« Il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer » : La presse internationale se mobilise pour les journalistes de Gaza
À la suite de l’appel de Reporters sans frontières et de l’ONG Avaaz, plus de 250 médias ont publié ce lundi 1er septembre un message dénonçant l’extermination des journalistes gazaouis par l’armée israélienne. Les ONG et les médias demandent l’évacuation de ceux qui le souhaitent ainsi qu’un accès indépendant de la presse dans la bande de Gaza.

« Au rythme où les journalistes sont tués à Gaza par l’armée israélienne, il n’y aura bientôt plus personne pour vous informer », peut-on lire ce lundi 1er septembre sur des Unes de journaux, en page d’accueil de sites d’information ou encore dans divers éditoriaux publiés par des médias. Cette opération, rassemblant plus de 250 médias présents dans 70 pays différents, s’inscrit en réponse à l’appel de Reporters sans frontières et du mouvement citoyen de cybermilitantisme Avaaz.
« Notre profession est attaquée. Notre devoir d’informer est bafoué. Notre solidarité avec nos confrères et consœurs palestiniens est totale », indique par exemple une tribune rassemblant une quarantaine de sociétés de journalistes de médias français. « En interdisant à la presse d’accéder au territoire palestinien et en menant la guerre la plus meurtrière envers les journalistes dans l’histoire des conflits, l’État hébreu détruit la liberté d’informer, sans réelle réaction des États-Unis ou des pays de l’Union européenne », dénonce quant à lui le quotidien Le Monde.
À l’international, le message a également été partagé par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, le média espagnol InfoLibre, le journal belge Le Soir, le média coréen Media Today, le quotidien britannique The Independent ou encore le site d’information marocain Le Desk.
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Un appel à la communauté internationale
Selon Reporters sans frontières, « plus de 210 journalistes ont été tués par l’armée israélienne dans la bande de Gaza en près de 23 mois d’opération militaire d’Israël dans l’enclave palestinienne. Parmi eux, au moins 56 ont été ciblés par l’armée israélienne ou tués dans l’exercice de leur travail. »
Alors que les journalistes étrangers ne peuvent pas entrer sur le territoire gazaoui pour couvrir le conflit, les journalistes palestiniens sont quant à eux bloqués dans l’enclave avec le reste de la population et se trouvent directement menacés dans l’exercice de leur profession. « Ici, on ne meurt pas pour les années qu’on a vécues, mais pour les histoires que l’on raconte », témoigne une journaliste palestinienne dans L’Humanité. Lundi 25 août, cinq journalistes ont été tués dans des frappes israéliennes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès, selon les autorités sanitaires locales.
Face à cette situation, RSF et Avaaz demandent l’évacuation d’urgence des journalistes palestiniens qui le souhaitent et un accès indépendant de la presse internationale dans la bande de Gaza. À l’approche de la 80e assemblée générale des Nations Unies, les ONG appellent également « à une action forte de la communauté internationale » comme du Conseil de sécurité des Nations Unies « afin de stopper les crimes de l’armée israélienne contre les journalistes palestiniens ».
La rédaction