« Insurrection de la bonté », fondation Gates, appel d’Emmaüs… La revue de presse du 23 avril
Cette semaine encore, la crise du Covid-19 a été au devant de l’actualité. Voici donc notre sélection de contenus pour mieux comprendre ses implications économiques et sociales, ainsi que ses répercussions dans le domaine de l’intérêt général.
Dans ce récit de l’«insurrection de la bonté » livré par Le Monde, le directeur de la Croix-Rouge française raconte que l’association a reçu 3 000 nouvelles propositions de bénévolat en trois semaines. Au Secours populaire, on a enregistré une hausse de 10 % du nombre de bénévoles en un mois. Et la réserve civique lancée par le Gouvernement revendique désormais 275 000 participants.
Tous ceux que Le Monde a interrogés le disent : au-delà de la volonté d’aider, c’est la libération du temps qui a été le vecteur de leur engagement.
Contribution utile à l’intérêt général ou maintien d’un statu quo social inégalitaire ? Dans cette contribution à La Croix, Eléonore Delanoë et Arthur Gautier de l’ESSEC questionnent la philanthropie et le partage des responsabilités entre acteurs privés et publics, à l’aune de l’incendie de Notre-Dame et de l’épidémie de Covid-19.
C’est une nouvelle crise, cette fois-ci sanitaire, qui mobilise aujourd’hui particuliers, fondations et entreprises. Or « l’union sacrée » déclarée semble ici plus solide qu’après l’incendie de Notre-Dame. Les dons des grandes fortunes sont moins commentés que le « don de soi » des personnels soignants anonymes et les dons en nature (masques, blouses, gel, nourriture) des collectivités et les entreprises.
Avec 250 millions de dollars engagés dans la lutte contre le Covid-19, la fondation Gates est à nouveau sous les feux des projecteurs. Cet article des Echos revient sur les spécificités de cette fondation hors norme, engagée dans la santé, qui est aussi la première contributrice au budget de l’OMS. Il recense les critiques qui lui sont adressées telles que sa manière directive de fonctionner ou son manque de transparence.
Maîtresse de ses financements et bien moins assujettie qu'un Etat ou une organisation internationale à la transparence et au contrôle, la fondation Gates porte son propre agenda en fonction de ses convictions morales et techniques, ainsi que des centres d'intérêt de Bill et Melinda Gates. Un agenda dont il est difficile d'anticiper les orientations puisque le principal document public de référence consiste en la lettre annuelle des deux fondateurs.
Valérie Fayard, directrice adjointe d'Emmaüs France, tire la sonnette d’alarme dans cette vidéo réalisée par l’Humanité. Après deux mois d'inactivité liée au confinement, l'association Emmaüs France, créé en 1954 par l'Abbé Pierre, lance un appel aux dons pour la première fois de son histoire:
Le mouvement Emmaüs est fondé sur un modèle d’autonomie des structures et des personnes. On remet les gens debout au travers des activités de récupération de produits d’occasion donnés (...). Cette activité permet de donner du travail à des gens qui étaient dans la précarité (...). Désormais nous n’avons plus de chiffre d’affaires, donc plus de ressources. On a besoin de 5 millions d’euros si on veut éviter que des structures Emmaüs ferment.
Des centaines de milliards de masques et de matériel médical à usage unique. De plus en plus d'achats de produits suremballés et de sacs plastique jetables. Des centres de tri à l'arrêt et des décharges sauvages qui se multiplient. La crise du coronavirus semble avoir relégué aux oubliettes les problématiques environnementales et génère un gaspillage sans précédent.
Pour Futura-sciences, la crise sanitaire a beau avoir fait tomber la pollution atmosphérique en Chine et en Europe, elle comporte de nombreux effets pervers pour l’environnement. L’industrie de l’emballage plastique a par exemple vu son activité augmenter de 30 % car la fermeture des restaurants entraîne une consommation d’emballages individuels vendus dans les grandes surfaces.
46 % des associations employeuses prévoient une perte de revenus d'activités significative dans les six prochains mois. Pourtant seulement 7 % des associations et 23 % des associations employeuses ont utilisé les solutions financières proposées par le Gouvernement, note France Générosités. Le syndicat publie la deuxième analyse du Mouvement Associatif qui a étudié l’impact du Covid-19 sur les associations en France, à partir des réponses de 16 000 responsables associatifs.
Du nouveau sous le soleil de l’engagement actionnarial. La branche américaine de l’ONG de défense de la cause animale PETA a profité de la pandémie et de la chute des cours boursiers provoquée par la mise à l'arrêt de l'économie mondiale pour acquérir des titres de grands groupes, tels que Kering, Ralph Lauren, Guess ou Burberry. Elle compte ainsi utiliser son droit d’accès aux assemblées d'actionnaires des différentes structures visées pour «pousser les marques à bannir la laine, le mohair et le cachemire», rapporte Korii.
Hélène Fargues