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Par Carenews INFO - Publié le 18 juin 2025 - 18:43 - Mise à jour le 18 juin 2025 - 18:55 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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La demande en alimentation bio a légèrement augmenté en 2024, mais les surfaces agricoles reculent

La consommation en produits alimentaires bio a crû de 0,8 % en 2024, se réjouit l’Agence bio à l’occasion de sa publication annuelle des chiffres du marché et de la production bio. Ce léger redémarrage de la demande est porté principalement par les enseignes spécialisées et les circuits en vente directe.

 L’Agence bio a dévoilé jeudi 12 juin les chiffres du marché et de la production de l’agriculture biologique pour l’année 2024. Crédit : Carenews
L’Agence bio a dévoilé jeudi 12 juin les chiffres du marché et de la production de l’agriculture biologique pour l’année 2024. Crédit : Carenews

 

La crise de l’agriculture biologique est-elle en train de se terminer ? L’Agence bio a dévoilé jeudi 12 juin les chiffres du marché et de la production de l’agriculture biologique pour l’année 2024. « Après deux années difficiles, 2024 présente des signes encourageants pour la filière biologique française côté consommation », résume la structure, qui étudie chaque année les débouchés du marché bio. 

 

infographie marché du bio 2024
Crédit : Carenews

 

Une demande en croissance, mais des surfaces qui diminuent 

  

Par rapport à 2023, les dépenses des ménages en bio ont augmenté de 0,8 %, pour s’établir à 12,2 milliards d’euros toutes taxes comprises. S’ajoutent également 826 millions d’euros de débouchés en restauration hors-domicile et 1,2 milliard d’euros d’export, hors taxe.  

Ces chiffres permettent à la part du bio dans les achats alimentaires des Français de rester stable par rapport à l’année précédente, à hauteur de 5,6 %. « L’efficacité des mesures de soutien à la demande par la consommation mises en œuvre depuis 2022 […] portent leurs fruits dans tous les circuits de distribution, à l’exception de la grande distribution », analyse l’Agence bio. Les dépenses en bio des ménages en France restent cependant bien inférieures à leur niveau de 2019, qui s’élevait à 12,9 milliards d’euros. 

Du côté de la production, malgré un solde de + 1% entre producteurs bio entrants et sortants, 4 431 nouvelles fermes et un objectif de 21 % des surfaces agricoles en bio d’ici à 2030, les surfaces bio enregistrent une baisse de 56 197 hectares en 2024 après avoir déjà baissé de 54 248 hectares en 2023, pour atteindre un total de 2,7 millions d’hectares. 

Ce phénomène se concentre notamment sur les grandes cultures en métropole. Les territoires d’outre-mer, en revanche, « continuent de montrer une dynamique positive », ajoute l’Agence bio, qui précise que la part du bio dans la surface agricole nationale demeure à 10 % et représente 15 % des fermes françaises. 

  

Consommé à la maison, acheté dans des magasins spécialisés ou en vente directe, …  

  

La consommation de bio répond également à des pratiques alimentaires bien spécifiques. Les produits issus de l’agriculture biologique sont très majoritairement (92 %) consommés à domicile:. Les 8 % restants sont consommé dans les cantines ou les restaurants, qui réalisent respectivement 6 % et 1 % de leurs achats en bio. Et ce, malgré l’objectif de 20 % de bio dans les cantines fixé par la loi Egalim depuis le 1er janvier 2022.  

La croissance de la demande en bio est principalement portée par les magasins bio, le commerce de proximité et la vente directe, qui enregistrent chacun une croissance de 7 %. À l’inverse, la grande distribution affiche un recul de 5 % de ses ventes de bio. Ce chiffre s’explique notamment par des stratégies bio en recul de la part de la grande distribution, comme l’a montré un rapport publié par la Fondation pour la nature et l’homme en avril.  

Côté filières, le chiffre d’affaires des légumes bio a augmenté de 9 %, principalement via les circuits spécialisés et la vente directe, précise l’Agence bio. Le vin bio enregistre également une croissance de son chiffre d’affaires de 8 %. En revanche, les produits laitiers et carnés subissent une baisse respective de 5 % pour le lait et de 6 % pour la viande bio, en particulier en bœuf et en porc. 

 

Une augmentation des exports en bio de 10 % 

  

L’Agence bio réalise également un comparatif avec les autres marchés bio dans le monde, notamment pour analyser les risques sur la balance commerciale. 

En Allemagne, premier marché européen, la consommation bio a augmenté de 5,7 % pour s’élever à 17 milliards d’euros. Les États-Unis sont quant à eux en croissance de 5 %, pour s’élever à 63 milliards d’euros « avec une part de marché identique à la France à 6 % des achats de ménages en bio », précise l’Agence bio. En Italie et en Espagne, la part de marche du bio s’élève respectivement à 4 et à 3 %, avec une croissance de 6 % et 8 %, tandis que le marché du Royaume-Uni est en croissance de 7 % pour atteindre 2 % d’achats alimentaires des marchés en bio. La Belgique quant à elle a un marché bio en croissance de 12 %, avec une part de marché de 4 %. 

En France, 29 % du bio consommé est importé, dont les trois-quarts sont constitués de produits tropicaux, soit un chiffre stable. Les exports ont quant à eux augmenté de 10 % en 2024 pour s’élever à 1,2 milliard d’euros, essentiellement en vins, fromages, pommes et noix. 

 

Élisabeth Crépin-Leblond

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