ChangeNOW : rencontre avec Maxime Deguine, La Marque en Moins

La Marque en Moins est une entreprise à mission qui commercialise des produits ménagers solides. L'un des cofondateurs, Maxime Deguine, a participé au sommet ChangeNOW qui s’est tenu du 27 au 29 mai 2021. Carenews l’a rencontré pour évoquer son parcours d’entrepreneur social.

La Marque en Moins, c’est quoi ?

La Marque en Moins a un peu plus d’un an. Notre ambition est d’inventer un nouveau mode de consommation qui soit viable pour les générations futures. Nous voulons réussir ce pari avec une idée simple : supprimer tout ce qui ne sert à rien. Nous pensons que dans les produits qu’on consomme aujourd’hui il y a énormément de choses qui ne sont pas utiles pour le consommateur. Nous avons décidé de dupliquer cette idée sur des produits ménagers tels que la lessive, la vaisselle, des produits nettoyants débarrassés des ingrédients inutiles tels que l’eau. Nous proposons donc des produits qui sont solidifiés ou en poudre. 

Pourquoi ça a fonctionné pour vous ?

Ce sont deux choses très simples. Tout d’abord, le consommateur est au cœur de la proposition. Nous écoutons le consommateur. Nous avions lancé une première proposition de La Marque en Moins que nous avions modifiée grâce aux remarques. Ensuite, c’est la transparence. L’information monte du consommateur via La Marque Ensemble qui est la communauté de La Marque en Moins avec laquelle on construit le produit. Mais l’information redescend également : nous sommes totalement transparents avec le consommateur. Ce sont ces deux pieds qui font tenir La Marque en Moins. 

Pourquoi la transparence est-elle importante aujourd’hui ? 

C’est indispensable pour créer une planète sur laquelle on peut vivre pendant plusieurs générations. Le gros combat, aujourd’hui, c’est le greenwashing. C’est comment faire en sorte qu’on puisse se baser sur de l’information. Il y a un gros travail qui doit être fait, de manière étatique, sur la régulation. Trois informations devraient être clés sur le packaging : l’émission carbone du produit, l’impact sur la planète en termes de biodégradabilité, le prix avec ce que gagne le fabricant. Imaginons qu’on soit dans un monde avec ces trois informations : le consommateur pourra faire un choix éclairé. Il faut juste forcer tout le monde à donner ces trois informations.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune entrepreneur à impact ? 

Le premier c’est de ne pas hésiter à le faire. Aujourd’hui, il faut désacraliser l’entrepreneuriat : c’est beaucoup plus facile qu’il y a 20 ou 30 ans. Le deuxième point, ça serait de ne pas attendre, de ne pas chercher l’idée géniale, incroyable mais juste de tout de suite mettre son idée sur le marché. Nous avons  fait un crowdfunding pour se challenger avant même d’avoir le produit. L’idée c’est que le consommateur est clé. L’autre conseil, c’est de ne pas faire de compromis. C’est bien d’avoir une entreprise en croissance. Mais il faut une croissance qui ne se fasse pas au détriment de ses valeurs et de ce qu’on a construit. 

Quels conseils donneriez-vous sur la partie financement ?

L’argent ne doit pas être le problème. Si on a envie, on le trouvera et on se fera soutenir par des gens pour le faire. Notre première source de financement, ce sont les clients via le crowdfunding. Ensuite, on a voulu passer à l’étape suivante, on a pris des décisions. Nous voulions rester indépendants et le seul moyen était de se faire financer par des personnes privées avec la même philosophie que nous. On a donc des investisseurs tels que le fondateur de La Ruche qui dit Oui ! qui sont des marques à impact. Ce sont des gens qui nous aident à grandir tout en respectant nos valeurs parce qu’ils l’ont compris et qu’un contrat de confiance a été signé entre eux et nous. La Marque en Moins est une entreprise à mission. Dans nos statuts, il est écrit que La Marque en Moins a été créée pour inventer un nouveau modèle de consommation viable pour les générations futures. Tout actionnaire qui nous rejoint doit le faire en ayant en tête que c’est la seule et unique mission de La Marque en Moins. Donc au moins les choses sont claires dès le début.

Théo Nepipvoda