Carrefour et Nexity : des centres commerciaux transformés en logements pour éviter l’étalement urbain

Les Français se détournent peu à peu des centres commerciaux. Leur fréquentation a connu une baisse de 13 % entre janvier 2019 et janvier 2023 malgré une reprise de couleurs post-covid. Des surfaces de commerces et parkings non utilisées pourraient potentiellement changer d’usage.

C’est dans ce sens que se dirige Carrefour dans le cadre de son plan stratégique Carrefour 2026. Le distributeur vient d'annoncer qu’il s’associait avec le promoteur immobilier Nexity pour réaliser des opérations de mixité urbaine en utilisant des sites commerciaux qu’il possède. Grâce à un fonds qui devrait voir le jour début 2024, détenu à 80 % par Carrefour et 20 % par Nexity, 76 sites commerciaux transformés accueilleront en leur sein logements, commerces, bureaux d’activité et hôtellerie.

Autour de ces projets, Carrefour et Nexity créeront de nouveaux espaces verts et affirment vouloir favoriser les mobilités douces via les installations.

Hypermarchés, supermarchés : 800 000 m2 disponibles

Les sites concernés sont des hypermarchés, supermarchés et magasins de proximité. Ils représentent environ 800 000 m2 et pourraient permettre notamment la création de 12 000 nouveaux logements.

Une partie des sites utilisés seront complètement réhabilités. Une autre partie, des parkings de centres commerciaux ou d’entrées de villes, accueilleront des nouvelles constructions.

Pour Carrefour, il s’agit d’une façon de créer de la valeur grâce à son foncier. L’objectif énoncé en novembre est de créer 500 millions d’euros de valeur grâce à des opérations immobilières. Une façon également de participer à la lutte contre l’étalement urbain, processus vertement critiqué.

La loi zéro artificialisation nette, quelle conséquence ?

Alors que la loi zéro artificialisation nette des sols devrait être finalement adoptée aujourd’hui par l’Assemblée nationale, ces mètres carrés représentent une opportunité pour le distributeur français. Ils pourraient devenir précieux sachant que la loi demande à ce que le rythme d’artificialisation des terres soit réduit de 50 % en 2030 et nul en 2050. En effet, pour permettre d’atteindre ces objectifs, l’utilisation de l’existant et sa rénovation apparaissent comme incontournables.

Il s’agit d’une évolution pour les promoteurs immobiliers, qui deviendront progressivement des rénovateurs au dépend de leurs activités de bâtisseurs et qui seront poussés à trouver des solutions telles que celle proposée par Carrefour pour faire perdurer leur activité. 

La rédaction