#PrenezSoinDeVous : le confinement de Boris Tavernier
La crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19 (coronavirus) nous oblige tous à rester confinés afin de protéger les plus fragiles et notre système de soin. Le média est vecteur d’informations, mais aussi créateur de lien. Aussi, chez Carenews, nous avons lancé une série de discussions quotidiennes entre confinés. « Prenez soin de vous » crée une rencontre engagée et permet une aération virtuelle. Aujourd’hui, on se rend chez Boris Tavernier, co-fondateur et directeur du réseau VRAC national.
- A quoi ressemble votre confinement ?
Je vis un confinement quelque peu schizophrénique, la moitié de la semaine avec mes deux filles de 14 et 10 ans et ma compagne en appartement dans le quartier de la Guillotière à Lyon, avec une productivité limitée niveau travail…
La seconde partie de la semaine avec ma compagne, ce qui me permet de ne plus jouer au professeur et d’enchaîner visioconférences, échanges téléphoniques et d’avancer sur différents projets avec Vrac.
- Qu'est-ce que vous faites pour vous changer les idées ?
Cela ne fut pas simple pour moi de passer de 3000km par mois à une balade salon / salle de bain / cuisine.
J'ai regardé et regarde toujours énormément de films de patrimoine. Les possibilités sont infinies…
J'ai eu la chance de beaucoup voyager l'année dernière. J'avoue avoir passé un temps infini à réaliser un album photo, cela me donnait le sentiment de m'évader de nouveau, l'espace d'un instant au Liban ou en Égypte.
- Un conseil pour prendre bien soin de soi ?
Se nourrir le mieux possible !
- Une lecture / un film / une série / un podcast / un compte à suivre / une musique/ qui vous a redonné le sourire ? Ou plusieurs !
Je suis friand de Dépêche ! sur Arte radio, podcast hebdomadaire d’Olivier Minot.
En ce qui concerne le cinéma, je termine un petit cycle Sydney Lumet (12 hommes en colère, Serpico, un après-midi de chien, Network…).
Enfin, pour s’échapper en temps de confinement, rien de tel que la lecture de « J’aurai pu devenir millionnaire, j’ai choisi d’être vagabond », biographie du premier naturaliste John Muir, par mon Goncourt préféré Alexis Jenni.
- Une idée pour continuer à s'engager depuis son canapé ?
Ne pas passer de commandes en ligne, consommer et cuisiner local (mais pas les tomates bio hors-sol qui poussent sous serres chauffées que notre président a visitées récemment).
- Une bonne nouvelle repérée pendant cette crise (et qui serait passée sous les radars) ?
La forte mobilisation du monde associatif, on ne le soulignera jamais assez.
J’ai pu voir de belles preuves de solidarité, de la créativité, de l’ingéniosité, de l’engagement de la part des acteurs associatifs. J'espère que l'État s'en souviendra.
- Une proposition pour changer le monde après le confinement ? Et pour construire le jour d'après.
Il y aura une énorme problématique alimentaire, il est urgent de repenser notre modèle agricole et alimentaire, tant au niveau de la production qu’au niveau de la distribution.
Préempter des terres agricoles et installer de nouveaux maraîchers en leur assurant des débouchées, développer les jardins, Amap (association pour le maintien de l'agriculture paysanne), groupements d’achats, soutenir fortement les épiceries sociales et solidaires, assurer un accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous.
En terme de projet que je mènerai ou que j’aimerai mener: développement de Vrac Universités pour lutter contre la précarité alimentaire des étudiants, mais aussi la création de maisons de l’alimentation dans les quartiers populaires, on y retrouverait groupements d’achats, cuisines collectives, tables d’hôtes…
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(Ré)écoutez l’épisode de notre podcast Changer la norme avec Boris Tavernier.