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Par Carenews INFO - Publié le 16 mai 2022 - 15:00 - Mise à jour le 16 mai 2022 - 15:06 - Ecrit par : Lisa Domergue
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Climat : Lyon sera l’une des 100 villes climatiquement neutres d’ici 2030

La Commission européenne a dévoilé, le 28 avril, les 100 villes européennes lauréates de la mission « Villes neutres pour le climat et intelligentes » d’ici 2030. Parmi elles, neuf villes Françaises, dont celle de Lyon. Pour Carenews, l’adjoint au maire de Lyon à la transition écologique et au patrimoine, Sylvain Godinot, est revenu sur la démarche Lyon 2030.

Crédit photo : Muriel Chaulet – Ville de Lyon.
Crédit photo : Muriel Chaulet – Ville de Lyon.

 

Relever le défi de la neutralité carbone vingt ans avant toutes les autres villes de l’Union européenne, tel est l’enjeu de l’expérimentation « 100 villes neutres pour le climat et intelligentes ». L’objectif pour les villes lauréates ? Réduire de 55 % les émissions de carbone d’ici à 2030. 

Cet appel à manifestations d’intérêt a été lancé dans le cadre de l'une des cinq missions du projet Horizon Europe, un programme de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation. Au total, les candidatures de neuf villes françaises ont été retenues : Angers Loire Métropole, Bordeaux Métropole, Dijon métropole, la ville de Dunkerque, Grenoble-Alpes Métropole, la Ville de Lyon, la Ville de Marseille, Nantes Métropole et la Ville de Paris. La Ville de Lyon a baptisé cette démarche Lyon 2030, comme nous l’a expliqué Sylvain Godinot, adjoint au maire de Lyon à la transition écologique et au patrimoine.

Entretien avec Sylvain Godinot, adjoint au maire de Lyon à la transition écologique et au patrimoine

  • Quelles sont les motivations qui ont poussé la Ville de Lyon à candidater à cet appel à manifestation d’intérêt ? 

Nous pensons que se projeter à 2050 ne marche pas, car c'est trop loin. Depuis près d’un siècle, nous avons tendance à refiler ces enjeux à la génération suivante. Pourtant, nous constatons l’échec de la prise en charge de la crise climatique, et ce, malgré l’enchaînement des rapports du GIEC

Il faut donc changer de méthode. Ce qui est intéressant dans la démarche Lyon 2030, c’est cette volonté de changer tout de suite et de ne pas attendre « plus tard », lorsque nous aurons le temps de nous en occuper, lorsqu’il n’y aura plus de crise sanitaire et financière ou encore de guerres. 

 

  • Sur quels piliers repose le projet de Lyon 2030 pour atteindre neutralité carbone d’ici 2030 ?

La Commission européenne nous a demandé d’être clair sur notre compréhension des émissions du territoire. La Ville de Lyon a mis en place une démarche climatique depuis longtemps au sein de la ville (2008) et de la métropole (2004). Nous connaissons donc bien les défis à relever. 

Pour une ville comme Lyon, les secteurs les plus émetteurs sont les transports, le résidentiel et le tertiaire, car nous avons peu d’industrie et d’agriculture. Il y a donc d’autres enjeux qui ne sont pas directement liés au territoire de la ville, mais qui doivent être inclus dans la démarche. Comme l’alimentation, qui entraîne des émissions carbone importées au sein de la ville. 

Nous avons la conviction que la solution au problème climatique n’est pas uniquement technologique. Nous avons identifié trois enjeux majeurs : faire la transition dans la justice sociale, y associer toutes les parties prenantes et partager une vision réussie de la transition écologique « à la lyonnaise ». Ces trois enjeux transversaux sortent de la dimension technologique et ingénieure pour poser la question de la conduite du changement. 

 

  • Quelles sont les particularités du territoire lyonnais en termes d’émissions carbone ? 

Nous ne pouvons pas mener une politique climat sans politique d'adaptation. Il s’agit d’un devoir des collectivités. Ce n’est pas la même politique d’adaptation à Bordeaux ou à Lyon. Par exemple, à Lyon, nous n’avons pas la question de la montée du niveau de la mer, mais davantage celle des canicules, Lyon détenant le record d’augmentation de température en France.

L'autre nouveauté est la prise en compte du sujet de la compensation carbone. Nous ne savons pas nourrir les Lyonnais sans émettre de gaz à effet de serre. La question de la compensation carbone du secteur de l’alimentation devra donc être posée.

 

  • Quelles sont les prochaines étapes ? 

Nous avons eu trois mois pour répondre à cet appel à manifestation d’intérêt. Aujourd’hui en Europe, aucun territoire n’a véritablement une réponse crédible sur sa neutralité carbone à 2050. On connaît les défis, mais nous n’avons pas encore les solutions. Nous avons rassemblé 80 partenaires autour de cette démarche. Nous devons désormais travailler avec les acteurs du territoire sur la priorisation des enjeux et des solutions, afin de les construire avec eux.

Les villes lauréates doivent produire, pour fin 2022, une vision construite avec leurs partenaires territoriaux qui explique la manière dont elles entendent aller vers la transition et leurs besoins financiers. Nous signerons ensuite un contrat avec l’Union européenne (Climate City Contracts. Ndlr.) qui nous permettra d’accéder aux financements. Nous allons également recevoir un soutien méthodologique d’expertise avec la mission ville.

 

Propos recueillis par Lisa Domergue 

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