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Par Solidarités Nouvelles pour le Logement - Publié le 10 novembre 2022 - 11:51 - Mise à jour le 10 novembre 2022 - 12:58
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Renforçons le lien entre l’épargnant solidaire et le producteur de solutions

Crise économique, augmentation des taux, impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat… la finance est omniprésente dans notre actualité et son lien avec la réalité questionne toujours : comment faire de la finance un outil utile à tous et au service de l’économie réelle ? C’est la question que nous pouvons nous poser pour la 15e édition de la semaine de la finance solidaire.

Un bon placement vous dites ?

Nous avons tous des livrets d’épargne, que ce soit le livret A ou bien une épargne d’entreprise. Si ce placement appelle une rentabilité, nous sommes en droit de nous demander aussi qu’elle est sa finalité. Lorsqu’on évalue un placement, nous jonglons souvent avec les concepts suivants : performance, rentabilité, bref le rendement. Mais dès que l’on se projette individuellement dans l’acte d’investissement, d’autres questions émergent : quel risque je prends, pour combien de temps je bloque mon épargne ?

Depuis quelques années un nouveau paramètre prend progressivement plus de place : le sens, l’utilité. Ce souhait d’utilité amène de plus en plus de personnes à questionner l’usage de leur épargne et à souhaiter que cette épargne soit aussi un levier pour des projets sociaux, solidaires ou locaux.

Cette réflexion individuelle est finalement la continuité d’une longue prise de conscience de la nécessaire responsabilité de la finance. Suite à des initiatives comme Global compact ou les principes sur l’investissement responsable, les pouvoirs publics ont accompagné cette recherche par plusieurs dispositions depuis les années 2000 et intégré un dosage obligatoire de solidaire dans l’épargne salariale, puis dans l’assurance vie accompagné d’une fiscalité avantageuse. Ainsi aujourd’hui plus de 60 % des montants investis dans la finance solidaire viennent de l’épargne salariale. Ce succès repose sur une réglementation très favorable : qui depuis 2001 a combiné incitation fiscale et obligation de proposer une poche solidaire, dans les différents plans d’épargne entreprise et retraite. Cette obligation est même étendue aux assurances-vie depuis 2022.

Un placement qui fait du bien

L’Économie sociale et solidaire intervient dans bien des domaines économiques, et représente même quasiment 10 % du PIB en France et en Europe. Cette économie progresse d’année en année : le flux d’investissement a été ainsi multiplié par plus de 3 depuis 2018 pour atteindre 1,6 Md € fin 2021. La finance solidaire a permis ce développement grâce à des labels comme le label Fair – Finansol.

La plupart de ces investissements se font au travers de fonds dits « 90/10 » (avec une poche solidaire de 10 %) alimentés par l’épargne salariale : la part dédiée au solidaire restant la plus faible, le reste assurant plus de rendement. D’autres modèles se développent, intégrant des approches 100 % solidaires où la rentabilité est indirecte (liée à la fiscalité).

À la recherche d’un impact et d’un lien

Mais au-delà de cette logique de rendement, de plus en plus de personnes recherchent un lien direct avec l’entreprise ou l’action soutenue, sans intermédiaire en investissant dans un producteur de solutions dont ils peuvent vérifier directement la solidité mais aussi l’utilité sociale.

Si nous prenons l’exemple du mal logement (environ 4 millions de personnes concernées en France), c’est un véritable fléau qui touche humainement mais qui coûte également très cher à la collectivité (qui peut proposer des nuitées d’hôtel coutant plusieurs millions d’euros quotidiennement, sans apporter de réponse satisfaisantes). Des acteurs de l’ESS apportent des solutions innovantes et satisfaisantes. C’est notamment le cas avec les foncières qui font l’objet d’un agrément fiscal dédié « foncières solidaires ». Elles proposent une solution associant accompagnement et logement plus ou moins long pour venir en aide à des personnes en grande précarité.

Il est ainsi possible pour ceux qui souhaitent mieux connaître l’impact de leur investissement de choisir l’objectif de leur épargne, de s’impliquer et de passer d’actionnaire à actionneur. Finalement la finance solidaire est à la portée de tous, car c’est un outil citoyen. Il ne nous reste plus qu’à le mobiliser collectivement pour donner du sens à nos placements et soutenir une économie des solutions plutôt qu’une économie de la spéculation.

Jean René Poillot, Président de Solidarités Nouvelles pour le Logement – Prologues

Bertrand Lapostolet, Directeur de Solidarités Nouvelles pour le Logement – Prologues

Baudouin de Pontcharra, Président de la fédération Solidarités Nouvelles pour le Logement

Maxime Baduel, Directeur général de la fédération Solidarités Nouvelles pour le Logement​​​​​​​

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