Organiser un événement responsable : par où commencer ?
Vous avez envie de rendre vos événements plus durables, plus justes, plus responsables ? Avant de foncer tête baissée dans un plan d’action ou un label, prenez une grande inspiration… et commencez par comprendre votre écosystème. Parce qu’une stratégie RSE réussie, c’est d’abord une bonne connaissance de son terrain de jeu !
Voici un petit guide pratique, extrait de notre ouvrage L'organisation d’événements engagés et responsables (CNM Éditions) pour poser les bases solides d’un projet à impact. À lire sans modération, que vous soyez organisateur·rice de festival, d'événement sportif, institutionnel ou culturel.
1. Engagez votre direction
Premier ingrédient indispensable d’un événement éco-engagé : un engagement clair et affiché de la direction ou des instances de gouvernance. Sans appui stratégique, impossible de mobiliser durablement les équipes ou d’investir dans des solutions pérennes. La direction doit montrer l’exemple, affecter du temps, des moyens et de l’écoute. Sans quoi, même les meilleures idées risquent de rester lettre morte…
Une politique RSE sans soutien managérial est condamnée à rester lettre morte.
2. Passez au crible votre contexte
Avant d’agir, on observe, on rencontre et on dialogue. Un diagnostic de votre contexte externe et interne, notamment via le dialogue avec votre écosystème, est une étape précieuse pour mieux comprendre les opportunités et les freins de votre structure.
Côté externe : analysez votre environnement
Secteur d’activité, territoire, évolutions réglementaires, attentes des publics, dynamique de filière… Utilisez l’outil PESTEL (politique, économique, sociologique, technologique, environnemental, légal) pour prendre la température. Cela vous aidera à anticiper les tendances, à identifier les leviers d’action et à vous inspirer des bonnes pratiques autour de vous.
L’environnement externe façonne autant la stratégie RSE que les convictions internes.
Côté interne : faites parler les équipes
L’analyse interne, trop souvent négligée, est en réalité le cœur battant de la démarche. C’est à ce moment-là que vous pouvez :
- Écouter les salariés : où en sont-ils ? Qu’est-ce qui fonctionne déjà ? Quels sont les blocages ? Que pensent-ils de la RSE ?
- Recenser l’existant : certaines pratiques responsables sont peut-être déjà là sans être formalisées (tri des déchets, covoiturage, fournisseurs locaux, etc.).
- Identifier les besoins : compétences à renforcer, outils à développer, rôles à clarifier… c’est le moment d’en faire le tour.
Cette étape peut prendre la forme d’entretiens individuels, d’ateliers participatifs ou de sondages anonymes. Elle donne souvent lieu à de belles surprises et à une montée en puissance de l’implication collective. À compléter si possible par des échanges avec des parties intéressées externes (prestataires, collectivités, partenaires…) pour enrichir la vision.
3. Posez vos principes
Une fois votre terrain défriché, cap sur les valeurs et les principes. De quoi parle-t-on ? D’éthique, de transparence, de vigilance, de coopération. Des notions parfois abstraites mais qui doivent être traduites concrètement dans vos choix d’organisation.
Les normes ISO 26000 et ISO 20121 sont de bonnes boussoles pour intégrer ces valeurs dans votre quotidien professionnel et les traduire en enjeux opérationnels.
4. Clarifiez votre raison d’être
Pourquoi faites-vous ce que vous faites ? À quoi votre événement veut-il contribuer ? En posant ces questions, vous touchez à votre raison d’être. C’est un levier puissant d’engagement interne, mais aussi un outil de communication crédible auprès de vos publics.
La raison d’être est un point d’ancrage stratégique dans la tempête des injonctions contradictoires.
La loi Pacte de 2019 a introduit la possibilité de devenir « société à mission », y compris pour les structures culturelles et de l’ESS. Une manière de faire rimer performance et contribution au bien commun.
👉🏻 En savoir plus sur les sociétés à mission
5. Choisissez vos labels (avec discernement)
Les référentiels et labels sont des outils utiles… à condition de bien les choisir ! ISO 20121, charte des festivals engagés, label événement éco-engagé… chaque outil a ses spécificités, ses exigences, son périmètre.
Avant de vous lancer, posez-vous les bonnes questions :
- Quelle est leur légitimité ? Quel niveau d’exigence ? Quels coûts ? Quelle reconnaissance dans votre secteur ? Quels impacts réels ?
Le label n’a de sens que s’il s’inscrit dans une démarche sincère et continue.
👉🏻 En savoir plus sur les labels et référentiels
6. Activez vos parties intéressées
Ne restez pas seul·e : votre écosystème est une source d’information, d’inspiration, d’innovation et de transformation. En mobilisant vos partenaires, prestataires, publics, collectivités, associations locales… vous multipliez les synergies, partagez les idées, et gagnez en cohérence.
Les dynamiques collectives rendent possible ce qui semblait irréalisable seul.
👉🏻 Tips : Inspirez-vous d’acteurs comme Arviva et son simulateur SEEDS ou de Prodiss, qui fédèrent les professionnels du spectacle vivant autour d’un diagnostic sectoriel de l’impact environnemental.
En résumé
Organiser un événement écoresponsable ne se résume pas à une checklist ou à l’usage d’un gobelet réutilisable. C’est un travail de fond, qui commence par une bonne compréhension de son contexte, une implication collective et une envie sincère de faire évoluer les pratiques.
Et ça tombe bien : vous n’êtes pas seul·e. Des outils, des exemples, des réseaux existent déjà pour vous accompagner. Alors, prêt·e à entrer dans la danse ?
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Article rédigé par Elsa Hemery, Chargée de communication chez Ipama
