L’ANTISÈCHE – Au fait, c’est quoi le service civique ?

Fin janvier, le Premier ministre fraîchement nommé, Gabriel Attal, a annoncé le lancement d’un service civique écologique à destination de 50 000 jeunes d’ici à la fin de l’année 2027. La décision, présentée à l’occasion de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, affiche pour ambition de « bâtir une écologie populaire » dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Pour ce faire, le premier ministre s’appuie sur un dispositif entré en vigueur il y a 14 ans.

Créé par la loi du 10 mars 2010, le service civique propose des « missions d’intérêt général » auprès de personnes morales agréées par l’État dans le secteur public ou associatif. Il s’adresse sans condition de diplôme aux jeunes, français ou résidents français depuis plus d’un an, âgés entre 16 et 25 ans, ou jusqu’à 30 ans s’ils sont en situation de handicap. 

L’héritier du service national et du service civil

Le but affiché de ce dispositif dans la loi est de « renforcer la cohésion nationale et la mixité sociale en offrant à toute personne volontaire l’opportunité de servir les valeurs de la République et de s’engager en faveur d’un projet collectif ». Porté sous la présidence de Nicolas Sarkozy par le haut-commissaire à la Jeunesse Martin Hirsch, le service civique se présente comme l’héritier du « service national », forme élargie du service militaire à l’engagement civil, instituée en 1965 par la loi Messmer. 

Présenté en 2010 comme une réponse aux émeutes et aux mouvements de contestation intervenus dans plusieurs banlieues en 2005, le service civique, qui est  volontaire, s’inspire du « service civil » mis en place par l’association Unis-cité en 1994 pour favoriser l’engagement des jeunes dans les mouvements associatifs.

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10 domaines d’intérêt général

Les missions du service civique demandent une implication d’au moins 24 heures par semaine sur une durée de six à douze mois et sont réalisées dans les organismes à but non lucratif qui en font la demande, en France ou à l’étranger. Elles sont indemnisées 620 euros par mois, dont 504,98 euros sont pris en charge par l’Etat et 114,85 par l’organisme d’accueil. 

Conçu comme une participation à un « projet d’intérêt général », ayant aussi vocation à être pour le jeune « une étape d’apprentissage de la citoyenneté et de développement personnel », le service civique est proposé dans dix domaines « reconnus prioritaires pour la nation ». Le jeune peut ainsi participer à une mission au choix dans le domaine de l’éducation pour tous, le sport, l’environnement, la solidarité, la santé, la culture et les loisirs, la mémoire et la citoyenneté, le développement international et l’aide humanitaire, les interventions d’urgence en cas de crise ou la citoyenneté européenne. 

Plus d’un demi-million de jeunes depuis 2010

Chaque jeune peut réaliser un seul service civique au cours de sa vie. Ce dernier peut candidater directement auprès de l’organisme au sein duquel il souhaite le réaliser ou sur le site du service civique, qui regroupe les différentes offres. 

En 2022, date des derniers chiffres publiés, plus de 83 000 missions de service civique ont débuté, relève l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep). Parmi celles-ci, plus de 53 000 se sont déroulées dans une association, 4 000 dans une collectivité territoriale, 6 000 dans un établissement public, et 19 000 dans un service de l’État. En tout, depuis 2010, plus d’un demi-million de jeunes ont effectué une mission de service civique, indique l’Agence du service civique.

Elisabeth Crépin-Leblond