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Par Carenews INFO - Publié le 13 octobre 2025 - 15:35 - Mise à jour le 13 octobre 2025 - 15:41
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L’ESS absente du gouvernement Lecornu : un « très mauvais signal »

Les acteurs de l’économie sociale et solidaire regrettent son absence des intitulés des postes ministériels du gouvernement Lecornu.

Dans les gouvernements précédents, des ministres déléguées auprès du ministre de l'Economie étaient chargées de l'économie sociale et solidaire. Crédit : iStock.
Dans les gouvernements précédents, des ministres déléguées auprès du ministre de l'Economie étaient chargées de l'économie sociale et solidaire. Crédit : iStock.

 

L’économie sociale et solidaire disparaît à nouveau des intitulés des postes des ministres. Au sein du gouvernement de François Bayrou, Véronique Louwagie était ministre déléguée chargée du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises et de l’ESS. Le 12 octobre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a nommé Serge Papin – l’ancien président de Système U, devenu Coopérative U – ministre des Petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme et du pouvoir d’achat, sans que soit fait mention à l’ESS, qui n’est par ailleurs présente dans aucun autre intitulé de ministère.  

Cette situation « envoie un très mauvais signal aux entreprises de l’ESS », fustige David Cluzeau, le président de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes), alors qu’elles « attendent la finalisation de la stratégie nationale de l’ESS ». En effet, ce document doit être présenté par la France à l’Union européenne d’ici à la fin de l’année, et a fait l’objet de consultations auprès des acteurs concernés. Il doit préciser les moyens envisagés pour développer l’ESS et l’organisation de l’action publique sur le sujet à l’horizon 2035. « Sans interlocuteur politique clairement identifié, le dialogue avec l’État s’en trouve fragilisé — et la cohérence de la politique économique questionnée », poursuit David Cluzeau sur LinkedIn. 

 

Une situation qui s’est déjà produite auparavant 

 

« Nous n’aurons donc aucun interlocuteur dans le nouveau gouvernement », regrette aussi Benoit Hamon, président d’ESS France. Comme David Cluzeau, il déplore le contexte de « tensions sans précédent » pour l’ESS. « Les défaillances d’entreprises se multiplient. 186 000 emplois sont menacés de destruction », constate-t-il, rappelant qu’elle représente 13,7 % de l’emploi privé en France selon les dernières données disponibles. Deux jours après une mobilisation du Mouvement associatif pour alerter sur sa situation, il parle notamment d’un « gigantesque plan social en cours dans le secteur associatif ». « Il faudra attendre qu’on ajoute un astérisque au décret d’attribution d’un ministre qui le découvrira dans les 48 heures » pour que l’ESS « soit reconnue dans les politiques publiques », pointe-t-il.  


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Ce n’est pas la première fois que l’ESS est absente des intitulés des ministères. En juillet 2023, alors qu’Olivia Grégoire vient d’être nommée ministre déléguée chargée des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, elle annonce sur X (ex-Twitter) qu’elle l’a sous sa responsabilité. Début 2024, elle est à nouveau nommée ministre déléguée chargée des entreprises, du tourisme et de la consommation. C’est son cabinet qui confirme alors qu’elle conserve l’ESS dans ses attributions, deux jours après l’annonce de la composition du gouvernement de Gabriel Attal.  

 

Célia Szymczak 

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