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Par Carenews INFO - Publié le 11 novembre 2020 - 17:00 - Mise à jour le 19 novembre 2020 - 17:41
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#PrenezSoinDeVous : le confinement de Carol Girod

Face à la deuxième vague du Covid-19, la France est de nouveau confinée afin de protéger les plus fragiles et notre système de soin. Lors du premier confinement, Carenews avait lancé la série « Prenez soin de vous », dans le but de créer une rencontre inspirante, depuis leur canapé, avec les acteurs de l’engagement. Le reconfinement est l’occasion de poursuivre ces discussions quotidiennes entre confinés. Aujourd’hui, on se rend chez Carol Girod, cofondatrice de Résilience, un projet qui a vu le jour durant le confinement et qui a permis la co-conception de 20 millions de masques « made in France ».

#PrenezSoinDeVous : le confinement de Carol Girod.
#PrenezSoinDeVous : le confinement de Carol Girod.
  • À quoi ressemble votre confinement ?

Ce confinement est assez différent du premier. En effet, le fait que les enfants puissent continuer à être scolarisés (en tout cas pour les plus jeunes) me permet de continuer à m’investir sur le projet Résilience sans que mon petit garçon soit tributaire d’une maman en visio toute la journée. Je dois avouer que, outre le fait que cela soit essentiel pour l’éducation et la socialisation, le maintien de l’école permet aux parents de se sentir moins tiraillés la journée entre les différents rôles que nous occupons.

J’alterne télétravail et travail au bureau. En effet, Résilience est une startup, et malgré la situation sanitaire actuelle, le projet de relocalisation inclusive de l’industrie textile nécessite que nous recrutions et que nous co-construisions, avec les PME et les entreprises de l’ESS, l’avenir de la confection. C’est donc surtout un confinement actif, qui ressemble davantage à un couvre-feu pour ma part.


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  • Le principal enseignement que vous tirez du premier confinement

Dans une telle situation, l’essentiel est de créer un nouveau quotidien avec des repères. Le premier confinement a été une surprise, une nouvelle vie à inventer du jour au lendemain. D’ailleurs, ma nouvelle vie professionnelle est née lors de ce premier confinement. Mais la perte de repères, l’incertitude et la peur liée à la santé de nos proches, à la nôtre, à l’avenir qui, sans aucun doute, sera bien différent, ont pu nous déstabiliser lors du premier confinement et être de grandes sources de stress.

Alors pour ma part, je privilégie des moments « organisés » qui rythment mon quotidien bouleversé et qui donnent, sans de grandes ambitions, de la joie et des repères : jouer dix minutes de piano chaque soir, bien conserver les heures des repas, appeler un ami ou un membre de la famille chaque soir en visio, célébrer les anniversaires à distance. Je préfère éviter les sms et les messages WhatsApp et privilégier davantage les appels. Tout le lien social qui nous manque en confinement doit être comblé par la voix et les yeux, autant que faire se peut.

 

  • Qu’est-ce que vous faites pour vous changer les idées ? Une idée pour continuer à s’engager depuis son canapé ? Une bonne nouvelle repérée pendant cette crise (et qui serait passée sous les radars) ?  Un projet coup de cœur à mettre en lumière ?

Pour me changer les idées je fais plusieurs choses qui, combinées, me permettent d’avoir de l’énergie, indispensable pour le projet positif pour lequel j’œuvre chaque jour. Je cours trois fois par semaine : il est indispensable de faire bouger son corps, et ce n’est pas une nouvelle habitude puisque je le fais depuis 20 ans. Mais mes runs ont une saveur particulière puisque je fais des tours de mon quartier avec mon petit garçon à vélo. J’écoute beaucoup de musique. Il est bien connu qu’une musique que l’on aime peut nous changer l’humeur (j’écoute beaucoup de choses différentes mais Daft Punk, Kendrick Lamar et surtout Max Richter sont assez récurrents dans mes playlists). 

Pendant les élections américaines, je m’amusais beaucoup à lire les commentaires sur le compte Twitter de Donald Trump, un moyen de dédramatiser la peur d’un potentiel régime autoritaire dans le pays qui doit accueillir ma fille aînée en 2021 pour ses études. J’ai la chance d’avoir un des derniers vidéoclub de Paris en bas de chez moi, et voyant que les films de Godard et Truffaut étaient arrivés sur Netflix j’ai préféré aller les louer au vidéoclub. Ce fut un bonheur de revoir « La Femme d’à côté » ou de découvrir « Le Dernier Métro » que je n’avais jamais vu. Un retour aux classiques également dans mes lectures, puisque après avoir relu « La Peste  » de Camus, j’ai lu « Une Vie » de Maupassant, et je viens de commencer les « Contes du jour et de la nuit » du même auteur. Une envie sans doute de voir le monde comme il était « avant » ?

Le projet coup de cœur que je souhaite mettre en avant est sans doute celui que nous lançons cette semaine avec le label Low Impact de Résilience (pour rappel Low Impact est le label que nous mettons sur nos productions textiles afin de garantir un produit local, durable et social). #jeportejesupporte. Nous souhaitons organiser une opération purement philanthropique et qui a un écho sur la nouvelle mode plus durable que nous appelons tous de nos vœux : Pour chaque personne qui poste une photo de lui·elle en story avec le #jeportejesupporte nous reversons un euro (jusqu’à 100 000 euros) à une association qui soutient une cause que nous défendons (durable et local ou social et nous laissons notre communauté s’exprimer).

 

  • La bonne résolution à mettre en œuvre dès le déconfinement ?

Personnellement, je continuerai à accompagner mon entourage à réaliser qu’acheter des produits de consommation (nourriture, vêtements, jouets) détruit nos écosystèmes, et qu’il est grand temps que chaque euro dépensé soit pensé pour acheter local. Jusqu’ à cette crise sanitaire mes amis souriaient car je suis végétarienne, je mange des « graines » et je m’habille en fripes. Mais aujourd’hui le mode de vie que j’ai choisi paraît moins alternatif. Et professionnellement, je continuerai avec l’équipe Résilience d’aller mettre la lumière sur les ateliers de l’ESS (photos et interviews) afin de montrer à toute l’industrie de la mode qu’une nouvelle mode est possible : locale et durable mais surtout sociale.

 


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