Ces guides qui veulent rendre le slow travel accessible à tous

Cette année, c’est décidé : vos vacances seront plus simples, plus lentes et surtout plus écoresponsables !  Mais à l’heure des ultra-promos pour des allers-retours à bas prix à l’autre bout du monde et de la quête aux spots Instagram sur-fréquentés, il peut être difficile de savoir comment s’y prendre. 

Bonne nouvelle pour vous, c’est sur cette vague du « slow travel » que de nouveaux guides et outils ont décidé de surfer et vous proposent des conseils et solutions. 

Recto Verso, une méthode et des cartes pour des aventures outdoor responsables

« (Re)trouver le goût de la véritable aventure pour démocratiser une alternative au tourisme de masse », affiche par exemple pour ambition dans son manifeste Recto Verso. 

Lancé en 2021 par le média Les Others, ce guide outdoor et désormais projet indépendant s’adresse à ceux veulent partir à l’aventure en France et en Europe, sans prendre l’avion. 

Sur sa plateforme en ligne ou à l’intérieur d’un coffret papier, Recto Verso propose des cartes thématiques, des conseils pratiques et des itinéraires de randonnée à pied ou à vélo d’une journée à plusieurs semaines, validés par la Fédération française de randonnée (FFR) et l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). 

Marcher de refuge en refuge dans les Écrins, rejoindre la Méditerranée depuis les Alpes en vélo, pédaler durant 4 jours de VTT dans le Pays basque et même randonner sept jours dans les Highlands écossais en partant de Paris en train : le but du guide est de recenser toutes les informations pour voyager en autonomie (depuis Paris ou d’autres villes françaises) et en respectant les espaces naturels. Des niveaux de difficultés sont associés à chaque itinéraire proposé et des conseils matériels ainsi que des tutoriels pour appréhender de nouvelles pratiques sont proposés. 

Davantage tourné vers ceux qui envisagent des vacances sportives, le guide affirme vouloir « réhabiliter le véritable voyage, celui de la découverte, de la patience, de l’incertitude et de la contemplation » en aidant ses utilisateurs à apprendre (ou réapprendre) « à lire une carte, à monter un bivouac, à se contenter du matériel nécessaire et à ne laisser aucune trace derrière nous ». Il s’engage également à verser 3 % du montant de ses ventes à la Fédération française de randonnée et participe à l'initiative 1% for the Planet, qui incite les entreprises à reverser 1 % de leur chiffre d’affaires à des associations environnementales. 

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Mollow, l’asticot qui prend le train

Mais le « slow travel » est loin de ne s’adresser qu’aux férus de randonnées. Avez-vous, par exemple, déjà songé à rejoindre Istanbul, les îles Lofoten ou encore Marrakech par le train ? C’est ce que vous propose Mollow, une plateforme en ligne génératrice de trajets en train fondée par deux diplômées d’école d’ingénieurs en quête « d’un mode de voyage plus durable ». 

Pour réhabiliter le trajet longue-distance sur rail, Mollow fournit à ses utilisateurs des itinéraires vers plusieurs destinations avec des liens pour réserver les billets sur chaque portion, agrémentés d’idées de découvertes à effectuer le long du trajet. « On ne cherche pas à battre des records de vitesse, mais à créer des souvenirs inoubliables », affichent pour mantra les deux co-fondatrices sur leur site internet. 

Ce dernier diffuse également des offres « de tourisme durable et d'activités outdoor respectueuses de la nature », et propose via la section blog des conseils et des idées d’escapades sans avion et sans voiture.

Sur le site, le calculateur de carbone intitulé « Lowtrip » permet de comparer les émissions d’un voyage par rapport aux autres modes de transport ou par rapport à une autre destination. Un Paris-Rome émet 23 kg d’équivalent CO2 en train, contre 359 kg d’équivalent CO2 en avion, indique par exemple le comparateur. De quoi convaincre d’opter pour la lenteur…

Hourrail, un média « 100 % bas carbone » 

Dans la même veine, Hourrail est un média consacré au voyage ferroviaire et bas-carbone sur lequel on peut retrouver des propositions d’itinéraires. 

