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Par Chroniques philanthropiques par Francis Charhon - Publié le 4 janvier 2023 - 07:00 - Mise à jour le 4 janvier 2023 - 07:00
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[TRIBUNE] Rêves et ambitions

L’heure est aux vœux, un instant qui nous permet de rêver à un avenir meilleur pour tous. Mais est-ce véritablement un rêve ou une folle utopie dans un monde violemment touché par les altérations environnementales ou sociétales, où l’on voit filer tout ce qui fait sens et société, par l’effet destructeur des réseaux sociaux sans filtre ou d’un climat pessimiste savamment orchestré ?

[TRIBUNE] Rêves et ambitions. Crédit visuel : iStock.
[TRIBUNE] Rêves et ambitions. Crédit visuel : iStock.

Nous venions de passer trois années incroyables, tant d’évènements sont survenus, pandémie, guerre en Ukraine, choc énergétique et inflation galopante. Si le Gouvernement a pris sa part pour faire face, le secteur de la philanthropie a été en pointe pour réagir devant cette crise permanente qui a touché les plus pauvres mais aussi les classes moyennes. Sur tous les fronts, les associations aidées par les fondations, les bénévoles, les donateurs ont apporté aide et soutien. Si les préoccupations sociales, médicales ont répondu à l’urgence tous ces acteurs ont aussi mis en avant la préoccupation croissante qu’est la préservation de l’environnement sous toutes ses formes.  Assurer le présent tout en se projetant dans l’avenir. 

Une évolution majeure de ces dernières années est la prise en compte de l’action locale. Loin des dispositifs globaux, souvent inefficaces, entendre les besoins au plus près des besoins permet les réponses appropriées. C’est la victoire des chevaux légers que sont les acteurs de la philanthropie : souples, mobiles et innovants. Cette évidence est d’une bien plate banalité pourtant notre État trop vertical et centralisé a souvent du mal à la comprendre. 

Trois vœux pour 2023

Le premier envers les donateurs. Ils sont moins nombreux ces dernières années, compensés par des dons plus importants, mais il ne faut pas laisser leur nombre s’étioler. Les collecteurs doivent montrer qu’ils sont plus que des mécaniciens de la collecte mais des porteurs de sens et de rêve. À eux de faire partager un enthousiasme commun qui va au-delà du simple don pour se sentir partie prenante d’un projet de société qui retisse le lien social et donne un espoir à ceux qui n'en ont plus. Le donateur doit être fier de participer à un projet ambitieux. Difficile chemin qui mérite de la réflexion, de la concertation et de l’ambition.

Le deuxième concerne les pouvoir publics. Ils doivent mieux considérer le secteur philanthropique qui par ses compétences et sa capacité à faire face aux enjeux de société apporte une valeur ajoutée aux politiques publiques ou aux collectivité locales. Il serait souhaitable de sortir de l’idée que ce secteur est une charge fiscale, mais le voir comme un apport essentiel au vivre ensemble qui tient le tissu social évitant les dérives vers les extrêmes. C’est un investissement d’avenir. Ils devraient, en concertation avec le secteur, s’engager vers une politique philanthropique ambitieuse avec des circuits administratifs plus simples et plus efficients.

Le troisième concerne tout le secteur de la philanthropie. Depuis des années les organisations se sont renforcées, ont plus travaillé en réseaux, ont développée de la connaissance par des études aussi bien qualitatives que quantitatives et assuré transparence et fiabilité. Elles ont créé des organisations collectives par secteur le Centre Français des fonds et fondations, France générosités, l’Admical, le Mouvement Associatif. Il faut maintenant aller plus loin, s’unir plus encore pour porter une seule parole plus forte qui affirme objectifs, ambitions d’actions et volonté de reconnaissance. C’est ensemble qu’il faut faire face aux parlementaires, à l’administration. 

Ces vœux sont des rêves, mais aussi des défis. Ils se veulent être porteur d’une ambition stratégique forte pour le secteur de la philanthropie. C’est à lui de décider quels efforts il veut consentir pour donner une vigueur nouvelle à l’action du secteur non lucratif et les ressources qu’il veut bien y consacrer. La modernisation de la philanthropie est un enjeu majeur pour pouvoir faire plus et mieux.

André Malraux nous dit « Les grands rêves poussent les hommes aux grandes actions » écoutons-le !

Bonne année 2023

 

Francis Charhon.

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