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Par Carenews INFO - Publié le 15 avril 2024 - 15:22 - Mise à jour le 18 avril 2024 - 12:14 - Ecrit par : Camille Dorival
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« Nous voulons montrer que les entreprises peuvent être florissantes tout en s'engageant pour la planète », entretien avec Kate Williams

Depuis 2002, l’initiative 1 % pour la planète incite les entreprises à soutenir des associations environnementales à hauteur d’au moins 1 % de leur chiffre d’affaires. Kate Williams, directrice générale de l’ONG internationale 1 % for the Planet, qui porte cette initiative, nous explique le fonctionnement et les exigences de cette démarche.

Kate Williams est directrice générale de l'ONG 1 % for the Planet. Crédit : 1 % for the Planet.
Kate Williams est directrice générale de l'ONG 1 % for the Planet. Crédit : 1 % for the Planet.

 

  • Comment est née l’initiative 1 % pour la planète ?

 

L’initiative est née en 2002 aux États-Unis. Yvon Chouinard, fondateur et propriétaire de Patagonia, et Craig Mathews, fondateur de Blue Ribbon Flies, voulaient alors créer un mouvement pour encourager la philanthropie des entreprises. Eux-mêmes philanthropes, ils ont souhaité inciter les entreprises à verser chaque année au moins 1 % de leur chiffre d’affaires à des associations environnementales.

C’est ainsi qu’a été créée l’association 1 % for the Planet, qui aujourd’hui a essaimé, notamment en France. En 2024, nous rassemblons plus de 5500 entreprises membres à travers le monde, dans 100 pays. Ces entreprises sont issues de toutes sortes de secteurs d’activité. 80 % d’entre elles sont de petites et moyennes entreprises.

La France, notamment, compte plus de 1000 entreprises membres. C’est le seul pays où a été créée une entité différente de l’association mère internationale. En l’occurrence, le 1 % y est porté par un fonds de dotation.

 

  • A quoi s’engagent les entreprises membres du 1 % pour la planète ?

 

Nos membres s’engagent à consacrer chaque année au moins 1 % de leur chiffre d’affaires au soutien à des associations environnementales, et ce quel que soit le résultat de l’entreprise.

Nous travaillons ainsi avec plus de 6000 associations au niveau mondial, qui agissent dans 4 domaines : les droits de la nature, la résilience des communautés, une économie juste, et la conservation et la restauration de la nature.

Depuis 2002, nos entreprises membres ont versé plus de 600 millions de dollars à des associations environnementales. Notre objectif est d’atteindre 1 milliard de dollars, avec encore plus d’entreprises membres. Nous voulons montrer que les entreprises peuvent être florissantes tout en s'engageant pour la planète.

 

  • Qu’est-ce qui motive les entreprises à rejoindre le 1 % pour la planète ?

 

Plusieurs facteurs jouent. D’abord la volonté des entreprises de s’engager en faveur de l’environnement. Mais aussi l’idée que ce type d’actions peut être favorable pour l’image de l’entreprise et donc pour son activité. Et puis la volonté de faire partie d’une communauté active, puisque nous mettons les entreprises et les associations en réseau, organisons des rencontres et événements, partageons les bonnes pratiques, etc.

Les liens établis au sein de la communauté ont d’ailleurs donné naissance à des collaborations entre différentes organisations. C’est ainsi que, quelques temps après avoir rejoint 1% for the Planet, la marque de lunettes de soleil Sunski a développé une collaboration avec un autre membre du 1% spécialisé dans le recyclage de plastique. Grâce à ce partenariat, Sunski propose dorénavant des montures en plastique 100 % recyclé pour réduire l’impact environnemental de ses lunettes.

 

  • Comment vérifiez-vous que les entreprises qui s’engagent dans la démarche versent bien les sommes annoncées à des associations ?

 

Nous avons une procédure de vérification exigeante. Chaque année, les entreprises membres doivent nous fournir leur compte de résultat, accompagné des preuves de leurs dons à des associations. Nous nous assurons que ces dons atteignent bien 1 % de leur chiffre d’affaires. Nous nous assurons aussi que les organisations soutenues remplissent les critères fixés (non lucrativité, intérêt général, défense de l’environnement…). C’est à l’issue de cette vérification que les entreprises obtiennent la certification « 1 % pour la planète ». Cela nous permet de nous assurer que nous ne sommes pas utilisés à des fins de greenwashing.

Nous sommes très attentifs à cette question du greenwashing et à ce titre le projet de directive européenne sur ce sujet nous paraît constituer une très bonne nouvelle. En ce qui nous concerne, nous avons des exigences sur la sémantique utilisée par nos membres lorsqu’ils communiquent sur leurs actions philanthropiques, pour que leur discours soit clair et conforme à la réalité.

 

Propos recueillis par Camille Dorival 

 

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