Novethic, traite d’humains, Coca-Cola et Pepsi, déforestation… Les brèves RSE de la semaine
L’avenir du média Novethic en suspens, une campagne contre la traite d’être humains pendant les JOP, des athlètes interpellent Coca-Cola et Pepsi sur la pollution plastique, une scierie française condamnée pour déforestation... Découvrez l’actualité RSE de la semaine.

- Les journalistes de Novethic s’inquiètent pour l’avenir de leur média
Dans un communiqué publié le 8 juillet la Société des journalistes de Novethic s’inquiète que la subvention permettant l’existence du média trois années ne soient pas renouvelée en 2025.
Filiale de la Caisse des dépôts et financé à 100 % par celle-ci, le média spécialisé dans la RSE a fait l’objet d’une mission d’inspection en début d’année ayant conduit à la mise en cause de la gestion et de la viabilité économique de Novethic et au non-renouvellement du mandat de l’actuelle directrice générale Anne-Catherine Husson-Traore. L’actuelle présidente Nathalie Tubania a également annoncé sa démission à compter du 15 juillet prochain et sera remplacée par Hélène Gerbet en tant que présidente exécutive de Novethic.
Les journalistes craignent que ce changement de gouvernance ne garantisse « en rien l’avenir de Novethic à moyen terme ». À la suite d’une interview dans laquelle Antoine Saintoyant, directeur des participations stratégiques de la Caisse des dépôts, évoque « des mesures pour redresser Novethic », les journalistes demandent « des réponses claires » de la part de leur actionnaire concernant ses mesures, leur mise en œuvre et l’avenir des salariés du média.
« Nous rappelons la pertinence d’un média comme le nôtre, ni militant ni orienté politiquement et reconnu dans le secteur comme un acteur clé, portant depuis 2001 le sujet de la transition écologique et sociale », rappelle dans son communiqué la Société des journalistes de Novethic.
- L’industrie du tourisme se mobilise contre la traite d’êtres humains
Une campagne de sensibilisation et de lutte contre la traite des humains a été lancée le 9 juillet par l’ONG internationale It’s a penalty, à laquelle se sont associées plusieurs entreprises du tourisme comme Booking.com, Accor et JetBlue. Elle se tiendra en France et dans le monde entier pendant toute la durée des Jeux olympiques.
« Dans le monde, 50 millions de personnes sont aujourd’hui victimes de l’esclavage moderne et de la traite des êtres humains », rappelle l’organisation. Cette dernière profite des grands évènements sportifs, qui exacerbent les risques sur les droits humains, pour mettre en lumière ces problématiques, avec l’aide d’entreprises et d’ONG partenaires. Pour sa 19ème campagne, des compagnies aériennes comme JetBlue et Cathay Pacific vont diffuser le film de campagne sur leurs vols de juillet à septembre. Des affichages seront présents dans les aéroports, la gare du Nord à Paris, certains sites des JOP, et dans des hôtels du groupe Accor.
« On estime à 135 000 le nombre de personnes exploitées en France chaque jour de l’année 2023 », rappelle It’s a penalty, qui identifie l’industrie du tourisme et du voyage comme un secteur à haut risque, notamment les chambres d’hôtel et les moyens de transport où peuvent se dérouler de l’exploitation sexuelle et du trafic de drogue. « Entre 6 000 et 8 000 adolescents français sont victimes de la traite sexuelle des enfants, ce qui souligne le besoin urgent de sensibilisation et d’éducation sur ce problème grave », ajoute l’ONG.
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- Des athlètes interpellent Coca-Cola et Pepsi sur la pollution plastique
Dans une lettre dirigée par les organisations Sailors for the Sea Powered by Oceana et EcoAthletes, plus de 100 organisations sportives et athlètes de haut niveau du monde entier demandent à Coca-Cola et Pepsi ainsi qu’à l’embouteilleur Coca-Cola Europacific Partners (CCEP) de « réduire la pollution plastique en augmentant significativement l’utilisation d’emballages réutilisables ».
Les signataires exhortent les entreprises de boissons gazeuses à utiliser les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 à servir des boissons dans des emballages réutilisables, « comme tremplin pour introduire davantage de réutilisation lors des futurs Jeux olympiques et autres événements sportifs ».
« Le recyclage ne nous mènera pas là où nous devons aller, pas même de près. La seule façon d'atteindre notre objectif en matière de pollution plastique est un engagement systémique à augmenter exponentiellement la réutilisation et à réduire drastiquement l'usage unique », affirme Lew Blaustein, PDG et fondateur d'EcoAthletes.
Une enquête publiée en avril 2024 dans la revue Science révélait que Coca-Cola et Pepsi étaient aux côtés de Danone, Nestlé, Altria et Philipp Moris, responsables d’un quart de la pollution plastique sur terre.
- Une scierie française condamnée pour déforestation illégale
Dans une décision du 27 juin 2024, la Cour d’appel de Bourges a confirmé la condamnation de la scierie Pierre Robert pour avoir importé du bois produit illégalement en Amazonie. L’entreprise, déjà jugée responsable le 6 septembre 2023 par le tribunal correctionnel de Châteauroux, avait importé en septembre 2017 du bois ipé depuis l’État du Pará au Brésil, sans procéder aux vérifications minimales exigées par le règlement européen sur le bois (REB) visant à éviter l’importation de bois illégal.
Les associations Greenpeace France, Canopée et France nature environnement, qui avaient déposé une plainte en France en 2019, saluent « une décision historique qui renforce la lutte contre la déforestation et le commerce illégal de bois ».
Une autre entreprise française, ISB France, a été condamnée pour mise illégale sur le marché de bois importé le 11 septembre 2023 par le tribunal correctionnel de Rennes. Pour le juge, le leader français du commerce de bois d’ameublement n’avait pas suffisamment évalué sa chaîne de fournisseurs, notamment au Brésil entre décembre 2016 et juillet 2017, et avait ainsi manqué à son obligation de diligence raisonnée.
Élisabeth Crépin-Leblond