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Par Carenews INFO - Publié le 26 octobre 2022 - 14:00 - Mise à jour le 15 novembre 2022 - 17:13 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Le « Buisson », l’un des plus anciens habitats participatifs de Paris

Le Lavoir du Buisson Saint-Louis, habité depuis 1983, accueille 15 familles en plein cœur du Xeem arrondissement. Reportage dans cet habitat participatif hors du commun.

Le « Buisson » à Belleville. Crédit : Théo Nepipvoda.
Le « Buisson » à Belleville. Crédit : Théo Nepipvoda.

 

Une végétation dense composée d’arbres qui, pour certains, avoisinent les dix mètres de haut, des terrasses baignées de silence. Serions-nous en pleine montagne ? Peut-être dans un village reculé de la Creuse ? En réalité, nous sommes au cœur du dixième arrondissement parisien, dans le petit paradis que se sont aménagé plusieurs familles dans les années 80. 

Le Lavoir du Buisson Saint-Louis est un habitat participatif. Les deux bâtiments, faits de briques roses et de grandes baies vitrées, accueillent aujourd’hui quinze appartements de différentes tailles, tous gorgés de soleil.

 

De jeunes familles souhaitant habiter autrement

À l’origine du projet, de jeunes familles souhaitant habiter autrement, et devenir propriétaires avec un budget limité pour le marché parisien. Ils décident d’investir un ancien lavoir daté du XIXe siècle. C’est finalement en 1983, après de longues discussions avec l'architecte, Bernard Kohn, et cinq années de travaux, que les lieux sont finalement habités. 

Une incroyable structure. Crédit : Théo Nepipvoda.

En 2022, comment mesurer la réussite du projet ? « L’endroit a connu seulement deux changements de propriétaires en quarante ans », se félicite Philippe, un des habitants. Une chose a peut-être changé : les enfants des familles sont partis ailleurs construire leur propre nid… Beaucoup se sont eux-mêmes installés dans un habitat participatif.

 

Le moins de règles possibles

Aujourd’hui, quinze appartements sont habités. La philosophie du lieu ? « Nous n’organisons pas de réunions et nous avons pris le parti d’avoir le moins de règlement possible », explique Philippe. Ici, l’esprit de l'année 68 ne s’est jamais enfui. Philippe indique un jeune figuier au milieu de la végétation abondante : « Quelqu’un l’a planté parce qu'il en avait envie. Nous ne faisons pas de plans pour la végétation, ne mettons pas en place de limitations. »

Pourtant, l’aventure du « Buisson », comme il est surnommé, est aussi communautaire. Ici, le tutoiement est de rigueur. Les moments collectifs sont nombreux : « l’été, on se retrouve dehors de manière spontanée », explique Philippe. Trois coins extérieurs sont aménagés avec des tables et chaises. 

L’entraide est impérative. Montrant deux chats se prélassant dans le jardin, Philippe s'amuse : « Quand des habitants partent en vacances, ils laissent les chats et les autres propriétaires s’en occupent. »

En réalité, c’est plutôt l'esprit d’initiative de chacun qui est la clé de la réussite. D’ailleurs, malgré la souscription à une copropriété pour la paperasse, les habitants n’ont pas perdu la main : « Nous nous occupons nous-même de l’entretien de l’endroit et de la gestion des travaux », indique Philippe.

 

Un petit village

Le retraité, anciennement graphiste, a rejoint le bateau dès 1983… Quarante ans après, il ne se voit absolument pas le quitter ! « C’est un idéal de vie, nous vivons comme dans un petit village », se réjouit-il. Il vit dans un appartement de 110 mètres carrés, au rez-de-chaussée, agrandi plusieurs fois pour accueillir ses trois enfants (désormais adultes).

Philippe, habite au Buisson depuis 1983. Crédit : Théo Nepipvoda.

 

Voici, là aussi, une autre particularité du lieu. Il est modulable pour pouvoir s’adapter à l’évolution des familles : façades démontables pour agrandissement, double porte d’entrée pour diviser les appartements… Le bien-être individuel entre également dans l’équation.

 

Quelle ouverture sur le quartier ?

S’il y a une comparaison qui ne fonctionne pas pour cet habitat participatif, c’est celle de bulle. Le « Buisson » se veut ouvert sur l’extérieur. Une salle commune est louée régulièrement à des associations du quartier pour leurs réunions. Les habitants y organisent également des événements.

La salle commune. Crédit : Théo Nepipvoda.

 

Beaucoup d’habitants s’impliquent eux-mêmes dans des associations de ce quartier qui reste relativement populaire : « Nous ne voulons pas être repliés sur nous-mêmes, alors que la réputation de l’habitat participatif est d’être un repère de bobos ».

 

Théo Nepipvoda

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