Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 30 septembre 2025 - 09:00 - Mise à jour le 30 septembre 2025 - 09:00 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

Acidification des océans : la 7e limite planétaire officiellement franchie

Dans son « Bilan de santé de la planète 2025 », l’Institut de recherche de Postdam sur les effets du changement climatique confirme le dépassement d’une septième des neuf limites définissant un espace sûr pour l’humanité sur Terre. Les scientifiques appellent à des transformations rapides et de grande ampleur.

L'acidification des océans est principalement causée  par l’augmentation du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Crédit : iStock
L'acidification des océans est principalement causée par l’augmentation du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Crédit : iStock

 

C’est une mauvaise nouvelle pour les habitants de la planète. Dans un rapport publié le 24 septembre, le laboratoire allemand Planetary Bondaries Sciences Lab, dépendant de l’Institut de recherche de Postdam sur les effets du changement climatique, indique qu’une septième limite planétaire, sur les neuf existantes, a été franchie. Il s’agit de celle de l’acidification des océans.  

Intitulée « Planet Healt Check 2025 », cette évaluation scientifique annuelle confirme l’information déjà partagée en juin 2025, par un article de recherche publié dans la revue Global Change Biology. « Le rapport 2025 confirme le consensus scientifique selon lequel nous sommes confrontés à un profond défi planétaire. Six des neuf limites planétaires ont été franchies et cette année, nous sommes obligés de conclure qu’une septième limite a été franchie. C’est l’acidification des océans qui se déplace également vers la zone à risque », explique ainsi Johan Rockström, directeur de l’Institut de Postdam, dans une vidéo de présentation de l’étude. 

  

Les limites planétaires : un espace sûr pour l’humanité en train de s’effriter 

  

Or, « pour sauvegarder la résilience et la stabilité de la planète, nous devons ramener la Terre à l’intérieur de ses limites planétaires », alertent les auteurs du document. « Ces limites sont des garde-fous définis scientifiquement qui garantissent la santé de la planète. Tant qu’on reste à l’intérieur, la Terre demeure un foyer fiable ; si on les dépasse, on risque d’endommager irréversiblement notre propre système de survie », appuient-ils. 

Définies en 2009 par 26 chercheurs internationaux, les neuf limites planétaires sont des plafonds quantitatifs que l’humanité ne devrait pas dépasser si elle ne veut pas compromettre les conditions favorables dans lesquels elle a pu se développer.  

  


  

Sept d’entre elles sont pourtant déjà atteintes : le réchauffement climatique, l’intégrité de la biosphère, la concentration de phosphore et d’azote dans les océans, la modification de l’usage du sol, la part d’eau douce, la pollution chimique et désormais l’acidification des océans. Parmi les deux limites restantes, la concentration des aérosols atmosphériques ne peut pas être quantifiée pour le moment, tandis que la diminution de la couche d’ozone stratosphérique est la seule limite pour laquelle le risque de dépassement s’éloigne, grâce à l'interdiction des gaz destructeurs de la couche d'ozone par le Protocole de Montréal de 1987. 

  

Une transformation rapide est nécessaire, selon l’Institut de Postdam 

  

L’acidification des océans, de son côté, est principalement causée par l’augmentation du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère, et par l’absorption de ce gaz par l’eau de mer. Le dépassement de cette limite est donc directement lié à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre depuis le début de l’époque industrielle et réduit les capacités de régulation de l’océan face au réchauffement climatique, tout en impactant les écosystèmes marins. 

« Malheureusement ces sept frontières continuent toutes d’évoluer dans la même direction », alerte Johan Rockström.   

« Nous ne sommes pas encore dans la zone à haut risque d’un changement irréversible et ingérable de la planète, ce qui suggère que nous pouvons encore renverser la situation. La fenêtre est toujours ouverte même si elle se ferme rapidement », ajoute-t-il, tout en pointant l’existence de solutions connues dans de nombreux secteurs. « Nous pouvons infléchir les courbes et nous ramener dans un espace de fonctionnement sûr dans les prochaines décennies. Le défi est d’augmenter l’ampleur et la vitesse des transformations pour avoir une chance d’un avenir prospère et équitable pour l’humanité sur Terre », appelle le directeur de l’Institut de recherche de Postdam sur les effets du changement climatique. 

 

La rédaction 

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer