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Par Carenews INFO - Publié le 5 septembre 2023 - 14:54 - Mise à jour le 13 novembre 2023 - 10:02 - Ecrit par : Célia Szymczak
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La crise du logement en Europe, « déjà bien installée », va s’aggraver selon la FEANTSA et la Fondation Abbé Pierre

La FEANTSA et la Fondation Abbé Pierre publient leur « 8ᵉ Regard sur le mal-logement en Europe ». Elles alertent sur une problématique qui va s’aggraver sous l'effet de la guerre en Ukraine.

Crédits : Carenews.
Crédits : Carenews.

 

« Le contexte est alarmant, mais la situation n’est pas nouvelle », déclarent la Fédération Européenne des Associations Nationales Travaillant avec les Sans-Abri (FEANTSA) et la Fondation Abbé Pierre. Les deux organisations publient mardi 5 septembre un « 8ᵉ Regard sur le mal-logement en Europe ». Les constats sont préoccupants. 

 

Crédits : Carenews
Crédits : Carenews.

 

Sans abrisme et mal-logement

895 000 personnes n’ont pas de domicile au sein de l’Union européenne, une estimation « basée sur des données fragmentaires », en raison du manque de statistiques et de l’incompatibilité d’une partie des données. Ce nombre  « atteste de l'incapacité des pays européens à faire du logement un droit fondamental ». En outre, il est « en augmentation dans la majorité des États membres ».

Malgré l’amélioration de la qualité moyenne des logements « au cours des dernières décennies », « des millions de personnes continuent de vivre dans des conditions indignes » au sein de l’Union européenne. 4,3 % de la population européenne est considérée en situation de privation sévère liée au logement. Cela signifie qu’elles habitent dans un « un logement surpeuplé qui présente au moins un des défauts suivants : “logements dont le toit fuit, sans baignoire ou douche ni toilette intérieures ou considérées comme trop sombres”. » En France, c’est le cas de 3,8 % de la population, un taux en augmentation entre 2010 et 2020. 

17,4 % des ménages résident dans un logement suroccupé. 14,8 % vivent dans un logement présentant des infiltrations, des fondations humides ou des moisissures. 7,5 % se trouvent en incapacité financière de maintenir une température adéquate dans leur logement. 

La liste des conséquences possibles de ces situations fait froid dans le dos : risques d’effondrement, d’incendie, d’intoxication au monoxyde de carbone, de stress, d’anxiétés voire de dépressions, d’effets sur les résultats scolaires et l’insertion professionnelle. 

 

Facteurs d’aggravation

Un facteur en particulier pourrait accroître le nombre de personnes sans-abri et mal logées au sein de l’Union européenne : l’accueil de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens, dont 1,4 million en Pologne. Les États membres ont connu des difficultés à « étendre suffisamment l’offre existante d’hébergement » et à « trouver des perspectives de séjour à plus long terme ». Pour se loger, les réfugiés sont confrontés à des difficultés administratives, linguistiques et financières, en plus d’être victimes de discrimination et de préjugés « dans certains cas ». 

Par ailleurs, les taux d'intérêt inédits « depuis plus de vingt ans » suscités par la guerre en Ukraine affectent en premier lieu les ménages modestes. L’alimentation et l’énergie, particulièrement concernées, « constituent de fait une part importante du budget des ménages à bas revenus. » Elles aggravent ainsi « une crise du logement déjà bien installée en Europe ». 

 

Une corrélation entre la précarité et l’indignité du logement

En effet, il existe « une corrélation entre la précarité économique et l’indignité du logement », précisent les auteurs. Alors que 4,3 % de la population totale européenne se trouve dans une situation de privation sévère liée au logement, c’est le cas de 10,2 % des ménages vivant sous le seuil de pauvreté. 

Dans l’Union européenne, 7,8 % de la population se trouve en taux d’effort excessif : elle consacre 40 % de son revenu au logement. C’est le cas de 5,6 % de la population française. 

 

Des solutions ?

Pour faire face à cette situation, la FEANTSA et la Fondation Abbé Pierre appellent notamment les États membres à un soutien financier des ménages et une augmentation de l’offre de logements sociaux. Elles se prononcent également en faveur de « mesures de régulation » pour « lutter contre les dérives du marché du logement » et à une « “vague de rénovation” socialement juste ». 

 

 

La rédaction   

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