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Par Carenews INFO - Publié le 16 janvier 2024 - 14:46 - Mise à jour le 16 janvier 2024 - 18:04 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Économie sociale et solidaire vs économie classique : une étude compare les données financières

Présentée le 14 janvier, une étude de l’Observatoire national de l’ESS a analysé des données financières de l’économie sociale et solidaire qui pourraient être pertinentes dans un objectif de plaidoyer.

Une étude de l'Observatoire national de l'ESS. Crédit : Carenews.
Une étude de l'Observatoire national de l'ESS. Crédit : Carenews.

 

Une étude pour mieux connaître l’état financier des entreprises de l’économie sociale et solidaire. L'Observatoire national de l’ESS a présenté une étude le 14 janvier qui conclut les travaux d'un groupe de travail présidé par Pierre Valentin, chargé de mission au Crédit Coopératif. L’objectif de l’étude est de mettre en avant des données financières importantes pour améliorer la connaissance des modèles de l’économie sociale et solidaire, notamment à destination des potentiels apporteurs de fonds.

L’Observatoire national de l’ESS présente dès l’introduction les limites de l’étude : « Les données disponibles sur les ressources des entreprises de l’ESS et plus largement leur mode de financement restent très parcellaires. »

ESS vs. hors ESS : comparaison des données financières. Crédit : Carenews.
ESS vs. hors ESS : comparaison des données financières. Crédit : Carenews.

 

Moins de défauts de paiement pour les entreprises de l’ESS

 

Tout d’abord, l’étude s’intéresse au niveau de cotation des entreprises par la Banque de France. 76 % des entreprises de l’ESS obtiennent une bonne cotation, c’est à dire entre 3++ et 4. C’est le cas de 63,1 % de l’ensemble des entreprises notées.

Les taux de défaut à trois ans, c'est-à-dire le nombre d'entreprises en procédures de redressement ou liquidation judiciaire, sont globalement plus faibles pour les entreprises de l’ESS. Ainsi, le taux de défaut pour les entreprises de l’ESS cotées 4 est de 0,16 %, contre 1 % pour l’ensemble des entreprises. En revanche, la tendance s’inverse pour les entreprises cotées 7 et et 8. Globalement, le taux de défaut de l’ESS à trois ans est de 1,19 % contre 2,09 % pour l’ensemble des entreprises cotées.

Ces résultats permettent à l’observatoire de dire que le risque de défaut de paiement est moins global pour les entreprises de l’ESS cotées que pour l’ensemble des entreprises. Le niveau de risque global pour les apporteurs de fonds serait donc plus faible.

 

ESS, hors ESS : qui crée le plus d’emplois ?

 

L’étude s’intéresse également à la capacité de l’économie sociale et solidaire à créer de l’emploi. Entre 2010 et 2016, selon les chiffres de l’Urssaf, le taux de croissance annuel moyen de l’emploi salarié de l’ESS était de 0,6 %, contre 0,1 % pour l’ensemble du secteur privé. L’ESS apparaissait alors comme particulièrement créatrice d’emplois. 

La situation s’est ensuite inversée, avec une économie sociale et solidaire moins créatrice d’emploi en moyenne annuelle que le reste de l’économie. En revanche, cette économie apparaît comme plus résiliente : en 2020, au moment de la crise covid, le taux de croissance de l'emploi dans l’ESS était de 0,9 %, contre -1,6 % pour le secteur privé.

 

L’ESS moins rentable… Des résultats cohérents

 

Ensuite, l’étude étudie les principaux ratios financiers : la profitabilité, la rentabilité ou encore l’endettement. La profitabilité est le résultat du ratio excédent brut d’exploitation (EBE) sur valeur ajoutée (VA). Cela correspond à la capacité de l’entreprise à générer un résultat grâce à son activité. Il est de 14,6 % en moyenne pour les entreprises de l’ESS contre 24,6 % pour les entreprises hors de l’ESS. « Ces éléments tendent à confirmer un partage de la valeur spécifique à l’ESS plus favorable aux parties prenantes (bénéficiaires, clients) et/ou aux salariés », explique l’étude. L’objectif de cette économie est en effet la recherche d’une utilité collective.


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L’étude mesure également la rentabilité moyenne des entreprises calculée par le ratio résultat net sur le produit d’exploitation. Cela correspond « au maximum de revenu disponible pour rémunérer le capital ». Il est de 7,3 % hors ESS contre 0,9 pour l’économie sociale et solidaire. « Il y a (...) une certaine cohérence à ce qu’il soit plus élevé pour les entreprises lucratives que celles fonctionnant selon un principe de non-lucrativité ou lucrativité limitée », commente l’étude.

L’étude se penche également sur l’endettement moyen des structures. Elle utilise le ratio endettement net sur fonds propres : il est de 67,5 % pour les entreprises hors de l’ESS, contre 74,4 % pour les entreprises de l’ESS. Les entreprises de l’ESS cotées sont donc en moyenne plus endettées, relativement à leur niveaux de fonds propres, que les autres entreprises. Ici, un cas particulier est à mettre en avant : celui des associations dont l’endettement est négatif, à -21,9 %.

 

Théo Nepipvoda

 

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