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Par Carenews PRO - Publié le 23 août 2018 - 09:54 - Mise à jour le 27 août 2018 - 09:27
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[CHIFFRE] Plus de 200 activistes de l’environnement tués en 2017

Triste record pour l’année 2017. Ainsi que le révèle Global Witness, elle a été la plus meurtrière pour les défenseurs des droits de la terre et de l’environnement. Au moins 207 personnes ont été tuées, majoritairement en Amérique du Sud même si au total, 22 pays sont concernés parmi lesquels les Philippines, le Mexique ou encore l’Inde. L’ONG Global en appelle à la mobilisation des gouvernements et des entreprises privé, qu’elle invite à “s’attaquer aux causes mêmes de ces violences, en s’assurant par exemple que les communautés aient le droit de refuser des projets sur leurs terres – l’extraction minière notamment, mais aussi en soutenant et en protégeant les défenseurs menacés et en s’assurant que justice soit rendue pour ceux qui subissent cette violence”.

[CHIFFRE] Plus de 200 activistes de l’environnement tués en 2017
[CHIFFRE] Plus de 200 activistes de l’environnement tués en 2017

 

L’agrobusiness devient l’industrie liée au plus grand nombre d’assassinats

 

L’agrobusiness devance désormais l’extraction minière en nombre de meurtres perpétrés contre ceux qui en exercent l’activité. Difficile aujourd’hui de défendre sa terre contre l’agriculture de masse. Le rapport de Global Witness, At What Cost (A quel prix ?), revient sur la fin tragique d’Hernán Bedoya, producteur colombien abattu de 14 balles après avoir protesté contre l’extraction de l’huile de palme “sur des terres volées à sa communauté”. Comme lui, ils sont 207, majoritairement au Brésil, en Colombie et aux Philippines, à avoir perdu leur vie pour avoir tenté de protéger la planète et leurs récoltes, ou de lutter contre le braconnage et l’abattage. Parmi eux, on retrouve également des activistes de la communauté ou environnementaux, mais aussi des chefs autochtones. Une violence “directement liée aux produits que nous stockons dans nos placards”, rappelle l’ONG britannique avant de dénoncer les coupables : “l’huile de palme pour les shampooings, le soja pour nourrir les bovins, et le bois pour les meubles.”

 

L’Amérique latine en danger

 

La liste semble interminable. Sur presque deux colonnes, des noms de producteurs et militants Brésiliens défilent. On y retrouve celui de Waldomiro Costa Pereira, ancien cadre du Mouvement des sans-terre (MST) dont l’assassinat en mars 2017, filmé dans l’hôpital où il a été abattu par cinq hommes casqués, avait créé une vive émotion au sein de la communauté. Si le pays enregistre la pire année documentée dans le monde avec 57 meurtres commis en 2017, 60 % des meurtres ont été perpétrés en Amérique Latine, avec une nette augmentation des assassinats au Mexique et au Pérou, où ils ont respectivement quintuplé et quadruplé d’une année à l’autre. De l’autre côté du Pacifique, l’herbe n’est pas plus verte. Les Philippines, mises à mal par la politique répressive de Rodriguo Duterte, devient le pays asiatique le plus menaçant pour les défenseurs de l’environnement, avec 48 meurtres enregistrés en 2017 (Quelques mois plus tôt, L’ONG PAN Asie Pacifique en enregistrait quant à elle 61).

 

Les gouvernements impliqués ?

 

Le rapport de Global Witness pointe également du doigt la complaisance de certains gouvernements, allant jusqu’à dénoncer leur complicité dans certains assassinats. Les forces de sécurité gouvernementales seraient en effet impliquées dans 53 meurtres commis l’an dernier. "On assassine des activistes locaux parce que les gouvernements et les entreprises accordent plus de poids au profit rapide qu’aux vies humaines, justifie Ben Leather, responsable de campagne senior pour l’ONG. Les étagères de nos supermarchés sont remplies de produits issus de ce carnage. Or les communautés courageuses qui résistent aux fonctionnaires corrompus, aux industries destructrices et à la dévastation environnementale sont brutalement réduites au silence. C’en est assez.” Face au status quo, Global Witness demande aux gouvernements comme aux entreprises et à leurs investisseurs de raffermir leurs politiques, et vite. “Ils doivent garantir qu’il y aura des comptes à rendre, ils doivent garantir le principe de responsabilité à chaque fois que des attaques se produisent, ajoute-t-il. De plus – et c’est là le plus important – ils ont le pouvoir, en amont, d’empêcher ces menaces d’exister – en étant à l’écoute des communautés locales, en respectant leurs droits, et en s’assurant que le commerce se déroule de façon responsable.”

 

 

 

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