12 engagements pour soutenir la vie associative locale
Dans un plaidoyer publié le 17 novembre, le Mouvement associatif propose 12 orientations aux élus locaux et aux candidats des prochaines élections municipales. L'objectif est de soutenir l’entente entre les collectivités et le tissu associatif local.
Souder les liens entre les associations et les communes. C’est l’objectif du plaidoyer « (Re)faire commune », publié le 17 novembre par le Mouvement associatif. À l’approche des élections municipales qui se tiendront en mars 2026, le réseau, qui rassemble 700 000 associations, propose 12 engagements aux candidats et aux élus pour soutenir le tissu associatif local et répondre aux besoins des territoires.
« Les collectivités territoriales sont des partenaires de confiance dans un contexte de restriction de l’espace civique en France et en Europe », souligne Mickaël Huet, délégué général du Mouvement associatif. Il revient également sur la « raréfaction des financements et donc des coopérations avec les acteurs locaux, qui sont aussi victimes d’une grosse baisse de dotation. Il est important de pousser ces relations pour soutenir la vie associative de manière globale ».
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La publication du document est en lien avec l’événement Droit de Cité initié par le Mouvement associatif. L’édition 2026, qui se tiendra le 30 janvier, a pour thème le rôle des associations dans les territoires.
L’idée d’un guichet unique et dématérialisé pour les demandes de subventions
Les propositions du Mouvement associatif s’organisent autour de quatre axes. Le premier concerne l’engagement associatif local. Pour le favoriser, le Mouvement préconise d’amplifier la formation des bénévoles. « Face à la complexité et à la surcharge administrative, la montée en compétences réduit les risques juridiques, organisationnels et de gestion », peut-on lire dans le document de plaidoyer.
Le Mouvement associatif incite également à l’organisation de temps de visibilité pour informer le grand public sur les actions menées par les associations. Dans cette optique, le plaidoyer suggère la création d’un temps fort annuel autre que le forum des associations qui a lieu en septembre. Le document suggère aussi de simplifier les démarches administratives, notamment grâce à la mise en place d’un guichet unique et dématérialisé de dépôt et de suivi des demandes d’aides et de subventions.
L’importance des subventions de fonctionnement
Le deuxième axe du plaidoyer porte sur le financement de la vie associative. Le Mouvement associatif estime que la subvention doit être le principal mode de financement des associations Celle-ci offre en effet aux structures un financement stable, contrairement aux marchés publics qui restent limités à des missions spécifiques.
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Le plaidoyer suggère aussi de prioriser la convention pluriannuelle plutôt que l’ annuelle, afin de sécuriser l’action des associations dans la durée. « Avec des conventions annuelles, il est difficile de se projeter dans le temps », explique Mickaël Huet.
Le Mouvement rappelle dans son plaidoyer qu’une convention pluriannuelle entre une association et une administration (État, collectivités territoriales, établissements publics) permet de fixer, pour une ou plusieurs années, les engagements respectifs de chacun autour d’un projet défini. Et apporte ainsi « de la visibilité aux associations comme aux collectivités, consolide les projets et permet d’innover davantage sur les territoires ».
La fédération d'associations suggère par ailleurs de prioriser la subvention de fonctionnement sur la subvention de projet. Une subvention de fonctionnement prend en charge la vie courante de l’association, alors qu’une subvention de projet finance uniquement une action précise. « Avec les subventions de projet, il est difficile de financer les 30 % d'activité qui englobent des postes centraux comme celui dédié à la communication par exemple », détaille le délégué général du Mouvement associatif.
La déclinaison de la charte des engagements réciproques au niveau local
Concernant l’axe 3, sur la coopération entre collectivités et associations, l’organisation note la nécessité de créer des espaces de dialogue. À ce propos, elle suggère la création de conseils locaux de la vie associative. Elle souligne aussi l’importance de garantir les libertés associatives dans un climat où les associations sont de plus en plus attaquées.
Autre engagement proposé aux élus et candidats : la déclinaison locale de la charte des engagements réciproques. « Au niveau national, cette charte signée en 2001 et en 2014 entre l’Etat et le Mouvement associatif vient reconnaitre la capacité des associations à contribuer à l’intérêt général » , explique Mickaël Huet. Le Mouvement associatif souligne que des chartes peuvent être initiées au niveau local par les acteurs concernés pour s’adapter au contexte du territoire. « La déclinaison locale sert de base au développement d’un partenariat de qualité, de confiance, inscrit dans la durée entre les associations et la collectivité », estime l’organisation dans son plaidoyer.
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L’importance de la formation des agents et élus des collectivités
Le dernier axe du plaidoyer porte sur l’accompagnement des associations. Sur ce thème, le Mouvement associatif préconise, la formation des agents et des élus de collectivité pour « lutter contre les incompréhensions liées à une méconnaissance des spécificités du fonctionnement des associations ».
Autre outil mentionné : le Guid’asso. Ce réseau de structures locales (maison des associations, MJC, etc.) propose aux associations un service gratuit d’information, d’orientation, de conseil et d’accompagnement Le Mouvement incite à faire labelliser la mairie comme point d’appui du dispositif. Enfin, l’organisation incite les collectivités à mettre à la disposition des associations des locaux et/ou de ressources matérielles, afin de diminuer leur charge financière.
Léanna Voegeli 