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Par Carenews INFO - Publié le 13 décembre 2023 - 11:44 - Mise à jour le 15 décembre 2023 - 17:29 - Ecrit par : Célia Szymczak
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Cop 28 : un accord historique mais incomplet selon les ONG

Le texte final, adopté le 13 décembre, mentionne pour la première fois la sortie des énergies fossiles. Mais il reste incomplet, selon les associations environnementales.

Sultan Al-Jaber, le président de la Cop 28. Crédits : Mídia NINJA, Creative Commons.
Sultan Al-Jaber, le président de la Cop 28. Crédits : Mídia NINJA, Creative Commons.

 

C’est un accord « historique », aux yeux de la présidence émiratie de la Cop 28. Le texte adopté le 13 décembre à l’issue de la conférence des parties mentionne les énergies fossiles pour la première fois. Un pas important, compte tenu de la contribution des fossiles au changement climatique. Un soulagement, aussi, étant donné les difficultés qu'ont rencontré les négociateurs pour aboutir à cet accord. Les pays qui souhaitaient une sortie des énergies fossiles et ceux qui le refusaient s’opposaient dans les dernières heures de négociations. Une première version du texte, proposée le 11 décembre, avait suscité un tollé. Elle ne mentionnait que la réduction, et non la sortie, de la production et de la consommation des énergies fossiles. 

Outre les énergies fossiles, le texte promeut la multiplication par trois des capacités de production d’énergies renouvelables et par deux de l’efficacité énergétique d’ici à 2030. L’objectif de réduction progressive de l’utilisation du charbon, fixé lors de la Cop 26 de Glasgow, est à nouveau mentionné. 

 

Il s'agit pour les plus pessimistes d'un grand exercice de procrastination.

Arnaud Gossement, avocat spécialiste du droit de l'environnement, sur X.

 

« Cet accord est un bon accord », a tranché la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, sur X (ex-Twitter). Victoire en trompe-l’œil ?«  Il n'est pas question d'objectifs communs et d'engagements précis et donc contraignants des Etats » pour réaliser les objectifs, a réagi l’avocat spécialiste du droit de l’environnement Arnaud Gossement, lui aussi sur X. Il souligne que le terme de « transition hors des énergies fossiles » a finalement été choisi. Il est « pour les plus pessimistes, un grand exercice de procrastination », observe le spécialiste. « Il faudra aller plus loin : acter une sortie complète du charbon, du pétrole et du gaz », a appuyé WWF France, tout en saluant qu’un « tabou [soit] tombé ». 


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Des enjeux de financement

D’autres sujets ont fait réagir les ONG. « Le compte n’y est pas, notamment car les moyens financiers n’ont pas été mis sur la place pour accompagner les pays qui en ont le plus besoin », déplore Gaïa Febvre, responsable des politiques internationales pour le Réseau action climat (Rac). Les pays du Sud sont les plus vulnérables aux effets du changement climatique, alors que leur responsabilité historique est moins importante que celle des pays du Nord. 

Sur cette question, la mise en œuvre du fonds « pertes et dommages » a été adoptée dès le premier jour de la Cop, le 30 novembre. Sa création avait été actée l’année dernière, lors de la Cop 27. Les États les plus riches se sont engagés à fournir des fonds aux plus vulnérables. Les ONG ont salué une victoire, mais ont regretté l’absence de cible financière et d’obligations pour les émetteurs historiques.

Sur le sujet du financement l’adaptation au changement climatique, la Cop 28 « se contente de demander un rapport aux pays développés d’ici la prochaine Cop sur le doublement des financements (...) pour atteindre 40 milliards de dollars d’ici 2025, mais ce montant (...) reste largement insuffisant », constate le Rac dans un communiqué. 

Par ailleurs, les pays riches ont accepté en 2009 de verser 100 milliards de dollars d’aide par an pour financer l’adaptation et la réduction des émissions des pays pauvres. Ces objectifs ne sont pas atteints. Bref, « c’est l’autre grosse lacune en cette fin de Cop : un manque flagrant de financements dans tous les domaines de la lutte climatique », résume l’ONG Care dans un autre communiqué. 

 

D’autres lacunes, aux yeux des ONG

Gaïa Febvre, du Rac, dénonce aussi « de nombreuses mentions très inquiétantes : le gaz comme énergie de transition, la capture et le stockage du carbone ou encore le nucléaire ». La mention du nucléaire satisfait le gouvernement français, qui promeut cette source d’énergie. 


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En effet, le texte final appelle à une « accélération des technologies zéro-émission ou à émissions basses incluant, entre autres, les renouvelables, le nucléaire, les technologies de réduction et de suppression comme la capture, l’utilisation et le stockage du carbone (...) et la production d’hydrogène bas carbone ». Le document stipule aussi « que les carburants de transition peuvent jouer un rôle pour faciliter la transition énergétique », l’expression « carburants de transition » faisant référence au gaz. 

 

Célia Szymczak 

 

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