« En tant que membres du Comité scientifique, nous sommes très fiers de contribuer, aux côtés des équipes AXA, à la concrétisation de projets innovants pour la santé de demain »
Dans le cadre de son programme national de mécénat santé, doté d’un budget de 45 millions d’euros sur trois ans, financé par le mécénat des Mutuelles AXA, AXA a lancé deux appels à projets respectivement publiés en juillet 2022 et en février 2023. Leur ambition est de financer des projets de recherche au sein d’institutions françaises, privées et publiques, en matière de santé pour la jeunesse et le grand âge et de soutenir de jeunes chercheurs et scientifiques. Pour ce faire, un Comité scientifique a été constitué par les équipes AXA, qui a pour mission d’accompagner la sélection des dossiers et de suivre les avancées des projets retenus. Rencontre avec ses trois membres : le professeur Christèle Gras-Le Guen, sa présidente, le professeur Sandrine Andrieu et le professeur Jean-Yves Blay.
- Pouvez-vous nous présenter chacun votre vision du rôle du Comité Scientifique ?
Pr Christèle Gras-Le Guen : La mission du Comité scientifique – et donc notre rôle à tous les trois – est d’exprimer un avis d’expertise sur la pertinence de chaque projet en termes d’impact, d’innovation et d’excellence scientifique. Nous sommes garants des choix qui sont faits, ce qui est une responsabilité importante, surtout au regard des sommes engagées par les Mutuelles AXA. J’ai trouvé particulièrement intéressant d’examiner à trois l’ensemble des projets sur les thématiques retenues par AXA France. Parmi ces projets, certains s’inscrivaient en lien direct avec nos domaines d’expertise respectifs et d’autres relevaient de la spécialité des deux autres membres.
Pr Jean-Yves Blay : Lors de la phase d’étude des projets, nous avons travaillé en étroite collaboration tous les trois et en très bonne intelligence avec l’équipe mécénat afin de procéder collectivement à la sélection. Choisir c’est renoncer ! Au sein de notre Comité scientifique, compte tenu du montant des sommes engagées, nous avons fait preuve d’une extrême vigilance dans l’examen de chaque projet. Nous avons évidemment pris en compte leur intérêt intrinsèque, mais avons également porté une attention particulière à leurs concrétisations à court terme. Le mécénat des Mutuelles AXA souhaitait que les projets retenus puissent aboutir dans un délai de deux ans, avec des avancées tangibles en matière de thérapie, de prévention, d’éducation à la santé, de prise en charge des patients et d’élaboration des programmes de formation d’excellence en matière de santé. C’est simple à dire, mais très ambitieux à réaliser !
Pr Sandrine Andrieu : Nous apportions une caution à la fois scientifique et méthodologique dans l’évaluation des projets. Nous examinions l’impact potentiel de chacun mais aussi son caractère innovant – il ne s’agissait pas de refaire ce qui avait déjà été fait par d’autres chercheurs – et leur faisabilité dans le délai imparti de deux ans. Or, certains projets très intéressants ne pouvaient absolument pas aboutir dans ce laps de temps. La complémentarité de nos profils nous a donné l’opportunité de croiser nos regards et de partager nos analyses, ce qui a été précieux dans cette phase d’examen des candidatures.
« Ma première motivation pour rejoindre le Comité scientifique a été l’opportunité de travailler sur les âges extrêmes de la vie. Des champs de recherche malheureusement peu investis habituellement. »
Professeur Christèle Gras-Le Guen
- Une question plus personnelle : quelle a été votre principale motivation pour rejoindre le Comité scientifique ?
Pr Christèle Gras-Le Guen : Ma première motivation a été l’opportunité de travailler sur les âges extrêmes de la vie. Ce sont des champs de recherche trop peu investis et le fait qu’ils aient été retenus par AXA, qui plus est avec des moyens financiers significatifs alloués aux chercheurs, m’apparaît comme une forme d’équité.
Pr Sandrine Andrieu : De mon côté, j’ai aussi été sensible à l’importance du budget alloué aux chercheurs lauréats, qui leur donne les moyens d’avancer sans freins financiers. La dimension de recherche appliquée retenue pour les deux appels à projets – avec le délai imparti de deux ans – est également très motivante car elle nous permet à tous trois de suivre l’avancement et l’aboutissement des projets des lauréats.
Pr Jean-Yves Blay : Je rejoins les propos de mes collègues. De mon côté, étant très actif dans la relecture de projets et de recherches dans mon domaine d’expertise, au niveau national et européen, j’ai aussi apprécié l’opportunité de sortir de ma zone de confort. C’est très stimulant pour le scientifique, le médecin que je suis, avant même d’être cancérologue, de me confronter à d’autres disciplines que la mienne, qui plus est sur des champs de recherche trop souvent laissés de côté.
