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Par Société Générale - Publié le 23 mai 2023 - 16:19 - Mise à jour le 23 mai 2023 - 16:19
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Association ENQUÊTE : « dans un rapport apaisé à la religion, les élèves se sentent mieux à l’école, prêts à investir sereinement les apprentissages »

Interpellée par les questions de sa fille, Marine Quenin fonde, il y a 13 ans, l’association ENQUÊTE. Son but : proposer aux enfants un rapport apaisé et réfléchi à la laïcité et aux faits religieux.

Association ENQUÊTE : « dans un rapport apaisé à la religion, les élèves se sentent mieux à l’école, prêts à investir sereinement les apprentissages ». Crédit photo : DR.
Association ENQUÊTE : « dans un rapport apaisé à la religion, les élèves se sentent mieux à l’école, prêts à investir sereinement les apprentissages ». Crédit photo : DR.

L’an dernier, l’association a décidé de changer de dimension. Si des outils pédagogiques ont d’ores et déjà été éprouvés auprès de milliers de professionnels de l’éducation et au bénéfice de 10 000 enfants, l’association souhaite désormais s’adresser à davantage d’enfants. Pour y parvenir, une étude d’impact a été lancée, soutenue par la Fondation d’entreprise Société Générale C’est vous l’avenir. 

Au commencement, des questions d’enfants…

Quand ma fille était à l’école primaire, elle m’a posé des questions – « Est-ce qu’on peut tomber malade si on mange du porc ? C’est quand les vacances de la poussin ?...» – qui témoignaient d’une grande méconnaissance des sujets liés aux religions. Je me suis alors penchée sur les programmes scolaires et ai constaté que, si le sujet était censé être abordé à l’école, dans les faits, cela était très peu fait. Par manque de temps, par méconnaissance, par inquiétude, voire par opposition… Or les enfants ont besoin que l’on réponde à toutes ces questions, qui surgissent très tôt, de pouvoir les aborder de manière apaisée, mais aussi de donner un sens au principe de laïcité, qui garantit à chacun le droit de croire ou ne pas croire.

J’ai alors fondé ENQUÊTE avec l’idée d’aborder les questions de laïcité et du fait religieux sous l’angle de la connaissance, par le truchement du jeu, afin de pouvoir lever des tensions et répondre aux questions des enfants, dès 8 ou 9 ans.

Après de premiers ateliers menés dans des centres sociaux à Paris, nous avons approché les écoles, mais il était alors difficile de trouver notre place. Et puis les attentats de 2015 ont changé la donne : notre association a trouvé un nouvel écho et a été sélectionnée dans le cadre de la première promotion de La France s’engage.

Afin de toucher plus d’enfants, nous avons commencé à développer, en plus des ateliers que nous menions depuis 5 ans avec les enfants, des outils pour les enseignants de CM1 et CM2 et à proposer des actions de formation. Au fil du temps, les portes se sont ouvertes : inspecteurs d’académie, puis ministère de l’Éducation nationale qui nous a mis en relation avec les recteurs d’Académie.

Un rapport apaisé à la religion pour investir sereinement les apprentissages

Nous travaillons le développement de l’esprit critique, amenons les enfants à comprendre la différence entre croire et savoir, à respecter la pluralité des convictions. La notion de laïcité prend alors un sens plus concret en ce qu’elle garantit le droit de croire ou ne pas croire, et de pratiquer sa religion, si on en a une.

Au fil des séances — en général douze sur un trimestre — le climat s’apaise. Le sujet, au départ inflammable, est refroidi et les classes peuvent se s'investir sereinement dans l’apprentissage, dans un contexte serein.

Nous abordons les différentes notions d’origine, de nationalité, de religion et de sentiment d’appartenance. Cela permet d'éviter d'éventuels conflits de loyauté pour les enfants, tiraillés entre l'école et leur famille. Chacun peut dire sa différence, les élèves se sentent mieux à l’école et cela crée un contexte propice à l’enseignement.

Enfin, il est important de noter que le sujet nous permet aussi d’intéresser des enfants que l’on n’entend habituellement pas ou peu. Des enfants timides, des profils peu scolaires. Les enseignants constatent qu’ils s’animent, se mettent en mouvement, élaborent des raisonnements, les partagent… Cela permet un changement de regard sur ces jeunes, d’ouvrir une fenêtre sur de nouveaux possibles.

Une étude d’impact pour toucher le plus grand nombre

En 2010, avec nos ateliers, nous touchions près de 1 000 enfants par an. Pour approcher plus d’enfants, nous avons développé des outils et formé près de 10 000 éducateurs. Aujourd’hui, dans le champ scolaire, nous agissons sur les trois académies d’Ile-de-France. Mais au regard des 30 académies que compte notre pays et des 800 000 enfants que comprend une classe d'âge, nous voulons faire plus. Pour y parvenir, il nous faut pouvoir convaincre, sur la base de données fiables.

Depuis l'année dernière, en lien avec l'académie de Paris, nous développons des formations de formateurs d'enseignants : celles-ci se déploient cette année dans l'académie de Créteil (qui couvre les départements du 77, 93 et 94). Nous voulons modéliser ce format, en s'appuyant sur une étude d'impact solide, menée en collaboration avec l’OCDE, pour proposer ensuite plus largement ces formations aux autres académies du territoire et toucher ainsi, in fine, un plus grand nombre d'enfants. À ce stade de développement, l’association s’adresse en priorité à des élèves de quartiers prioritaires, mais elle porte l'ambition de s'adresser au plus grand nombre.

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