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Par Carenews INFO - Publié le 29 mars 2024 - 17:06 - Mise à jour le 20 avril 2024 - 11:35 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Decathlon : une entreprise face au grand chantier de la CSRD

Comme beaucoup d’entreprises, Decathlon travaille pour se conformer aux exigences de la directive européenne CSRD sur le reporting extra-financier. Quels sont les défis majeurs auxquels l’entreprise de sport est confrontée ?

Decathlon de Velizy-Villacoublay. Crédit : HJBC, iStock.
Decathlon de Velizy-Villacoublay. Crédit : HJBC, iStock.

 

La CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), un chamboulement pour une entreprise comme Decathlon ? Cette directive européenne, applicable depuis le 1er janvier 2024, concerne le reporting extra-financier des entreprises, c’est-à-dire la communication des implications sociales et environnementales de ses activités ainsi que de son mode de gouvernance. Elle augmente le nombre d’entreprises du continent pour lesquelles ce reporting est obligatoire, qui sont désormais au nombre de 50 000 contre 11 000 précédemment. Elle fixe également des règles précises et harmonisées pour la réalisation de ce reporting. 

 

Hausse des effectifs pour répondre aux exigences

 

L’évolution est conséquente pour les entreprises concernées. Decathlon était déjà touchée par l’obligation européenne et publie annuellement une déclaration de performance extra-financière, l’exercice n’est donc pas nouveau. Malgré tout, la CSRD représente un grand défi pour le leader de la distribution de sport puisqu’elle va bien plus loin que la législation précédente : « Historiquement, mon équipe se composait de trois membres dédiés pleinement à l'exercice déjà intense de la déclaration de performance extra-financière. Pour répondre aux exigences croissantes de la CSRD, nous avons revu notre effectif à huit membres », raconte Mylène Rahel Damamme, directrice du reporting extra-financier chez Decathlon.

Ce reporting extra-financier est encadré par les normes ESRS. Elles définissent 1178 données que l’entreprise doit suivre dans le but de réaliser son rapport. En réalisant la matrice de matérialité, elles justifient des données qu'elle doit suivre. Les équipes de Decathlon ont commencé à se pencher sur ces normes dès leur publication en 2022.

 

Un défi majeur de gestion des données

 

Elles ont pu être perçues, il faut le dire, comme une usine à gaz : « Dans un premier temps, nous nous sommes plongés profondément dans les standards un peu tête baissée, analysant chaque datapoint pour les comprendre », se rappelle Mylène Rahel Damamme. « Puis, nous avons fait un pas de côté et adopté une approche différente en explorant l’essence même de ces textes, leur véritable intention pour mieux appréhender et capter les attentes du standard ». Elle estime aujourd’hui que l’exercice de la CSRD a beaucoup de sens et une vraie utilité pour l’entreprise et qu’il doit être vu comme un outil de transformation et d’amélioration.

nous avons fait un pas de côté et adopté une approche différente." Mylène Rahel Damamme.

Cette quantité de données représente un réel défi technique pour les entreprises, celui de leur gestion : « L'enjeu d'efficience revêt une importance particulière avec l'ajout de tâches supplémentaires pour mon équipe comme le tagging XBRL des informations de durabilité, l’étiquetage des données avec des balises spécifiques ou des mots clés  », explique-t-elle.

 

Opportunité de décloisonnement de l’entreprise

 

La CSRD nécessite également d’impliquer les collaborateurs de Decathlon dans le processus. L’équipe de Mylène Rahel a réalisé de nombreuses présentations sur le sujet auprès des équipes opérationnelles et a proposé de participer à des consultations publiques de l'EFRAG à celles travaillant sur des sujets d’environnement, de social ou de gouvernance : « notre objectif principal a toujours été d'engager avec progressivité et pédagogie  les équipes travaillant sur ces sujets », estime Mylène Rahel Damamme. 

Nous avons encore un long chemin vers la conformité CSRD." Mylène Rahel Damamme

La CSRD représente, pour Mylène Rahel Damamme, une autre opportunité qui « réside dans sa transversalité et le décloisonnement des équipes et des différents projets nécessaires à la démarche CSRD ». Par exemple, les équipes financières sont engagées dans le processus de comptabilité carbone, exercice nécessaire pour obtenir des données requises par ce nouveau reporting.

Enfin, la responsable du reporting extra-financier de Decathlon est lucide : « Nous avons encore un long chemin vers la conformité CSRD. Il faut accepter de ne pas être parfait en démarrant et rester tenaces et concentrés sur l’amélioration continue de Decathlon sur 5 à 10 ans ». Pour cela, elle affirme la nécessité de faire preuve d’humilité : « ni mon équipe ni moi n’avons actuellement toutes les réponses. »

 

Théo Nepipvoda

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