Mécènes Forum : pourquoi les fondations actionnaires sont-elles une petite révolution ?
L’événement organisé par Admical s’est tenu les 2 et 3 octobre au musée des Confluences à Lyon. Carenews y était et a assisté à une table ronde autour des fondations actionnaires, petite révolution en matière de philanthropie.
Cette année, le Mécènes Forum organisé par Admical et en partenariat avec Carenews a eu lieu au musée des Confluences à Lyon. Pour la première fois, l’événement dédié au mécénat d’entreprise se déroulait en région. L’occasion de réfléchir au mécénat d’aujourd’hui et de construire le mécénat de demain.
Qu’est-ce qu’une fondation actionnaire ?
Lors de l’événement, une table ronde a traité du sujet des fondations actionnaires. Il s’agit de fondations ou de fonds de dotation qui ont acquis la propriété de l’ensemble ou d’une partie des titres et droits de vote d’une entreprise industrielle ou commerciale. Grâce aux dividendes générés, la fondation peut exercer sa mission philanthropique en finançant des causes sociales et environnementales Cela permet de lier bonne santé de l’entreprise et activité philanthropique.
Un récent développement en France
« La fondation actionnaire ressemble à un oxymore, car la fondation est liée à l’intérêt général, alors que le terme actionnaire au capitalisme et à la recherche de profit. Pourtant, des apparentes contradictions naissent des territoires nouveaux particulièrement inspirants », se réjouit Virginie Seghers, cofondatrice du cabinet de conseil Prophil spécialisé en innovations philanthropiques.
La fondation actionnaire est courante dans les pays du nord de l’Europe comme l’Allemagne et le Danemark. Elle commence doucement à s’implanter dans l’hexagone puisqu’on en compte une trentaine. Virginie Seghers rappelle la naissance du mouvement De Facto, en faveur des fondations actionnaires, en 2018.
Mécènes Forum : comment développer le mécénat environnemental ?
Superbloom, la fondation actionnaire créée par Yann Rolland
Ce temps d’échange fût l’occasion de présenter des exemples concrets de fondations actionnaires comme celui de Superbloom de la famille Rolland. En 1995, Yann Rolland a repris l’entreprise CETIH qui fabrique des portes, fenêtres et panneaux solaires en Loire-Atlantique.
Lors de la transmission d’entreprise en 2021, le patron opte pour une fondation actionnaire qui possède un tiers des parts de l’entreprise. Yann Rolland décide de se déposséder de l’entreprise avec l’accord de ses trois enfants :« Ils ont dû signer une renonciation à recours pour réclamer l’argent duquel je les avais dépossédés », se rappelle Yann Rolland. Un tiers des parts est également revenu aux salariés.
« Cette fondation actionnaire garantit que l'entreprise ne sera jamais cédée à un fonds financier ou à une autre entreprise familiale », justifie Yann Rolland.
Comment les fonds sont-ils utilisés ?
Les fonds provenant de l’activité de l’entreprise financent donc des causes qui tiennent à cœur à la famille : l’éducation alternative et nationale, mais aussi la lutte contre la précarité des femmes. Pour Yann Rolland, il s’agit d’une façon saine de faire de la philanthropie : « Mon engagement sera consolidé par une bonne santé économique de l’entreprise. »
Théo Nepipvoda