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Par Carenews INFO - Publié le 22 juin 2020 - 09:00 - Mise à jour le 23 juin 2020 - 09:55
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Bâtir le monde d’après, une FabBRICK à la fois

Comme chaque lundi, Carenews partage avec vous une initiative inspirante pour bien démarrer la semaine. Aujourd'hui, nous partons à la découverte de FabBRICK. Que quelque chose de bien (et de beau) puisse émerger de deux des secteurs les plus pollueurs, à savoir l’industrie textile et celle de la construction, on pouvait en douter... C’est pourtant le défi qu’a relevé Clarisse Merlet, architecte diplômée de l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Paris-Malaquais.

FabBRICK transforme les textiles usagés en briques. | Crédit photo : FabBRICK
FabBRICK transforme les textiles usagés en briques. | Crédit photo : FabBRICK

Ce qui était au départ un sujet de mémoire de fin d’étude sur l’écoconception s’est transformé en véritable startup. FabBRICK valorise des déchets textiles, tels que de vieux vêtements usés, en les transformant en matériau d’aménagement et de décoration. Le résultat prend la forme de briques de différentes tailles qui, une fois empilées, forment des cloisons dotées d’une bonne isolation acoustique et thermique, que l’on peut monter et démonter. FabBRICK propose aussi du mobilier, telle que le FabTAB, un tabouret vendu 250 euros.

Des éco-briques multicolores

Environ trois t-shirts broyés sont nécessaires pour réaliser une brique de 400 grammes. Les lambeaux de tissu sont liés par de la colle « 100 % écologique » avant d’être compressés dans un moule spécialement conçu. Selon le site de FabBRICK, plus de 17 000 briques ont ainsi été réalisées depuis la genèse du projet. Pour ne rien gâcher, les briques apportent un véritable atout esthétique, le patchwork de couleurs formé par les morceaux de vêtements broyés faisant penser à une palette de peinture.

Clarisse Merlet, qui collectionne les prix (FAIRE Paris 2017, Petit Poucet 2019, Start’in ESS 2019, Prix Gabriel 2020), se dit inspirée par le mouvement du zéro déchet. En avril de l’année dernière, elle clôturait une cagnotte de financement participatif de 10 000 euros, montant nécessaire à l’élaboration d’une nouvelle machine à brique capable d’industrialiser le processus de production.

Un débouché prometteur

Selon un rapport de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), 175 000 tonnes de textiles d'habillement, linge de maison et chaussures des ménages ont été collectées en France en 2014. En déposant nos vêtements trop abîmés pour être portés dans les points de collecte prévus à cet effet, nous leur donnons une chance d’être revalorisés pour d’autres utilisations.

Aujourd’hui, le débouché principal de nos déchets textiles reste le réemploi. « 60 % des déchets collectés sont destinés à la réutilisation, en étant revendus à 90 % dans des circuits d’occasion d’Europe de l’Est et d’Afrique », rapportait ainsi le Journal de l’environnement en 2018. Toutefois, dans le cas où ce marché viendrait à décliner ou à fermer, le recyclage dans le secteur de la construction constituerait une bonne alternative. Ainsi, au-delà des collaborations avec des marques de prêt-à-porter, qui la sollicitent pour des aménagements de décoration intérieure, Clarisse Merlet souhaite que ses briques multicolores puissent répondre à davantage de demande, en devenant un véritable matériau de construction. Serviront-elles un jour à bâtir les murs porteurs et les façades extérieures de nos maisons ? Le processus de recherche et développement suit son cours...

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