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Par Carenews PRO - Publié le 3 janvier 2023 - 15:31 - Mise à jour le 3 janvier 2023 - 15:53 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Scopelec, la plus importante SCOP de France, reprise par un fonds d’investissement britannique

Scopelec ne sera plus une coopérative. Le tribunal de commerce de Lyon a décidé que le repreneur serait Circet, une entreprise détenue par un fonds d’investissement britannique.

Scopelec, spécialiste de la fibre optique. Crédit : iStock.
Scopelec, spécialiste de la fibre optique. Crédit : iStock.

 

Scopelec ne sera plus une coopérative. Le tribunal de commerce de Lyon a décidé que le repreneur serait Circet, une entreprise détenue par un fonds d’investissement britannique.

La décision a été prise : la plus grande SCOP de France, Scopelec, ne sera plus. Le Tribunal de commerce de Lyon a désigné le 28 décembre le repreneur de l’entreprise occitane spécialisée dans la fibre optique, sous-traitante d’Orange. Il s’agit de son concurrent Circet qui est le premier fournisseur de services d’infrastructures télécoms en Europe. L’entreprise, dont le siège est installé à Solliès-Pont dans le Var, est en réalité la propriété d’un fonds d’investissement britannique, ICG, Intermediate Capital Group. Scopelec ne sera donc plus une coopérative. 

 

1 049 emplois conservés

Via son offre de reprise, Circet s’est engagé à conserver 1 049 emplois sur les 2 300 existants, soit la moitié des effectifs. L’offre ne concerne pas les divisions Usages et Services, Sud-Est, GOBE, Scopelec Energies Services ou encore La Réunion-Mayotte. Leur sort n’est pas encore tranché.

L’issue aurait pourtant pu être différente. Le projet Newscope, porté par le président du directoire, était soutenu par une grande partie des salariés. Il prévoyait de conserver 1 457 emplois et de faire perdurer le projet coopératif en maintenant le statut SCOP.

 

Quel a été le rôle d’Orange ?

Pour Cyrille Rocher, directeur général de l’Union régionale des SCOP en Occitanie, qui a travaillé sur le projet Newscope, la décision est injuste puisque le projet était plus ambitieux socialement : «. Dans l’équation sociale et économique, il n’y avait pas photo. Le projet Newscope était au dessus » . Il estime que c’est l’autorité d’Orange sur le tribunal qui a orienté la décision. Le groupe de télécommunications a soutenu le projet porté par Circet devant les juges, vantant sa « solidité financière”. 

Sur Twitter, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, se désole :

Malgré mes demandes répétées, je regrette que l’État n’ait pas choisi de mettre toute sa force au service de Newscope, ce qui aurait permis de privilégier l’emploi local, l’économie sociale et solidaire ainsi que l’actionnariat salarié. », Carole Delga, Présidente de la région Occitanie. 

 

Une remise en cause des coopératives ?

Michel Abhervé, l'ex-professeur associé à l'université de Paris-Est Marne-la-Vallée, écrit sur son blog sur le site d’Alternatives Economiques : « Newscope n'a pas réussi à convaincre le tribunal que l'échec d'une SCOP qui s'est faite trop dépendante de la seule sous-traitance d'Orange et a permis que se crée une trop grande distance entre les salariés-coopérateurs et les dirigeants, ne doit pas invalider la crédibilité de l'ensemble des SCOP. » 

Désormais, qu’est-ce qui va changer pour les salariés ? « Ils vont travailler fondamentalement dans l’objectif de rentabilité des fonds propres d’un groupe détenu par un fonds d’investissement anglais » , estime Cyrille Rocher.

Créé en 1973, Scopelec était profondément lié à Orange qui était devenu son principal client. En 2021, le groupe avait perdu des contrats auprès de l'opérateur de télécommunications, le privant de 40 % de son chiffres d'affaires. L'entreprise n'a pas réussi à survivre à cette perte de contrat et a donc du déposer le bilan.

Théo Nepipvoda

 

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