- Le Conseil scientifique suit les équipes lauréates des deux appels à projets. Comment leurs recherches ont-t-elles avancé ?
Pr Christèle Gras-Le Guen, Pr Sandrine Andrieu et Pr Jean-Yves Blay : Nous avons fait un point avec les équipes retenues à l’issue du premier appel à projets et rencontrons les lauréats du deuxième courant avril. Malgré leur engagement et leurs efforts ainsi que l’ampleur des moyens financiers mobilisés par AXA, les recherches n’avancent pas aussi vite que nous le souhaiterions tous du fait du poids des contraintes réglementaires et des délais nécessaires pour recruter des chercheurs, particulièrement longs en France en ce moment. Or les moyens humains sont aussi importants que les moyens financiers. Ces freins étant levés, nous avons maintenant bon espoir qu’ils avancent plus rapidement afin de tenir les délais. Nous avons hâte de voir les résultats de leurs travaux !
« Nous avons bien sûr pris en compte l’intérêt intrinsèque de chaque projet mais aussi porté une attention particulière à leurs concrétisations à court terme. »
Professeur Jean-Yves Blay
- - La santé pour la jeunesse : les maladies infantiles et les troubles de l’apprentissage et du développement
- - Le grand âge : la perte d’autonomie et les maladies neurodégénératives
- - Le soutien de jeunes chercheurs et la formation d’excellence pour les jeunes scientifiques afin de faire rayonner la recherche et de préparer la santé de demain.
- En conclusion, que retenez-vous tous trois de cette expérience ?
Pr Jean-Yves Blay : Nous avons eu beaucoup de travail puisque nous avons examiné pas loin de 300 projets tous les trois pour en retenir 21 à l’issue du premier appel à projets et 13 à l’issue du deuxième. Un vrai défi pour un petit jury comme le nôtre ! L’expérience n’en était pas moins passionnante. Certains candidats non retenus lors du premier appel à projets, encouragés et guidés par nos retours critiques, ont revu leur copie et ont candidaté de nouveau au deuxième appel à projets. C’est à la fois une motivation et une satisfaction pour nous de leur avoir été utiles. Par ailleurs, je ne connaissais pas mes deux collègues avant de travailler avec elles au sein du Comité scientifique et c’est une belle rencontre. Nous avons aussi trouvé naturellement nos marques avec l’équipe AXA, à tel point que nous avions l’impression de travailler ensemble depuis des années. De mon côté, c’était donc une expérience stimulante que j’aspire à poursuivre.
« Nous apportions une caution à la fois scientifique et méthodologique dans l’évaluation des projets. »
Professeur Sandrine Andrieu
Pr Christèle Gras-Le Guen : Je rejoins totalement Jean-Yves sur l’intérêt et le plaisir à collaborer à ce projet. La complémentarité de nos regards, au sein du Comité scientifique mais aussi avec l’équipe mécénat a été une source d’enrichissement pour nous tous. Nous nous sommes retrouvés, dans la très grande majorité des cas, d’accord sur les projets de grande qualité que nous souhaitions toutes et tous sélectionner.
Pr Sandrine Andrieu : Je partage tout à fait les points de vue de mes deux collègues. C’est effectivement une expérience professionnelle très intéressante et une belle rencontre humaine. J’ai été surprise, dans le bon sens du terme, par la dimension innovante des projets que nous avons examinés, notamment sur les enjeux de la jeunesse et du grand âge. Certains candidats n’ont pas hésité à sortir de la sphère biomédicale à bon escient pour emprunter à d’autres domaines, le numérique notamment. Les projets retenus sont vraiment transformants. Pour conclure, nous sommes tous les trois très heureux de travailler sur ce projet et partants pour poursuivre l’aventure aux côtés d’AXA.
- - Le Professeur Christèle Gras-Le Guen, sa présidente, professeure de pédiatrie, cheffe de service des urgences et de pédiatrie au CHU de Nantes et présidente de la Société française de pédiatrie
- - Le Professeur Sandrine Andrieu, professeure de santé publique, cheffe de service épidémiologique clinique et santé publique du CHU de Toulouse et responsable de l’équipe vieillissement de l’Unité 1295 Inserm - Université Toulouse III « Centre d’épidémiologie et de recherche en santé des populations »
- - Le Professeur Jean-Yves Blay, professeur d’oncologie médicale, directeur général du Centre Léon Bérard de Lyon et coordonnateur du réseau de référence clinique des sarcomes Netsarc.