Boris Tavernier : « Il est urgent que les citoyen·nes puissent prendre part aux décisions concernant la production, la distribution et la consommation alimentaire »
Boris tavernier signe une tribune à l'occasion du format La Rédaction invite, dans laquelle il revient sur des expérimentations menées sur les territoires, comme celles des caisses alimentaires communes d'habitant.e.s à Montpellier pour un accès à une alimentation saine. Inspirant.
Une terre en souffrance, des scandales sanitaires, des paysans endettés et malades, des millions de mangeurs qui ne choisissent pas ce qu’ils mangent, tels sont les tristes constats de l’état de notre système agro-alimentaire, dirigé et cadenassé par de grands groupes industriels.
Il est urgent que les citoyens et les citoyennes puissent prendre part aux décisions concernant la production, la transformation, la distribution et la consommation : ils devraient être au cœur de notre système alimentaire. Il est urgent de prendre le chemin d’une véritable démocratie alimentaire. Les mangeurs et mangeuses ont la capacité de reprendre la main sur ces questions, comme le montre notamment l’expérimentation montpelliéraine de caisse alimentaire commune.
Une expérimentation de caisse alimentaire commune
Ainsi, un groupement de 25 organisations nommé « Territoires à Vivres Montpellier », inspiré par les réflexions portées par « Pour une sécurité sociale de l’alimentation », mène une expérimentation en accompagnant des collectifs d’habitant-es, afin de mieux comprendre notre système alimentaire, de politiser le discours des personnes, de sensibiliser le plus grand nombre à ces enjeux et de mettre en place des assemblées citoyennes de mangeurs et de mangeuses.
Ces échanges et réflexions ont donné naissance au projet de caisse alimentaire commune, qui fonctionne grâce à un budget collectif, issus de fonds publics et privés, et de contributions citoyennes. La caisse est gérée de manière démocratique par un comité citoyen de l'alimentation.
Elle vise à favoriser et soutenir l'accès des habitant-es à des produits sains, produits dans des conditions respectueuses de l'environnement. Elle vise également à contribuer au développement de circuits de production et de distribution durables. Concrètement, la caisse permet aux habitant-es volontaires de dépenser chaque mois 100 euros dans des lieux de distribution alimentaire, ouverts à tou-te-s, choisis par le comité (épiceries, magasins, groupements d'achats, marchés... respectant des critères élaborés par le comité local). Chacun-e cotisera selon ses moyens.
Le soutien d’une agriculture biologique locale, des lieux de distributions respectueux des problématiques sociales et environnementales, des citoyen-nes au cœur du système : et si c’était mieux, ce monde d’après ?
Boris Tavernier