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Par Carenews INFO - Publié le 3 mars 2023 - 15:10 - Mise à jour le 7 mars 2023 - 10:59 - Ecrit par : Théo Nepipvoda
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Entreprises « nature positive » : attention au greenwashing !

Ce terme porté par un certain nombre d’acteurs, s’il part d’une bonne intention, est contesté pour les possibilités de greenwashing.

Le concept de nature positive prend de l'ampleur. Crédit : iStock.
Le concept de nature positive prend de l'ampleur. Crédit : iStock.

 

Lors de la COP15 sur la biodiversité qui a eu lieu à Montréal en décembre, un terme a gagné en popularité. Celui de « nature positive ». Pour une entreprise, cela se rapproche de l’idée de compensation carbone, mais ici appliqué à la biodiversité. C'est-à-dire qu’une entreprise créerait plus de nature qu’elle n’en détruirait et aurait donc une activité positive pour la nature par une forme de compensation.

 

Une expression qui détermine la politique en matière de biodiversité

L’expression est à la base plus générale, et non appliquée aux entreprises. Elle désigne la nécessité, à l’échelle globale, de préserver la nature et de cesser l’extinction de masse des espèces pour à terme inverser la tendance. Petit à petit, les différents acteurs se sont saisis de cette terminologie. En 2021, les dirigeants du G7 ont affirmé vouloir un monde qui soit « positif pour la nature ».

Le monde économique s’est donc également emparé de ce terme pour appuyer leurs politiques en matière d’environnement. TotalEnergies a affirmé que son projet pétrolier en Ouganda, pourtant décrié, permettrait un gain net de biodiversité en permettant notamment l’augmentation de la faune de la zone, en compensant les pertes. Mais peut-on réellement détruire de la faune seulement grâce à un engagement d’en réintroduire ? Qui plus est, cette affirmation a été remise en cause par différents observateurs. D’autres entreprises comme Nestlé se sont également saisies de ce terme.

 

Quelles sont les limites de cette approche ?

Le problème de cette approche est qu’elle peut apparaître comme une justification de la destruction de la nature. La réintroduction offre un droit à détruire. Autre risque : celui de financiariser davantage la nature et le vivant, et d’inciter à une course économique à la biodiversité. Le Forum économique mondial estime que le capital naturel représenterait un marché potentiel de 10 000 milliards de dollars d’ici à 2030.

Pour Greenpeace, il apparaît compliqué de réellement mesurer de la sorte l’impact sur la biodiversité. « Tout n’a pas le même impact sur la biodiversité : une centaine d’arbres alignés dans une plantation d’huile de palme est naturelle, certes, mais elle ne porte pas le même réseau de biodiversité qu’une forêt à croissance naturelle, riche en écosystèmes qui s’imbriquent, s’épaulent mutuellement et nous soutiennent », écrit l’association sur son site.

 

Théo Nepipvoda

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