Étude d'impact de la Fédération Française Handisport sur la pratique sportive

La Fédération Française Handisport (FFH) a créé le dispositif « Parcours Jeunes » pour faciliter l’accès aux activités physiques et sportives des jeunes de moins de 21 ans en situation de handicap moteur ou sensoriel, et les faire progresser dans la pratique sportive.

Cette étude d'impact* analyse les effets bénéfiques indéniables de la pratique sportive pour les jeunes en situation de handicap : Le développement de l'envie de se dépasser, l'amélioration de l'habileté motrice, un épanouissement personnel et une meilleure estime de soi. 

Les MOTIVATIONS

La première motivation des jeunes vis-à-vis du handisport est d'avoir une activité physique pour se dépenser. Certains d'entre eux cherchent également la compétition, d'autres simplement à sortir du quotidien ou bien se faire des amis. 

Les jeunes interrogés qui font peu de sport sont essentiellement motivés par des raisons médicales, ils veulent entretenir leur mobilité et leur force, même s'ils n'aiment pas pratiquer.

« J'ai commencé le sport à cause des problématiques liées au handicap, aux opérations. Ça m'a fait prendre conscience que je devais prendre de la force, pour me débrouiller dans la vie. Maintenant, l'objectif c'est de me renforcer, d'être autonome. »

Un jeune se confie

Ces motivations diverses n'empêchent pas la crainte partagée par beaucoup de jeunes, et notamment les moins de 11 ans, de ne pas être en capacité de pratiquer un sport en raison de leur handicap. 

Par ailleurs, les principaux freins à la pratique du handisport chez les jeunes sont liés aux difficultés de transport pour rejoindre leur activité en particulier pour les jeunes habitant en zone rurale.

L'envie de se dépasser 

L'offre proposée par la FFH dans son « Parcours Jeunes » fait prendre conscience aux jeunes qu'il existe des sports adaptés à leur handicap. La diversité proposée leur donne la possibilité d'essayer différents sports et de choisir celui qui leur convient le mieux, notamment lors des Jeux Régionaux organisés par la FFH.

« Je ne connaissais pas l'escrime en fauteuil, j'ai découvert que ça existait grâce aux jeux. Je me sentais libre, je pouvais faire du sport avec les autres. Quand j'ai découvert le handisport, je me suis dit : je peux quasiment tout faire. »

Un jeune témoigne

Une fois l'accès facilité, la très grande majorité (93 %) des jeunes interrogés expriment l'envie de continuer à faire du handisport. La majorité des jeunes interrogés acquièrent une « mentalité de sportif » : ils se fixent des objectifs et donnent le meilleur d'eux-mêmes pour les atteindre. 

Un prescripteur explique : « Ça devient une partie intégrante de leur vie, encore plus que des enfants valides. Pour certains grands handicaps, ça peut devenir leur projet de vie. L'idée n'est pas de parler de "carrière" ce n'est pas le mot adapté. Mais leur vie tourne autour de ces objectifs. »

La motricité 

L'offre déployée par la FFH permet aux jeunes de gagner en autonomie dans leurs déplacements, grâce au renforcement de leurs capacités physiques. 84 % des jeunes sentent en effet que leur corps a plus de force : ils développent leur endurance, leurs muscles et leur sens de l'espace.

« Depuis que je fais du sport, j'ai plus de force, je me fatigue moins vite, je fais mes transferts toute seule: c'est assez physique, il faut de la force dans les bras »

Un pratiquant.

L'estime de soi 

La pratique du handisport contribue également à l'épanouissement des jeunes en situation de handicap.  Ils ressentent de la joie et du plaisir notamment en raison de leur appétence pour un sport pratiqué, de la rencontre avec d'autres ou encore du sentiment de progresser.

Ce plaisir est également dû à une réalisation personnelle des jeunes qui gagnent en confiance en eux et s'affirment dans leur identité.

"On développe une confiance en soi, c'est incroyable. Quand on est PSH, on se bride. Le fait de faire du sport, ça te prouve le contraire" exprime un jeune.

Pour certains jeunes, le handisport facilite l'acceptation du handicap.

« Le sport me permet de m'exprimer, d'être moi-même. J'ai compris que je pouvais être ce que je voulais, qui je suis et pas ce que les gens voulaient que je sois. »

Un jeune témoigne

La pratique du handisport nourrit aussi un sentiment de fierté chez 95 % des jeunes interrogés.

Avec le handisport, les relations entre les jeunes et leurs proches évoluent, grâce à une meilleure compréhension du handicap du jeune. En se rendant compte de ce dont le jeune est capable, la famille partage plus de moments autour du sport. 

"Mes proches, ils sont très fiers de moi, comme d'habitude. Par exemple, hier quand j'ai mis des paniers, ma mère a crié, filmé !" raconte un pratiquant.

Le dispositif proposé par la FFH offre à la grande majorité des jeunes un cadre où ils se sentent soutenus par leur entourage (famille ou encadrants) mais aussi par les autres jeunes.

Enfin, le Parcours Jeune facilite les rencontres et la création de liens d'amitié entre les jeunes. La rencontre avec d'autres jeunes en situation de handicap permet aux jeunes de développer un rapport plus apaisé à leur handicap et à celui des autres. En grandissant, les plus âgés s'investissent même dans la vie des clubs et ont le sentiment de faire partie d'un mouvement.

« Par l'intermédiaire du sport, il y a des jeunes qui prennent confiance en leurs capacités et qui trouvent leur identité. »

Un prescripteur

* Étude menée avec le cabinet Kimso au 1ᵉʳ semestre 2023 auprès de 3 parties prenantes clés : les jeunes, les parents et les prescripteurs (éducateur spécialisé, kinésithérapeute) avec une diversité de profils, qu’il s’agisse de jeunes ayant un handicap de naissance ou acquis, de jeunes scolarisés dans un établissement ordinaire ou spécialisé.

• Découvrez en vidéo les résultats de l'étude !