Il a été fondé par Benjamin Martinie, un réalisateur et photographe français qui partage sur sa chaîne YouTube intitulée « Tolt en voyage », les récits des ses aventures et des conseils pour « vous donner envie de découvrir le monde, différemment ». 

Sur son média en ligne, il poursuit le but de « faciliter l'organisation de vos voyages sans avion, tout en faisant la promotion de nouveaux imaginaires compatibles avec les limites planétaires ». 

Hourrail propose ainsi des itinéraires en train vers des destinations européennes et françaises, agrémentés à chaque étape de liens pour réserver ses billets et de propositions de logements, visites et restaurants sur place. Dans la partie blog, des conseils « pour voyager bas-carbone », par exemple pour limiter l’impact d’un événement professionnel, côtoient des listes de logements éco-responsables et de restaurants végétariens dans différentes villes et régions d’Europe.

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Hexplo, un GPS touristique pour les voyages à vélo

Pour les adeptes du voyage à deux roues, l’application Hexplo, fraîchement remaniée, a pour vocation de proposer des itinéraires adaptés au vélo en France et en Europe en fonction des préférences de l’utilisateur. Ce dernier peut entrer son départ et sa destination en choisissant entre un mode touristique pour passer « par les plus belles routes pour tous types de vélo », un mode goudronné, un mode tout-terrain ou un mode rapide. L’application lui construit alors le trajet, en précisant le nombre de kilomètres et le détail du dénivelé.

Des itinéraires touristiques sur les plus belles routes de France sont également proposés par l’application, que l’utilisateur peut ajouter à son trajet initial, ainsi que des idées de sites à découvrir et des propositions d'hébergement « pour trouver le détour qui vaut le coup de pédale ».

Le but affiché par ses créateurs est de fournir un outil qui concilie « l’excellence du guide du routard dans une app aussi pratique que Google Maps ». Une ambition à la hauteur de vos futures courbatures au mollet…

Chilowé, la micro-aventure au bout de la rue

Comportant à la fois un média et une « agence de voyage éco-responsable », Chilowé élabore des contenus pour « un mode de vie local, joyeux et tourné vers la nature ».

Au cœur de l’idée de départ lors de la création il y a six ans, le concept de « micro-aventure », un moyen de chercher le dépaysement en pratiquant une activité de plein-air sur une courte durée disponible, à proximité de son domicile. Le média s’est depuis élargi tout en gardant sa philosophie, celle du voyage dépouillé, de la découverte de la nature et de l’émerveillement pour ce qu’il y a autour de soi.

Idées de week-end et de vacances insolites en France (comme devenir fermiers pour une semaine ou bénévoles dans un Ehpad), récits « d'aventuriers », conseils pour des randonnées ou des équipements éco-responsables… Chilowé dit vouloir « vouloir engager notre communauté dans la transition écologique, en étant positif et en mettant en avant des solutions ». 

Depuis 2021, l’entreprise a également créé le « Club Chilowé », des aventures organisées en groupe « en utilisant une approche locale et responsable » pour faire découvrir leur mode de voyage à ceux qui auraient du mal à passer le cap seul. 

Offtrack, la « slow revue » qui questionne nos voyages

Enfin, plus pensé comme une revue pour vous pousser à réfléchir que comme un guide, Offtrack est un magazine semestriel indépendant dédié à la question du voyage aujourd’hui. Le but affiché par ses créateurs : « raconter le voyage en dehors de sa dimension consommable, et rencontrer ceux qui posent la question : finalement aujourd’hui que signifie vraiment voyager face aux urgences sociales et environnementales ? ».

Au programme, entretiens avec des géographes, des écrivains, des voyageurs anonymes mais aussi avec « ceux qui partent au même endroit chaque année » ou « ceux qui ne partent pas et pourtant voyagent quand même… ». Les formats longs accompagnés d’illustrations ou de photographies incitent le lecteur à se poser des questions et à sortir des visions préconçues du voyage. Une belle manière d’aborder les limites du tourisme et de repenser ses imaginaires.

Élisabeth Crépin-Leblond