#PrenezSoinDeVous : le confinement de Bernard Hasquenoph
La crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 (coronavirus) nous oblige tous à rester confinés afin de protéger les plus fragiles et notre système de soin. Le média est vecteur d’informations, mais aussi créateur de lien. Aussi, chez Carenews, nous lançons une série de discussions quotidiennes entre confinés. « Prenez soin de vous » crée une rencontre engagée et permet une aération virtuelle. Aujourd’hui, on se rend chez Bernard Hasquenoph, créateur du site Louvre pour tous.
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A quoi ressemble votre confinement ?
A deux dans un appartement parisien, avec balcon ce qui change tout. Presque un jardin ! Et on peut observer la rue, les quelques gens qui circulent, presque un spectacle. On redécouvre le temps passé à la fenêtre, habitude que l’on perd dans les grandes villes. On s’émerveille à entendre les oiseaux. Sinon, le confinement ne change pas grand chose pour moi. Pour ce qui est de l’écriture, j’écris surtout chez moi… Mais je ne peux plus aller explorer les musées et aller à la rencontre des gens qui y travaillent, je n'aime pas trop les interviews à distance. Je me plonge dans des projets délaissés, des choses au long cours.
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Qu'est-ce que vous faites pour vous changer les idées ?
Je me suis lancé dans un grand rangement, repoussé en temps normal. Une occupation chronophage et qui fait le plus grand bien à l’esprit. C’est un retour sur soi, on remue des souvenirs (au sens propre comme au sens figuré), on fait le vide. Le confinement est comme une parenthèse dans nos vies trépidantes, je le vis comme une pause salvatrice. Autant y voir le meilleur. C’est d’ailleurs le plus troublant dans cette période, ce mélange d’apaisement dû à l’absence de bruits du dehors et d’angoisse liée à l’épidémie. La peur pour soi, pour les autres... Dans son cocon, on se sent protégé et c’est assez culpabilisant d’être tranquillement chez soi quand les soignant.e.s se battent pour nous, que tant de gens travaillent à nous nourrir, nous protéger, et que des familles de victimes vivent l’horreur...
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Un conseil pour prendre bien soin de soi ?
Ranger donc, et applaudir le soir toutes celles et tous ceux qui nous aident à surmonter cette épreuve. Ca fait du bien au moral et c’est le minimum qu’on puisse faire... même si ça fait peur aux oiseaux. Prendre soin de soi c’est aussi, plus que jamais, fuir sur les réseaux sociaux les comptes toxiques qui passent leur temps à tout commenter, tout juger, lancer des anathèmes ! Les haters existent aussi hélas dans la culture.
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Une lecture / un film / une série / un podcast / un compte à suivre / une musique/ qui vous a redonné le sourire ? Ou plusieurs !
Est-ce bien utile ? On est déjà subermergé.e.s de propositions et d’injonctions en tous genres. J’en peux plus ! Ne rien s’interdire, même les trucs les plus nuls. Du moment que ça fait du bien. Ah si, suivre et/ou mettre en pratique l’imitation d’une oeuvre d’art avec les moyens du bord, et poster les deux images avec le hashtag #TussenKunstenQuarataine. J’ai bon espoir, avant la fin du confinement, de trouver mon tableau à imiter !
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Une idée pour continuer à s'engager depuis son canapé ?
A part suivre Carenews pour connaître tout ce qui se fait de bon et d’utile, je ne vois pas. Ce confinement donne lieu à tellement d’initiatives généreuses de la part d’entreprises mais surtout d’anonymes, ça réconcilie avec l’humanité. A chacun et chacune de faire selon ses possibilités.
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Une bonne nouvelle repérée pendant cette crise (et qui serait passée sous les radars)?
Avec ce confinement mondial, la pollution a tellement baissé que l’Himalaya redevient visible de très loin.
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Une proposition pour changer le monde après le confinement ? Et pour construire le jour d'après ?
Se déconnecter.
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Les chroniques “Mécénat culturel” de Bernard Hasquenoph sur Carenews.