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Par Carenews INFO - Publié le 24 janvier 2025 - 13:28 - Mise à jour le 24 janvier 2025 - 13:28 - Ecrit par : Camille Dorival
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Des acteurs de l'ESS s'apprêtent à déposer un projet de reprise de l'hebdomadaire Marianne en coopérative

Un consortium d'acteurs de l'ESS, comprenant notamment Upcoop et la CG Scop, s'apprête à faire une offre à CMI France, l'actuel propriétaire du magazine Marianne, pour racheter le titre et le transformer en société coopérative d'intérêt collectif (Scic).

Le tableau « La Liberté guidant le peuple » a inspiré le nom du fonds, Eugène Delacroix, qui permettrait à des acteurs de l'ESS d'investir pour racheter et relancer le titre Marianne sous forme de Scic. Crédit : DR.
Le tableau « La Liberté guidant le peuple » a inspiré le nom du fonds, Eugène Delacroix, qui permettrait à des acteurs de l'ESS d'investir pour racheter et relancer le titre Marianne sous forme de Scic. Crédit : DR.

 

 

Un consortium d'acteurs de l'économie sociale et solidaire (ESS) s'apprête à déposer une offre pour le rachat de l'hebdomadaire Marianne et sa transformation en société coopérative d'intérêt collectif (Scic)

Alors que son propriétaire actuel, CMI France (pour Czech media invest), principalement détenu par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, cherche à vendre le titre depuis plusieurs mois, deux premières offres de rachat avaient échoué en raison de l'opposition de la rédaction du magazine, qui craignait dans les deux cas pour son indépendance éditoriale. La première avait été déposée par Pierre-Édouard Stérin, cofondateur du groupe Smartbox, catholique traditionaliste proche de la droite et de l'extrême droite françaises. La deuxième était portée par Jean-Martial Lefranc, producteur et concepteur de films et jeux vidéos, connu pour avoir racheté l'éditeur de publications pour enfants Fleurus Presse en 2009, l'avoir drastiquement restructuré, puis revendu en 2015.  

 

Un consortium d'acteurs réunis autour d'upcoop et la CG Scop

 

Dans ce contexte, un consortium d'acteurs de l'ESS travaille sur un projet de reprise de l'hebdomadaire en Scic et s'apprête à déposer une offre auprès de CMI France. À l'origine de ce projet, Jean-Claude Delgènes, président fondateur du cabinet Technologia, spécialisé dans la prévention des risques et l'amélioration des conditions de travail, avait été approché par des journalistes de la rédaction il y a quelques mois.

Il s'était alors tourné vers Upcoop, acteur majeur de l'ESS en France, société coopérative et participative (Scop) qui compte plus de 3 200 salariés dans le monde. Ils sont bientôt rejoints par Maxime Verner (président de MegaTrends, organisme de formation spécialisé dans les médias), Mathieu Pouydesseau (expert en digital) et par la Confédération générale des Scop et Scic (CG Scop), et imaginent un projet de reprise en Scic, assurant l'indépendance éditoriale de la rédaction. 

« Notre motivation pour sauver Marianne, c'est que nous sommes convaincus de la nécessité de soutenir une presse d'opinion libre qui défende les valeurs de la République. En tant qu'acteurs de l'ESS, il nous semble essentiel de contribuer à soutenir et consolider un modèle de médias libres et indépendants », explique Arnaud Breuil, directeur des partenariats chez Upcoop. 

Selon le projet défendu par le consortium, la Scic comprendrait quatre collèges de sociétaires : un collège des investisseurs (le consortium d'acteurs de l'ESS), un collège de partenaires, un collège de salariés et un collège de lecteurs. Les acteurs de l'ESS investiraient via une fondation ou un fonds de dotation qui serait baptisé « fonds Eugène Delacroix », ce peintre étant connu pour son tableau La Liberté guidant le peuple. 

Le magazine Marianne a aujourd'hui une diffusion moyenne de 130 000 exemplaires par semaine, ce qui en fait le quatrième hebdomadaire en France, derrière Le Point, Le Nouvel Obs et L'Express. 

 

un tour de table en cours de construction

 

Pour trouver les fonds nécessaires au rachat et aux investissements liés à la relance du titre, le consortium s'est tourné vers les grands acteurs de l'ESS, notamment les banques coopératives et les groupes mutualistes. Plusieurs d'entre eux ont manifesté leur intérêt pour le projet, mais doivent encore faire confirmer leur soutien par leurs instances de gouvernance. 

Le conseil d'administration d'Upcoop, lui, a voté un engagement à hauteur d'un million d'euros, lors de sa dernière réunion le 21 janvier. La CG Scop devrait également intervenir via sa holding financière Socoden. Outre les apports des autres acteurs de l'ESS, les sommes seraient complétées un appel à financement participatif au printemps. 

L'offre devrait être transmise à CMI France dans les prochains jours. 

 

Camille Dorival 

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