses. C’est un critère d’incitation fort. 

• Une proposition revient souvent dans le débat. Celle de rattacher les salaires des dirigeants à des critères sociaux et environnementaux. Qu’en pense le Medef ?

C’est la question que tout le monde aime poser.  Mais pour moi, il y a plein de choses à faire avant. Le plus important c’est de travailler sur l’inclusion, l’insertion l’emploi des séniors ou des personnes en situation de handicap.  

Le salaire est un élément. Mais c'est du micro. Le macro, c’est se demander comment faire de la croissance responsable en partant de la gouvernance. 

Propos recueillis par Théo Nepipvoda