Exposition « Coup de vieux » : l’habitat senior participatif précurseur ?
À Paris, le Pavillon de l’Arsenal accueille une exposition, dirigée par deux architectes, qui se pose la question suivante : « Et si l’habitat sénior participatif anticipait le logement de demain ? ». Réponses.
Montmartel, Mas coop, Boboyaka… Ces noms ne vous disent peut-être rien : il s’agit d’habitats participatifs implantés ou en cours d’implantation sur le territoire français. Le Pavillon de l’Arsenal, splendide lieu dédié à l’architecture et à l’urbanisme, les met à l’honneur en accueillant l’exposition « Coup de vieux ». Dirigée par Christelle Gautreau et Stéphanie Morio, deux architectes de la Bond Society, l’exposition se demande si l’habitat participatif senior est précurseur et anticipe le logement de demain.
Réinventer la façon d’habiter
Photos, plans, vidéos et textes explicatifs permettent de se plonger pendant une trentaine de minutes dans dix projets d’habitat participatif qui réinventent la façon d’habiter. Et c’est plutôt réussi ! La variété des solutions est représentée, mais l’analyse permet de dégager une sorte de base commune à ce mode d’habitat.
En effet, les logements présentés ont plusieurs points communs : ils mettent en leur cœur la solidarité et le partage, et ils s’inscrivent dans une démarche écologique. L’exposition analyse également l’intéressant dosage entre intimité et vie communautaire.
Mutualisation des moyens
Parmi les lieux, il y a Boboyaka qui sera livré en 2023. Situé à Bègles, en Nouvelle Aquitaine, il accueillera douze résidents puis 21 à terme. Formés en coopérative, les habitants disposent chacun de parts sociales. Le lieu est voulu comme solidaire avec une mutualisation des moyens matériels et humains, mais aussi écologiques notamment lors de la phase de construction. Il disposera de nombreux espaces partagés comme un potager ou une terrasse. L’exposition tente de dresser une analyse à propos de ces formes d’habitat participatif en évoquant dix raisons pour lesquelles ces lieux seraient précurseurs. Parmi elles, le fait qu’ils soient implantés en général à dix minutes à pied des commodités, notamment pour des raisons écologiques. Mais aussi l’importance des espaces partagés qui permettent de « s’arrêter plutôt que de circuler » ou encore l’engagement écologique fort dans le bâtit. Enfin ces lieux sont précurseurs puisqu’ils permettent l’accès au logement et même à la propriété par des opérations diversifiées telles que la coopérative ou la copropriété. Ces modes de propriétés sont souvent plus accessibles.
Quelle place pour l'intergénérationnel ?
L’exposition fait également la part belle à l’habitat intergénérationnel, comme celui de Mas coop à Beaumont-sur-Lèze en Occitanie.Il accueille actuellement cinq seniors sur 41 habitants, mais doit faire face, chaque semaine, à de nombreuses sollicitations de seniors souhaitant faire partie de l’aventure. Le lieu met en son cœur l'intergénérationnalité. Il est composé de logements réservés aux seniors, totalement de plain-pied. La vie quotidienne y est basée sur l’entraide et la culture avec l’organisation d’événements.
Théo Nepipvoda
