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Par Carenews INFO - Publié le 9 mai 2017 - 09:00 - Mise à jour le 11 mai 2017 - 10:06
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[CARENEWS JOURNAL 7] Gérard Jugnot et Le Rire Médecin

La voix, familière et reconnaissable entre toutes, est sacrément enjouée. Il y a, c’est évident, de l’impatience et du plaisir chez Gérard Jugnot à nous parler de l’association Le Rire Médecin, dont il est parrain depuis 2012. Voilà cinq ans déjà qu’il mène tambour battant, fidèle, les missions solidaires qu’on lui confie.


[CARENEWS JOURNAL 7] Gérard Jugnot et Le Rire Médecin
[CARENEWS JOURNAL 7] Gérard Jugnot et Le Rire Médecin

Du marathon sportif dont il endosse sans hésitation le dossard, à la médiatique campagne de communication Tous en nez rouge, vouée à sensibiliser l’opinion, Gérard Jugnot se plie à tous les exercices. Il le reconnaît, il aime ça ! « Cette association, pour laquelle j’ai personnellement voulu m’investir plus qu’avec toute autre, correspond parfaitement à mes convictions et à mes engagements de vie, c’est-à-dire que pour moi, la comédie, et bien sûr, le rire, dont on connaît les vertus sur le corps, le psychisme, ont toujours été comme des médicaments, des remèdes qui nous permettent d’aller mieux ! Quand on sait que ces clowns apportent la joie dans les services pédiatriques où règnent souvent douleur et tristesse, quoi de plus cohérent pour moi, saltimbanque de métier aussi, que d’être l’un de leurs porte-parole ? »

 

Sa rencontre avec Le Rire Médecin ? Elle a lieu en novembre 2012, pour le 51e Gala de l’Union des Artistes, dont il est, pour l’occasion, le chef d’orchestre et présentateur. Pour l’animer, Gérard Jugnot fait appel à une joyeuse bande de clowns. « Ils étaient tellement « pros », les voir travailler a été pour moi une découverte. Vous savez, ces gens sont réellement bluffants ! » Un bien joli compliment, sans fausse modestie, de la part de ce comédien, auteur, réalisateur et producteur qui débuta jeune sur les planches au lycée, et a formé avec ses camarades bien connus la troupe devenue célèbre du Splendid’, dont les succès comiques perdurent encore au fil des ans et des générations.

 

Admiratif, c’est le mot qui tourne en boucle dans sa bouche pour parler du travail extraordinaire accompli par Le Rire Médecin. « Je suis un parent, j’ai un fils (Arthur Jugnot) et un petit-fils aussi. La maladie, l’hospitalisation sont des moments d’anxiété pour un enfant. En le faisant participer de façon ludique, en l’embarquant dans un monde de fantaisie et d’imaginaire, le clown restaure le monde joyeux et insouciant de l’enfance dans la chambre d’hôpital. Il en faut de la créativité pour faire rire autrui. » Personnel soignant, famille et médecins sont unanimes : ces instants précieux aident l’enfant ou l’adolescent à mieux supporter leur petit bobo ou leur pathologie. « C’est pour eux un moment de décompression, mais aussi et surtout pour leur entourage, constate Gérard Jugnot. Quand ces comédiens-clowns décrochent un sourire sur le visage d’un enfant, c’est aussi un sourire qui s’affiche sur celui des parents, les déchargeant de leur inquiétude ou de leur angoisse. Le rire est là pour éviter les larmes. »

 

Gérard Jugnot insiste : « Les clowns ne se substituent pas aux médecins, mais sont des accompagnateurs. Ils sont pour moi des « anesthésistes psychologiques du malheur. » Je pense que leur rôle est primordial, c’est pour cela que je tiens tant à parler d’eux, comme des bénévoles qui les encadrent. » Pour être aussi intarissable sur le sujet, il confie que ses discussions avec Caroline Simonds (Alias Docteur Girafe), directrice et fondatrice de cette première troupe de clowns hospitaliers, l’aident beaucoup : « Nous nous connaissons bien maintenant. C’est une femme épatante et audacieuse, car il fallait oser imposer cette idée il y a vingt-cinq ans ! Rien que le nom, Le Rire Médecin est formidable. » Le message est clair, et c’est cet ambassadeur qui ne se prive pas de le répéter : « C’est mon cheval de bataille. Pour aider le monde caritatif, oui, il faut de l’argent ! Si chacun donnait un peu, tout irait plus vite. Je trouve normal qu’un chercheur qui travaille sur le cancer, les myopathies ou les maladies rares, soit bien payé pour cela.  Devrait-il faire vœu de pauvreté pour soigner les autres ? Là, c’est pareil. Jouer pour les enfants ne s’improvise pas, il faut une solide préparation. Je suis sans hésiter pour la professionnalisation de leur métier, et quand on donne pour Le Rire Médecin, sachez que l’essentiel sert à rémunérer ces hommes et ces femmes pour qui c’est un vrai travail. On ne fait pas le clown par-dessus la jambe, après son boulot. »

 

Donner… de son temps ou de la voix pour se faire entendre, ce verbe prend tout son sens chez le comédien, visiblement heureux de mettre sa célébrité au service de leur cause. : « La vie m’a donné beaucoup de satisfactions, j’ai travaillé dur, j’ai eu aussi de la chance et je vis bien. Ce n’est pas pour autant que je n’ai pas connu des coups durs, j’ai perdu ma sœur, mes parents. La maladie, la mort, la douleur, la tristesse, n’épargnent personne. C’est parce que j’ai beaucoup reçu qu’il est temps aujourd’hui de rendre à mon tour. Avec l’association, je me sens utile. Je suis comme un « officier de réserve », eux sur le terrain, moi en ligne arrière, prêt à monter au front pour le moral des troupes ! On mène tous le même combat. »

 

Et de poursuivre, lucide : « J’ai toujours pensé que mon métier était moins important que celui d’un grand chirurgien qui opérait des cœurs, mais je me suis récemment aperçu, en voyant des personnes souvent me dire « merci », « vous m’avez aidé quand j’étais perdu ou triste », que tout ce qu’on fait est important. Chaque action, chaque intention compte. C’est comme le cinéma, il ne change pas la vie, mais il peut donner des forces parfois à ceux qui veulent la changer. »

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