L’ESS dans les attributions du ministre des PME Serge Papin
L’ESS devrait faire partie des attributions de Serge Papin, le ministre des petites et moyennes entreprises, du commerce, de l’artisanat, du tourisme et du pouvoir d’achat, selon plusieurs sources. Retour sur le profil de l’ancien président de Coopérative U.
Depuis le 12 octobre, l’économie sociale et solidaire (ESS) n’a plus de ministre. Dans le gouvernement précédent, Véronique Louwagie était ministre déléguée auprès du ministre de l’économie, chargée du commerce, de l’artisanat, des petites et moyennes entreprises (PME) et de l’ESS. Mais rien d’annoncé pour le moment pour le gouvernement de Sébastien Lecornu. Lorsqu’ils ont appris qu’ils n’avaient plus d’interlocuteur identifié, les acteurs représentant les associations, coopératives, mutuelles, sociétés commerciales de l’ESS et fondations ont publiquement fait part de leur mécontentement.
Ils devraient bientôt apprendre que Serge Papin, le ministre des PME, du commerce, de l’artisanat, du tourisme et du pouvoir d’achat, prendra aussi en charge l’ESS. Benoît Hamon, le président d’ESS France, l’a affirmé à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 23 octobre : une information confirmée à Carenews par d’autres sources issues de l’ESS. « Nous nous réjouissons qu’il y ait à nouveau un ministre », a souligné Benoît Hamon le 23 octobre, tout précisant qu’il attendait la publication des décrets d’attribution pour en avoir la certitude : ceux-ci détaillent le périmètre des missions des ministres et devraient être publiés prochainement.
Reprise d’entreprises par les salariés
Issu de la société civile, Serge Papin a présidé la Coopérative U lorsqu’elle s’appelait encore Système U, entre 2005 et 2018 : il a effectué l’essentiel de sa carrière dans cette entreprise de l’ESS. En 2017, il a publié avec une centaine de chefs d’entreprise un manifeste appelant à accélérer la transition écologique. Il a aussi travaillé sur les relations commerciales dans le secteur agricole et a notamment remis en 2021 un rapport sur la loi dite Egalim au ministre de l’agriculture et de l’alimentation et à la ministre de l’industrie, portant sur les relations entre la grande distribution et les acteurs de l'agro-industrie. Plus récemment, devenu administrateur indépendant d’Auchan retail international, il a failli devenir président non exécutif d’Auchan France, comme l’indiquent La Lettre et Le Monde.
Depuis sa prise de fonction, il s’est en particulier prononcé en faveur d’un pacte Dutreil « adapté aux salariés », sur BFM Business le 28 octobre. Ce dispositif, qui fait l’objet de discussions dans le cadre des débats sur le budget 2026, prévoit un avantage fiscal pour les transmissions d’entreprises familiales : le ministre l’a défendu et a suggéré qu’il bénéficie aussi aux salariés, notamment dans les très petites entreprises. Dans une autre de ses prises de position publique, il a dénoncé l’accord entre l’enseigne d’ultra fast fashion Temu et La Poste, qui porte sur leur collaboration logistique.
En ce qui concerne l’ESS, un certain nombre de chantiers l’attendent. Ses représentants sont très mécontents du projet de budget présenté par le gouvernement. Entre autres, celui-ci diminuerait les financements accordés aux associations à hauteur d’un milliard d’euros selon le Mouvement associatif, dans un contexte de fortes difficultés financières rencontrées par le secteur. La stratégie nationale de l’ESS doit aussi être publiée d’ici à la fin de l’année.
Célia Szymczak 