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Par Carenews INFO - Publié le 7 septembre 2020 - 08:00 - Mise à jour le 29 septembre 2022 - 12:32
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Bordeaux développe son réseau de frigos partagés pour lutter contre le gaspillage alimentaire

La mairie de Bordeaux a lancé un appel à candidatures pour installer de nouveaux frigos partagés en ville. L’objectif à terme : en avoir un par quartier pour lutter contre la précarité et le gaspillage alimentaires.

L’un des frigos anti-gaspi installés à Bordeaux. Crédit photo : Association Crepaq.
L’un des frigos anti-gaspi installés à Bordeaux. Crédit photo : Association Crepaq.

Comme le rappelle la Mairie de Bordeaux

« Chaque année en France, nous jetons en moyenne 30 kilos de déchets alimentaires par personne, dont sept sont encore consommables, soit l’équivalent d’un repas par jour et par personne. (..) La phase de consommation représente ainsi à elle seule 33 % du gaspillage alimentaire. »

Des chiffres que la mairie met en parallèle avec les statistiques de l’Insee, selon lequel 3,9 millions de personnes ont recours à de l’aide alimentaire en France. L’une des solutions déployées à Bordeaux est un concept venu d’Allemagne : les frigos partagés, dits aussi frigos solidaires. Dans ces frigos, installés en pleine rue, chacun·e peut venir déposer ou retirer la nourriture. En France, c’est Dounia Mebtoul qui a mis en place le premier frigo solidaire devant son restaurant parisien en juin 2017, rapporte L’Info Durable

Des frigos végétariens

En Nouvelle-Aquitaine, le dispositif a été initié en 2018 par le Crepaq, le Centre de Ressource d'Ecologie Pédagogique de Nouvelle-Aquitaine, et soutenu par Bordeaux-Métropole dans le cadre de sa démarche « Territoire Zéro Déchet- Zéro gaspillage ».

Ces frigos partagés sont en fait des caissons en bois, avec, à l’étage inférieur, un réfrigérateur où les particuliers, restaurateurs et épiciers peuvent déposer œufs, fromages, yaourts ou encore légumes. À l’étage supérieur, un garde-manger permet de déposer les produits secs. À chaque dépôt, les personnes doivent remplir une fiche de suivi. Par sécurité, viandes et poissons sont interdits, et les aliments déposés ne doivent pas avoir dépassé leur date limite de consommation. 

Un essai concluant

Accessible en libre-service 24h/24, les frigos partagés sont nettoyés et contrôlés régulièrement par l’équipe du Crepaq et des bénévoles. Mais pas question de parler de frigo solidaire : à Bordeaux, ils sont nommés les « frigos anti-gaspi », et destinés à tou·te·s. « Cela permet aux personnes qui sont en réelle difficulté sociale d'être plus à l'aise, et de ne pas se sentir stigmatisées, car elles voient qu'il sert à tout le monde dans le quartier », a précisé Nadège Lecouturier, chargée de mission au Crepaq, lors de l’installation du premier frigo partagé bordelais à France Bleu. L’essai a rapidement été transformé. 

« Aujourd’hui, on en compte plusieurs dans la Métropole grâce à différentes associations (le Crepaq (centre ressource d’écologie pédagogique de Nouvelle-Aquitaine) et Les Frigos Solidaires), mais notre but est d’en avoir minimum un dans chaque quartier de Bordeaux. C’est-à-dire huit. Et cela pourrait augmenter rapidement car la nouvelle municipalité souhaite redécouper la ville », a expliqué Elsa Placide,​ chargée du développement au CCAS (centre communal d’action sociale) et responsable du projet à 20 Minutes.

Elle évoque « des retours très positifs »

« En deux ans, un seul frigo a subi des dégradations. Certains nous disent qu’ils sont parfois vides mais pour avoir mené notre enquête, c’est juste que ça va très vite. La plupart des aliments déposés trouvent tout de suite preneurs. »

Dans le cadre de la première campagne de budget participatif de la mairie de Bordeaux (2019-2021), les habitant·e·s ont voté le développement du dispositif. Un appel à candidature a donc été lancé. Particuliers, restaurateurs et autres associations ont jusqu’au 18 septembre pour tenter d’obtenir la subvention de 5 000 euros permettant d’installer trois nouveaux frigos partagés d’ici la fin de l’année.

Mélissa Perraudeau 

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