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Par Carenews INFO - Publié le 11 juin 2025 - 17:19 - Mise à jour le 11 juin 2025 - 17:19 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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Coordinateur et coordinatrice d’écoproduction : un métier pour rendre l’audiovisuel plus durable

Lors du festival Deauville Green Awards, une table ronde était consacrée aux moyens de rendre les productions audiovisuelles plus durables. Au cœur des discussions, l’émergence du métier de coordinateur d’écoproduction.

Le festival des Deauville Green Awards est consacré aux films publicitaires, de sensibilisation, institutionnels ou documentaires abordant l’écologie et la responsabilité sociétale. Crédit : Elisabeth Crépin-Leblond
Le festival des Deauville Green Awards est consacré aux films publicitaires, de sensibilisation, institutionnels ou documentaires abordant l’écologie et la responsabilité sociétale. Crédit : Elisabeth Crépin-Leblond

 

La prise en compte de l’environnement avance-t-elle sur les plateaux de tournage français ? « Cette année, nous avons eu un Festival de Cannes particulièrement positif », se réjouit Pervenche Beurrier, directrice générale de l’association Ecoprod, œuvrant pour des pratiques plus durables dans l’industrie audiovisuelle et décernant le label du même nom.  

La raison de son enthousiasme, exprimé lors d’une table ronde organisée durant les Deauville Green Awards 2025, est une annonce faite par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) quelques semaines plus tôt. Ce dernier s’apprête à lancer à partir de 2026 et pour une durée de trois ans, une prime RSE +, d’un montant de 28 000 euros. « C’est une bonne nouvelle pour beaucoup de producteurs et qui s’inscrit dans une politique plus large du CNC », considère Pervenche Beurrier.  

Cette dotation sera décernée aux productions capables de prouver leur écoresponsabilité, selon les critères du référentiel Afnor Spec de niveau 2 dédié à la production cinématographique, audiovisuelle et publicitaire responsable, élaboré l’année dernière. Lors du même évènement, la filiale de BNP Paribas Cofiloisirs, a également annoncé un financement supplémentaire de 20 000 euros pour les cinq productions financées par Cofiloisirs et labélisées Ecoprod, ayant obtenues les meilleurs éco-scores lors de leur labellisation.  

  

L’émergence du « coordinateur d’écoproduction »  

  

« Il y a une mise en place immédiate pour accompagner l’écoproduction », met en avant Pervenche Beurrier. « Ce type de dotation nous aide à montrer que l’écoresponsabilité ne représente pas seulement un coût supplémentaire pour les productions », renchérit Alice Pigné, coordinatrice d’écoproduction depuis trois ans, après un parcours en tant qu’assistante de mise en scène, et membre de l’Association des coordinatrices et coordinateurs d’écoproduction pour la transition écologique (Accepte). Cette structure a, elle aussi, été lancée à l’occasion du Festival de Cannes. Elle s’est donné pour mission de structurer et de porter la voix du métier de coordinateur ou coordinatrice d’écoproduction, émergent sur les plateaux.   

« L’écoproduction consiste à limiter les impacts sur l’environnement à toutes les étapes de la production », définit Alice Pigné. « C’est une démarche collective, qui nécessite l’engagement de tous les départements de la production d’un film », ajoute Marie Azancot, directrice des opérations chez A Better Prod, une société de conseil en audiovisuel responsable. 

Le coordinateur ou la coordinatrice d’écoproduction a donc pour fonction d’assurer le lien entre les différents départements pour permettre à la production d’être plus responsable dans son ensemble. Prise en compte de la biodiversité, alimentation des équipes, équipements, décorations, poids du numérique… Les missions sont vastes et requièrent une implication réelle des directions, mettent en avant les intervenantes. « C’est une démarche très évolutive. Il s’agit de faire bouger un secteur gigantesque », appuie Marie Azancot. 

 


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Formation et anticipation : deux axes clés 

  

Dans ce paysage en cours de structuration, l’association Accepte souhaite uniformiser la fonction de coordinateur d’écoproduction pour qu’elle soit mieux comprise par les productions. « Au début, certains pensaient qu’il suffit d’appeler un coordinateur d’écoproduction pour obtenir un label alors que c’est une démarche beaucoup plus globale », pointe Alice Pigné. 

Malgré une amélioration de la compréhension du métier, « il y a une grande différence entre ce que l’on souhaite et la réalité du terrain. Nous sommes encore trop livrés à nous-mêmes pendant le tournage », déplore-t-elle, Pour que les productions progressent dans la durabilité, la formation est essentielle, appuie de son côté Pervenche Beurrier. « Plus il y a des personnes formées à l’écoproduction sur les tournages, plus la démarche est efficace », pointe-t-elle. Lors de l’obtention du label Ecoprod, le nombre de chefs de postes et de personnels formés sont pris en compte dans le décompte des points, rappelle-t-elle.  

Dans les productions audiovisuelles publicitaires, l’anticipation est la clé, considère quant à elle Marie Azancot. « Tout va extrêmement vite. Il est donc important de se poser les bonnes questions au moment des briefs », argumente-elle. « Cela permet d’éviter le greenwashing et de créer de la valeur auprès du téléspectateur », appuie-t-elle. 

 

Élisabeth Crépin-Leblond

 

Carenews est partenaire des Deauville Green Awards.

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