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Par Carenews INFO - Publié le 10 novembre 2022 - 14:30 - Mise à jour le 10 novembre 2022 - 14:30 - Ecrit par : Lisa Domergue
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COP 27 : 4 choses attendues, mais qui risquent d’être inatteignables

Justice climatique, financement des pertes et des dommages, objectifs de réduction des émissions de carbone plus ambitieux, planification de l’adaptation… Carenews revient sur les enjeux de la COP 27, qui s’est ouverte dimanche 6 novembre en Égypte.

Pour la première fois depuis six ans, la conférence de l'ONU pour le climat se déroule en Afrique. Crédit photo : Diy13.
Pour la première fois depuis six ans, la conférence de l'ONU pour le climat se déroule en Afrique. Crédit photo : Diy13.

 

La COP 27 s’est ouverte ce dimanche 6 novembre à Charm el-Cheikh en Égypte. Les 193 pays auront jusqu’au 18 novembre pour « planifier la mise en œuvre » des promesses émises lors de la COP 26 à Glasgow, selon la présidence de l’ONU. Si lors de la conférence mondiale précédente, l’atténuation face aux changements climatiques était au cœur des discussions, il est, cette année, question de la justice climatique et du soutien financier aux pays les plus vulnérables.

 

Plus globalement, quatre enjeux vont être principalement abordés lors de cette 27e conférence de l’ONU sur le climat : 

  • L’atténuation des émissions de gaz à effet de serre
  • L’adaptation face aux conséquences du réchauffement des températures
  • Le financement des pertes et des dommages liés aux conséquences directes du changement climatique
  • La lutte contre le greenwashing et la planification des promesses tenues par les pays

La justice climatique au cœur des négociations

Alors que les pays du G20 sont responsables de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ce sont les pays les plus pauvres qui sont le plus vulnérables aux conséquences du changement climatiques. Montée du niveau de la mer, salinisation des terres, sécheresses récurrentes, phénomènes météorologiques extrêmes… ces pays y sont les plus exposés et paradoxalement, les moins préparés et les moins en capacité de financement des dégâts matériels et humains. Selon un rapport de l’OCDE publié en mars 2022, le changement climatique pourrait faire basculer 130 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté d’ici 2030. 

La question du financement des pertes et des dommages des pays les plus pauvres est donc au cœur des négociations. Ces pays demandent que leurs financements soient considérés comme l’un des trois piliers de la lutte contre la crise climatique, mais surtout que les promesses des pays industrialisés soient tenues. En effet, les pays développés s’étaient engagés en 2009 à soutenir financièrement, à hauteur de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020, les pays à faibles revenus dans l’adaptation. Pourtant, en 2020, seulement 83,3 milliards de dollars ont été versés.

Le financement de l’adaptation face aux changements climatiques

La question de la justice climatique ne concerne pas uniquement le financement des conséquences immédiates du changement climatique, elle concerne aussi son adaptation. Or, selon un rapport de l’ONU, « les flux financiers internationaux pour l’adaptation aux changements climatiques dirigés vers les pays en développement sont 5 à 10 fois inférieurs aux besoins estimés et l'écart continue de se creuser. »

L’ONU attend également des pays qu’ils augmentent les financements dédiés à l’adaptation, pour l’heure davantage fléchés vers l’atténuation. L’ONU estime qu’entre 160 et 340 milliards de dollars par an seront nécessaires pour s’adapter aux conséquences du réchauffement des températures. Les pays développés se sont, pour l’instant, engagés à doubler l’enveloppe du financement de l’adaptation pour atteindre 40 milliards de dollars de financement d’ici 2025.

Renforcer les objectifs de réduction des émissions carbone

Il s’agissait de l’une des conclusions du Pacte de Glasgow qui laissait aux États une année supplémentaire pour renforcer leurs engagements en termes de réduction des émissions carbone et ainsi présenter des objectifs plus ambitieux. À l’ouverture de la COP 27, seuls 24 pays l’avaient fait avec des promesses menant vers un réchauffement à 2,5 degrés Celsius, voire 2,6, soit bien loin de l’objectif des 1,5 degré prévu par l’Accord de Paris. Les engagements actuels des États mèneraient ainsi vers une réduction des émissions carbone de 7 % d’ici 2030 alors que l’objectif est de 43 %. 

Lutter contre le greenwashing

Lors de la COP 26, certains pays – et 450 acteurs financiers – se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d’ici 2070. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a ainsi profité de la COP 27 pour avertir qu’« aucune tolérance pour le greenwashing sur la neutralité carbone ». 

C’est pourquoi un Groupe d’experts de haut niveau (HLEG), mandaté par Antonio Guterres, a publié des recommandations sur les « engagements zéro émission nette des entités non étatiques » telles que : « s’éloigner des activités destructrices de l’environnement » et arrêter de financer les énergies fossiles, faire un effort de transparence et planifier les promesses avec des objectifs, réduire plutôt que compenser ou encore établir un cadre réglementaire et interdire le lobbying.

Autre garde-fou, prévu par l’Accord de Paris : la présentation d’un Bilan Mondial lors de la COP 28 qui aura lieu… à Dubaï.

 

Lisa Domergue 

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