ilek veut éduquer la population à l’intérêt de l’énergie verte
Quatre ans après son lancement, ilek s’attend à 55 millions d’euros de chiffre d’affaires et 100 000 clients. Pour autant, la startup toulousaine veut convaincre les 30 millions de foyers français. En ligne de mire : un changement des mentalités.
Cet article est issu du Top 50 de l’entrepreneuriat à impact (janvier 2021). Initié par Carenews, piloté par HAATCH et l'ESSEC et soutenu par BNP Paribas, ce classement dévoile les 50 structures (entreprises, associations, coopératives) les plus impactantes de 2020.
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ilek a convaincu déjà près de 100 000 clients de changer de fournisseur pour adopter une énergie verte. De quoi permettre à la jeune startup toulousaine lancée il y a quatre ans d’être déjà à l’équilibre, mais aussi de s’attendre fin 2020 à un chiffre d’affaires de près de 55 millions d’euros. Pour autant, ce chiffre demeure – presque – une goutte d’eau parmi le nombre de foyers français : près de 30 millions ! « Il faut éduquer les gens sur ce qu’est l’énergie verte » explique Rémy Companyo, cofondateur avec Julien Chardon de la société.
Couteau suisse contre mitraillettes
« Aujourd’hui les gens ne savent pas ce qu’est l’énergie verte, que ça existe ou qu’ils peuvent en bénéficier ou même comment faire pour en avoir », ajoute le responsable, qui a cofondé dans le passé une première startup nommée Fresh’in Sport. Une autre raison tient aussi aux arguments et au pouvoir des géants fossiles. Une toute-puissance des acteurs traditionnels que le dirigeant résume avec humour (et l’accent toulousain) : « On se bat avec un couteau suisse quand en face il y a des mitraillettes ». Il regrette que le « combat soit inégal », mais souligne avec enthousiasme qu’une « vague verte » s’abat sur la France. Les consommateurs sont désormais plus vigilants sur leur manière de manger, de consommer, de se chauffer…
Pour se distinguer, ilek, qui compte désormais une soixantaine de collaborateurs, mise aussi sur la transparence de son sourcing de producteurs locaux. En interne, la société a obtenu par ailleurs sa certification B Corp ce qui plaît aux salariés désireux de s’engager davantage pour la planète. Après avoir levé 6 millions d’euros en septembre 2019 auprès des fonds Alter Equity, Sorepar et Kima Ventures, elle parie enfin sur le gaz vert, se targuant d’avoir été le premier à proposer une matière made in France. « On a des producteurs et on doit porter la valorisation de ce gaz renouvelable qui est méconnu en France », poursuit Rémy Companyo. ilek ambitionne d’être pionnière dans la fourniture de biogaz renouvelable et ne compte plus seulement être un intermédiaire entre des vendeurs et des acheteurs. Elle souhaite « accompagner » les producteurs dans leurs projets.
Pierre-Anthony Canovas