Lancement de la 38e campagne des Restos du Cœur, sur fond d'une hausse de 12 % des bénéficiaires

Les Restos du Cœur ont lancé leur 38e campagne, ce mardi 22 novembre, dans l'un des centres de l'association à Asnières. Le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées était sur place pour montrer « le soutien du gouvernement à cet acteur historique de la solidarité dans notre pays », a-t-il déclaré lors de la conférence de presse.

Faire face à la hausse du nombre de bénéficiaires

Chaque année, l’association accueille plus d’un million de personnes et distribue plus de 140 millions repas. Sur fonds de crise sanitaire, elle a observé une hausse de 12 % des bénéficiaires en 2021. « Il y a eu une explosion des familles monoparentales », constate Murielle, directrice du centre d’Asnières. Au niveau national, elles représentent 25 % des bénéficiaires de l’association. « Pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs enfants, les mères se privent de repas », ajoute-t-elle. 

Cette année, les enfants et les jeunes sont au cœur des préoccupations. Pour cause, 40 % des personnes accueillies ont moins de 18 ans. Aussi, face à la hausse des prix des denrées alimentaires et du coût de l’énergie, les Restos du Cœur, comme de nombreuses associations, craignent une hausse des bénéficiaires. Murielle reste cependant confiante : « Les Restos s’adaptent tout le temps et c'est cela qui est merveilleux. Toutes les semaines, on met à jour le chiffre des personnes qui viennent et nos stocks sont adaptés. On doit toujours pouvoir relever le défi. » 

Retour sur les dispositifs de l’État pour le secteur de l’aide alimentaire

Le ministre des Solidarités a profité de sa visite pour revenir sur les différents dispositifs mis en place par le gouvernement visant à soutenir le secteur de l’aide alimentaire, et surtout à s'engager dans la lutte contre la pauvreté et la précarité : 

• Jean-Christophe Combe a annoncé le déploiement d’un soutien supplémentaire de 55 millions d’euros pour l’aide alimentaire le 9 septembre et de 40 millions d’euros, ajoutés dans le cadre de la loi de finances rectificative, en novembre.
• La première ministre Elisabeth Borne a annoncé, le 3 novembre, la création d’un fonds pour l’aide alimentaire durable de 60 millions d’euros en 2023. Il vise à accompagner les quatre grandes associations de l’aide alimentaire – les Restos du Cœur, les Banques Alimentaires, le Secours populaire, la Croix-Rouge – « à s'approvisionner en produits de qualité », a précisé le ministre. Une partie de l’enveloppe sera dédiée à des projets locaux pour garantir « un accès à une alimentation saine, durable et locale sur les territoires ». Le ministre a également évoqué la question du chèque alimentaire.
• Le 21 novembre, l’ancien directeur de la Croix-Rouge française a annoncé, « dans l’urgence », le déblocage de dix millions d’euros pour l’association Linkee afin de lutter contre la précarité alimentaire étudiante. 

Avec ces dispositifs, l’État entend accompagner les acteurs de la solidarité, et notamment de l’aide alimentaire, à faire face aux conséquences de la crise sanitaire et de l’inflation sur les ménages les plus vulnérables : 

C'est ce qu'on anticipe et c'est pour cela qu'on a, dès cet été, pris des mesures massives, à la fois vis-à-vis des ménages modestes, avec l'augmentation des cotisations sociales, mais aussi en débloquant des fonds qui vont quasiment tripler les fonds dédiés à l'aide alimentaire.

Lisa Domergue