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Par Carenews PRO - Publié le 10 mai 2021 - 17:05 - Mise à jour le 1 juin 2021 - 15:40
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Des bouteilles Jean Bouteille en verre consignées et réutilisables

La société lilloise Jean Bouteille installe le vrac et la consigne dans le quotidien des Français. Son objectif : une consommation de liquides sans générer de déchets.

La consigne revient au goût du jour chez Jean Bouteille. Crédit : Jean Bouteille
La consigne revient au goût du jour chez Jean Bouteille. Crédit : Jean Bouteille

 

Créée en 2014, l’entreprise ESUS lilloise Jean Bouteille imaginée par Gérard Bellet, contribue à l’émergence d’une société zéro déchet. Le concept ? Des distributeurs de liquides (vins, huiles, jus, lessives, bières) dans lesquels les clients viennent s’approvisionner à l’aide de bouteille en verre achetée préalablement. Ces bouteilles sont ensuite réutilisées par les consommateurs ou consignées pour être lavées puis remises en vente par Jean Bouteille. Implantée partout en France avec plus de 1 000 commerces partenaires, l’entreprise s'étend aux DOM-TOM, à l’Allemagne, à la Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg.

Une consommation plus responsable

Comment révolutionner nos modes de consommation ? Par quel moyen un citoyen lambda peut-il agir ? A l’échelle d’un individu unique, la consommation engagée est difficile à atteindre alors qu’un groupe conséquent de citoyens peut avoir un impact positif et engendrer ainsi la réaction des acteurs de la distribution. L’Observatoire de la Consommation Responsable souligne le fort niveau de conscience de la gravité de la situation environnementale, jugée très préoccupante par 61 % des Français au point d’appeler « des changements radicaux afin de produire et consommer moins mais mieux ». D’après une étude de réseau Vrac et de Nielsen intitulée Le Vrac : si les motivations n’étaient pas qu'écologiques, mais (aussi) économiques, le vrac est rentré dans les habitudes de 5,4 millions de Français. Et 62 % des foyers français souhaitent plus de produits en vrac dans leurs magasins. 

Jean Bouteille facilite le zéro déchet

Jean Bouteille est l’une des nombreuses entreprises impliquées dans la révolution de nos paradigmes consuméristes qui tente de répondre à cette demande croissante de consommation engagée en éliminant les emballages à usage unique. « Notre objectif est d'être un incitant et un accompagnateur du passage à l’acte zéro déchet pour le consommateur afin d’ancrer le réutilisable et le bien manger dans le quotidien de tous les citoyens », explique Manon Carpentier, responsable communication chez Jean Bouteille.

Les consommateurs peuvent laver leurs bouteilles directement chez eux ou les consigner dans les magasins partenaires moyennant un rendu d’un euro de la part du commerçant. Jean Bouteille récupère les bouteilles consignées et les réintroduit dans le circuit commercial une fois lavées. « On vient récupérer les bouteilles au bout de 100 bouteilles (consignées dans les magasins partenaires), elles sont ensuite lavées et réintroduites dans le circuit de magasins partenaires », souligne Manon Carpentier. 

En 2019, parmi les 2,4 millions de bouteilles en verre mises sur le marché, le taux de réemploi était légèrement inférieur à 10 %, d’après le pré-rapport sur la consigne de Jacques Vernier. 86 % des emballages de boisson en verre étaient déposés dans les points d’apport volontaire, au nombre de 200 000. Ces consignes et ces réemplois permettent de diminuer la pollution liée au déversement de déchets plastiques dans la nature et réduisent la production de plastiques, notamment issus de l’industrie pétrochimique. 

« Le réemploi des bouteilles permet d’économiser 33 % d’eau par rapport à une nouvelle bouteille fabriquée, de réduire de 76 % l’énergie consommée et d’émettre 79 % de gaz à effet de serre en moins », explique-t-elle. 

 

Des bouteilles consignées conçues en ESAT

 

Les Jean Bouteille ont été imaginées pour être réutilisables, autant de fois que possible.  Fabriquées en verre et fermées par des bouchons mécaniques montés en ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) à Lomme à côté du port de Lille, ces bouteilles revêtent un caractère social. L’association Les Papillons Blancs gère la production et le montage des bouteilles, et intègrent dans le marché du travail des personnes handicapées mentales. Elle réalise également de la manutention pour Jean Bouteille ainsi que la fabrication d’étiquetage pour la traçabilité des produits.

Une production et distribution engagées

Les producteurs associés à Jean Bouteille doivent être transparents quant aux informations des produits et leurs méthodes de fabrication. L’entreprise est relativement exigeante quant au sourcing des produits et au respect du label bio pour proposer des produits en vrac zéro déchet d’une grande qualité nutritive et écologique à ses clients. 

« Nous sélectionnons et embarquons des producteurs de bons produits bio, engagés dans la filière, prêts à faire bouger les lignes à nos côtés, en les accompagnant vers une logistique en vrac. Jean Bouteille, c’est 60 produits bio labellisés, soigneusement sélectionnés, conditionnés en vrac et prêts à l'emploi ! », indique Manon Carpentier.

Le circuit court ? Pas forcément. Il est impossible de ne produire qu’en circuit court car il faudrait à l’entreprise des dizaines de produits et de centres de transformation partout en France pour pouvoir proposer des denrées différenciées dans l'ensemble des magasins partenaires. Dans un monde idéal, le circuit court serait le meilleur moyen d’approvisionnement. « Mais on a plus de 1 000 points de vente partenaires partout en France et à l’étranger, donc travailler uniquement en circuit court est impossible. Par contre on travaille à proposer partout des produits locaux », nous détaille Manon Carpentier. 

Le vrac depuis la crise du Covid-19 

Globalement, la crise sanitaire a ralenti la croissance du vrac. En 2019, le taux de croissance de la consommation en vrac était de 41 %. En 2020, il n’a été que de 8 %. « Le Covid a impacté pendant le premier confinement l’achat en vrac. Il y a eu un mouvement de recul, cela faisait peur de toucher les distributeurs en rayon », souligne la responsable communication de l’entreprise. 

Les chiffres sont en train de réaugmenter. Les Français transforment leur mode de consommation pour un système résilient et durable. Aujourd’hui « le gouvernement et Réseau Vrac ont fait un gros travail pour rassurer les citoyens et pour prouver qu’un rayon vrac est plus propre qu’un rayon préemballé puisque les opérateurs sont obligés de le nettoyer plusieurs fois par jour », indique Manon Carpentier. En janvier 2020, 40 % des foyers français consommaient des produits en vrac. Un chiffre tombé à 22 % pendant le premier confinement, à 28 % en juillet et remonté à 37 % en décembre, selon Nielsen et Réseau Vrac. 

Découvrez le dossier complet
Pour aller plus loin, Carenews vous propose un dossier complet « L'économie circulaire dans l'ESS »

 

Florian Grenon 

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