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Par Fondation Bouygues Telecom - Publié le 8 juin 2020 - 13:53 - Mise à jour le 8 juin 2020 - 13:59
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Former les détenus aux métiers du numérique, pour une réinsertion sans récidive

Moins de 10% des détenus sont éligibles à une formation en détention. Comment, dans ces conditions, préparer au mieux leur sortie ? L’association Wake up Café a initié en partenariat avec Simplon une formation spécifique à la Maison d’Arrêt de Nanterre. Les personnes détenues volontaires bénéficient d’un parcours de remobilisation de trois semaines, en milieu carcéral. A la clé : une formation aux métiers du numérique et une place dans une Fabrique Simplon dès leur sortie. Si le confinement a mis sous haute tension les prisons et la réinsertion des détenus, il a aussi révélé combien l’action de Wake Up Café était prioritaire. L’association a reçu le soutien de la Fondation Bouygues Telecom grâce au parrainage d’un collaborateur, via l’appel à projets mené auprès des salariés Bouygues Telecom engagés en faveur d’une association.

L'équipe du programme de formation <Re insert>
L'équipe du programme de formation <Re insert>

Simplon et Wake up Café : deux expertises au service de la réinsertion professionnelle des personnes détenues

Plus de 93 000 personnes sortent de prison chaque année. Or leurs difficultés de réinsertion sont un véritable enjeu de société : un tiers d’entre elles retourne en prison dans l’année, et deux tiers récidivent dans les cinq ans.

Wake up Café accompagne depuis 2014 des personnes en situation de détention vers une réinsertion durable, sans récidive. Sur la base du volontariat, l’association leur propose des parcours de remobilisation sur mesure autour d’un projet de réinsertion socio-professionnelle.

En 2019, l’association a une fois de plus innové. Elle a mis en place une formation professionnelle orientée vers les métiers du numérique, « Re<Insert> ». Sa particularité : les trois semaines de formation sont dispensées pendant la détention. Le programme est co-conçu avec Simplon, organisme associatif spécialiste des formations numériques pour les personnes éloignées de l’emploi. Wake up Café a travaillé en partenariat avec la direction de la Maison d’arrêt de Nanterre, ainsi qu’avec la direction du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation.

A l’issue du cursus et dès leur sortie de prison, les participants souhaitant s’orienter vers le numérique sont redirigés vers l’une des Fabriques Simplon. Leur apprentissage connaît ainsi une continuité primordiale, et leur donne d’emblée des repères de vie stables.

Une première expérimentation réussie en 2019

Deux sessions ont été menées pour la première fois en 2019. Chacune a accueilli 12 détenus volontaires de la Maison d’Arrêt de Nanterre, présélectionnés en amont. Pendant trois semaines, ils ont appris à se remettre dans un vrai rythme de travail. Les journées ont été rigoureuses, pleinement occupées par les enseignements dispensés dans une salle de classe.

Au départ, l’ensemble du groupe aborde la connaissance de soi, la prise de parole en public, la gestion des émotions, le développement de son potentiel… autant de problématiques pour se remobiliser intérieurement – et devenir capable de se projeter dans l’avenir.

« Nous avons une pédagogie interactive, pour que les détenus soient co-constructeurs de tout ce qui se passe dans la salle, explique Céline Hountomey, responsable du développement de Wake up Café. Dès que nous leur donnons la parole et que nous leur montrons leurs qualités, cela change leur façon de s’investir. Nous faisons également intervenir des personnes au parcours inspirant, qui sont passées par là. »

Certains montrent alors un terrain de prédilection pour les métiers du numérique, aujourd’hui en forte expansion sur le marché de l’emploi. Ceux-là sont orientés et pris en charge par les formateurs Simplon dès la troisième semaine du parcours en milieu carcéral.

Sur 24 détenus formés, 23 sont allés au bout du parcours. Ils ont pu passer devant un juge en débat contradictoire et demander un aménagement de peine, soit en semi-liberté, soit en bracelet électronique.

Crise sanitaire et détention : un « challenge incroyable »

La crise du Covid-19 n’a pas épargné les prisons. Ceux qui ont continué à purger leur peine ont vécu un moment anxiogène, véritable confinement dans le confinement. Ceux dont la sortie a été organisée se sont retrouvés, comme le dit le président de WKF Pierre Bouriez, « jetés dans la nature à un moment où la nature n’est pas très accueillante. » L’association constate très vite à quel point l’accompagnement dans la réinsertion est d’autant plus crucial.

Les équipes se sont donc mobilisées. Via un dispositif « e-WKF », les chargées d’insertion ont continué à entretenir un lien avec les wakeurs détenus (courriers, newsletter). Les démarches de logement, santé, réinsertion professionnelle ont continué, pour perdre le moins de temps possible. Les ateliers du parcours de préparation à l’emploi ont été maintenus en format à distance. Pierre Bouriez l’affirme :

«Le besoin d’accompagnement de wakeurs va être encore plus important que ce qu’on imaginait. Le challenge est incroyable. »

Changement d’envergure en 2020-2021, grâce au soutien de la Fondation Bouygues Telecom

L’expérience réussie de 2019 a permis à Wake up Café de répondre à un appel à projet public, organisé par le Ministère du Travail. L’idée est de proposer la formation dans d’autres structures pénitentiaires d’Ile-de-France, mais aussi en région Rhône-Alpes et à Montpellier.

« C’était vraiment une innovation quand on a démarré le projet. La Fondation Bouygues Telecom nous a fait confiance. Sa dotation nous a permis de financer ces sessions pilotes et d’aller vers un projet plus abouti. Aujourd’hui, comme ça a bien fonctionné, on peut construire un projet plus large et répliquer l’action », témoigne Céline Hountomey.

Wake up Café a remporté l’appel à projet du Ministère. Pendant trois ans, plus de mille détenus pourraient bénéficier de sa formation en Ile-de-France.

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