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Par Chroniques philanthropiques par Francis Charhon - Publié le 3 octobre 2021 - 17:57 - Mise à jour le 4 octobre 2021 - 11:11
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[TRIBUNE] Les bonnes nouvelles doivent rendre enthousiastes

Le panorama national de la générosité présenté en septembre 2021 est remarquable en ce qu’il associe les grands acteurs du secteur ainsi que la direction de la fiscalité du ministère des finances pour donner une vision exhaustive de la générosité. L’étude montre que la collecte aujourd'hui atteint 8,5 milliards d'euros en augmentation sensible. Toutes les formes de dons sont concernées : dons des particuliers, mécénat d'entreprise, libéralités, dons en nature. 

Les bonnes nouvelles doivent rendre enthousiastes. Crédit visuel : France Générosités.
Les bonnes nouvelles doivent rendre enthousiastes. Crédit visuel : France Générosités.

Le montant collecté peut paraître dérisoire face à l’action sociale, culturelle, scientifique, environnementale du gouvernement. Pourtant celui est fondamental pour des organisations qui agissent en grande partie avec l’argent privé. Ce sont ces sommes qui donnent l’adaptabilité, la flexibilité face aux besoins variés et évolutifs et permettent l’innovation

Cette augmentation reflète un intérêt croissant pour les causes d'intérêt général. Dans un moment où notre pays est dans le doute, où les fractures se creusent, où les mauvaises nouvelles prennent plus de place que les bonnes. Il faut se réjouir de cette information qui démontre la confiance des donateurs envers les organisations de tous les secteurs de l'intérêt général. Si sont pris en compte les 20 millions de bénévoles actifs sur notre territoire, le paysage de l'engagement est enthousiasmant. 

S’il est bon de souligner qu’une frange importante de population croit en la solidarité, cela n'est pas le fruit du hasard mais le résultat de l'immense travail réalisé par toutes les organisations pour toujours plus se professionnaliser, apporter tous les éléments de confiance à ceux qui veulent les soutenir, trouver de nouveaux moyens de collecte plus accessibles, plus adaptés aux jeunes générations.

La crise du COVID a montré, à travers tous les élans de solidarité exprimés que les Français sont généreux et remarquablement engagés

Doit-on attendre des événements dramatiques pour mettre en avant dans les médias cette générosité spontanée des Français ?

Un journaliste, lors d'un colloque de Reporters d'Espoirs, expliquait que les trains qui arrivent à l'heure ne font pas vendre.  Cette assertion est malheureusement une réalité. C’est dommage, car les défis auxquels nous faisons face sont immenses. Ils nécessitent pour les affronter de l’enthousiasme, de l’engagement, de l’espoir.

Pour prendre en charge des défaillances de proximité les acteurs de la philanthropie : associations fondations privées ou d'entreprises, bénévoles, mènent chaque jour une bataille sans merci. Elle implique les personnes concernées qui se sentent si souvent reléguées. Ce sont des projets porteurs de sens qui leur donnent le sentiment d'être à nouveau utile.  Certes ces milliers d'initiatives paraissent chacune anecdotiques pourtant mises côte à côte elles dessinent un paysage tout autre, elles redonnent le goût à la vie et surtout recréent le lien social qui se délite mettant en danger notre société. Bien sûr, il y a d'abord l'État qui assure une immense partie de la couverture sociale mais si les grands dispositifs sont structurants ils ne sont pas opérants au niveau local car les situations sont multiples, variées, différentes dans chaque point du pays. C’est un travail de dentelle qui nécessite une écoute attentive des besoins alors seulement, il devient possible de monter des projets puis d'élaborer des partenariats efficaces entre organisations, avec des collectivités locales, avec des entreprises. 

La complexité administrative est un frein aux réponses adaptées et innovantes.  Il ne s'agit pas des fonctionnaires eux-mêmes que l'on a vu fortement engagés lors de la crise du COVID que ce soient les soignants, les policiers, les pompiers, toutes et tous ceux que l'on a appelé « la première ligne » voire de « la deuxième ligne ». Il s'agit d'ouvrir plus les capacités de délégation pour donner plus d'initiatives aux responsables proche du terrain.  Il n'y a aucune naïveté à penser que le rôle des acteurs de la philanthropie est tout à fait fondamental dans sa dimension complémentaire. S’ils n’agissent pas qui le fera ? La reconnaissance d’un tel travail par les gouvernements doit s’amplifier pour qu’il devienne une fierté et une source d’enthousiasme pour tout le pays. 

Un pays qui ne s'aime pas ne peut pas voir l'avenir avec confiance même s’il est des enjeux difficiles comme l’environnement, la pauvreté, la vieillesse, le handicap, la maladie.  Mais plutôt que de se complaire dans le négativisme et le dénigrement prenons à bras le corps les différents sujets en se disant collectivement que chacun, à sa manière, peut contribuer à créer un mouvement tourné vers l'avenir

On voit lors de grandes catastrophes une cohésion nationale se former, pourquoi ne serait-ce pas la même chose dans la vie quotidienne ?

Ce deuxième Panorama des générosités montre une croissance sensible des dons et de l’engagement. Pour que cette tendance persiste, il est indispensable que les acteurs de la philanthropie communiquent plus sur leurs activités, en montrent l’effet bénéfique sur la société française afin d’être mieux connu et reconnu. Il est indispensable de poursuivre le travail qu’ils ont engagé individuellement ou collectivement sur la transparence, source de confiance, sur l’impact de leurs actions sur la cohésion sociale et sur la mise en évidence des coûts évités. 

Mais elles ne peuvent agir seules. Les médias pourraient dédier des rubriques à la philanthropie comme elles en ont pour l'agriculture, l’industrie, l’artisanat pour mettre en avant les récits de belles réussites. 

Le Gouvernement pour sa part pourrait développer une vision ambitieuse pour ce secteur qui est indispensable à la réussite de ses politiques et surtout garantir un cadre fiscal stable.

Enfin le travail d’analyse approfondi de cette étude montre que la recherche est une composante essentielle pour souligner le travail des organisations à but non lucratif. De nombreuses autres études sont réalisées. Aussi, afin qu'elles soient à disposition de tous les acteurs et des décideurs, notre blog ouvrira une section dédiée.

 

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